Comme toi-même (1961)Lire

Toute morale qui n’est pas une école — ouverte sur la liberté future — est une prison, si « laxiste » soit-elle.

Notice

« Pourquoi l’Occident seul connaît-il un tragique de l’amour et un problème de l’érotisme, qui dominent nos littératures et tourmentent d’innombrables âmes, mais que l’Orient a toujours ignorés ? N’est-il pas étonnant que seule la religion chrétienne, qui pourtant met l’Amour au-dessus de tout, n’ait pas de livres sacrés sur l’amour humain ? Comment le même mot amour peut-il désigner des phénomènes aussi divers que la sensualité et le mysticisme, l’amour du prochain et la passion ? » Telles sont quelques-unes des questions auxquelles cet ouvrage tente de répondre, en reprenant certains des thèmes essentiels de L’Amour et l’Occident. S’appuyant dans un premier temps sur deux mythes fondateurs de la psyché amoureuse, Tristan et Don Juan, Denis de Rougemont propose une interprétation renouvelée de quelques grands romans contemporains (Lolita, L’Homme sans qualité et Le Docteur Jivago) et de la trajectoire personnelle de penseurs ou écrivains tels que Kierkegaard, Nietzsche ou Gide. Dans la seconde partie de l’ouvrage, l’auteur oppose les conceptions orientale et occidentale de l’homme et du moi, dont dérivent selon lui les idées de l’amour. Alors qu’en Occident domine le commandement chrétien (« Tu aimeras ton prochain comme toi-même »), qui suppose la relation de deux personnes réelles et distinctes, Rougemont s’interroge sur la nature de l’amour en Orient, où le moi n’est qu’une « illusion », ainsi que l’enseignent les religions hindouistes et bouddhistes.

Nous donnons ici l’édition originale parue chez Albin Michel en 1961, avec le sous-titre : « Essais sur les mythes de l’amour ». L’ouvrage a été réédité chez Gallimard en 1967, en collection de poche (« Idées »), sous le titre Les Mythes de l’amour, et en 1996 chez Albin Michel, également en collection de poche (« Espaces libres »).

Bibliographie

  • Constantin Jelenski, « Les fascinations d’un mythanalyste », Preuves, n° 126, août 1961, p. 84-86.