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Note liminaire

Le Centre européen de la culture célèbre cette année son vingt-cinquième anniversaire. Dans le souvenir et dans l’espoir, comme il se doit lorsqu’on a réussi certaines entreprises, mais qu’on est encore loin des objectifs finaux.

Notre bulletin marquera cette célébration par plusieurs numéros consacrés au passé, à l’avenir et à l’état présent de la construction européenne, dans celles de ses parties du moins qui intéressent vitalement notre domaine.

Aujourd’hui, le passé.

Il y a vingt ans, deux institutions d’un type nouveau prenaient le départ : le Laboratoire européen de recherches nucléaires ou CERN, et la Fondation européenne de la culture ou FEC.

Toutes les deux avaient été conçues et définies au Centre européen de la culture.

Mais peu le savent encore, même dans le cercle étroit des collaborateurs actuels de ces deux institutions. Le grand public, lui, doit s’en tenir à ce que la presse, parfois, lui apprend. C’est ainsi qu’à l’occasion du vingtième anniversaire de la FEC, les journaux de divers pays ont « rappelé » que cette institution était née à Genève — ce qui est exact — d’une initiative de Robert Schuman, ce qui eût bien étonné notre ami, qui fut pourtant le premier président, « par accident » pourrait-on dire, de la Fondation… (Tout cela s’expliquera plus loin.)

Quant au CERN, on lui offre à choisir entre une demi-douzaine de pères putatifs.

Une historienne des sciences, Mrs Margaret Gowing, professeur à l’Université d’Oxford, ayant été chargée de rédiger un ouvrage autorisé [p. 2] sur les origines et l’évolution du CERN, nous lui avons largement ouvert nos archives. On trouvera dans ce numéro l’essentiel des documents, pour la plupart inédits, que nous avons réunis à cette occasion.

Nous nous sommes donné comme règle de nous en tenir à des citations de discours publics ou d’articles, de comptes rendus de groupes de travail ou d’assemblées générales, et de quelques lettres, qui ont marqué les étapes de ces deux « inventions », nos commentaires se trouvant réduits à quelques paragraphes d’introduction et de conclusion, aux sous-titres, et aux notes en bas de page.

La prochaine fois, nous parlerons de l’avenir.

Les travaux du colloque tenu fin janvier 1975 à Genève par l’Association des instituts d’études européennes — dont le CEC assure le secrétariat depuis sa fondation — sur les problèmes des régions transfrontalières, unités de base de l’Europe fédérale de demain, formeront un fort volume qui paraîtra au mois de juin.

Un numéro de prospective européenne, qui est en préparation, suivra sans doute.

Enfin, le présent européen.

Il est clair qu’on ne peut savoir où l’on en est, que si l’on sait bien où l’on va. Le numéro sur l’État de l’union et de la désunion de l’Europe suivra donc celui sur les régions et sur la prospective européenne.

D. R.