Projets de recherche

Cost C23: Air, climat et territoires : vers la mise en œuvre de politiques coordonnées (Cas d’étude : l’agglomération genevoise transfrontalière)

Cette recherche s’insère dans le programme européen Cost C23; ce programme propose de mener une approche interdisciplinaire (écologie, architecture, ingénierie, géographie) sur la question de la qualité de l'air, ceci afin de déboucher sur une gestion intégrée du territoire. Plus précisément, il a pour objectif d’analyser la réduction d'émissions de CO2 durant les diverses phases opérationnelles, de la préparation des programmes à leur application, en passant par l’information auprès de la population.

Cette recherche porte sur les stratégies territoriales et leur impact en termes de réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2) et des polluants de l’air; elle postule qu’une coordination efficace entre les trois domaines que sont l’aménagement du territoire, les politiques climatique et énergétique et les mesures d’assainissement de l’air peut avoir des effets positifs sur la qualité de vie urbaine.

EVENEMENT - Soirée "Air comme Respirer"

le lundi 9 novembre 2009, 20h, salle Franck-Martin, aula du Collège Calvin, Genève,
Film suivi d'un débat, organisé par Véronique Stein, Marion Nemchi et Idriss Ait-Bouziad
AirCommeRespirer

En effet, à l’heure où le réchauffement climatique et les gaz à effet de serre (GES) font la une des médias, on peut se demander si la question de la qualité de l’air et de la réduction des polluants de l’air (oxydes d’azote, composés organiques volatils, poussières fines, ozone, ammoniac, etc.) n’est pas en train d’être reléguée au second plan, tant au niveau scientifique (recherches) que politique (principes et mesures d’intervention). Cependant, malgré le fait qu’en Suisse les émissions de la plupart des polluants ont été passablement atténuées durant ces dernières décennies, elles restent - dans de nombreuses agglomérations - encore supérieures au seuil de respect légal de l’environnement et de la santé. Dès lors, ne serait-il pas possible de «profiter» de la prise de conscience environnementale actuelle liée aux préoccupations climatiques pour améliorer la qualité de l’air urbain?

Le changement climatique et la qualité de l’air sont deux problématiques à dissocier; en effet, les substances, les mécanismes et les échelles temporelles et spatiales ne sont pas les mêmes. C’est pourquoi il est justifié d’avoir deux politiques distinctes. En revanche, il apparaît aussi clairement que certains aspects sont à prendre en compte de façon conjointe, à savoir :

  • les sources d’émissions : les sources sont très souvent les mêmes, la problématique commune étant l’énergie; en effet, tant les GES que les polluants de l’air proviennent de nos besoins croissants en énergie (se chauffer, se refroidir, se déplacer, se nourrir ou produire).
  • les mesures et programmes d’action : certaines mesures déployées afin de réduire la consommation de carburants et de combustibles fossiles contribuent à la fois à la protection du climat et à l’amélioration de la qualité de l’air.
  • les territoires : bien que les gaz à effet de serre soient un problème planétaire, la somme des actions individuelles et locales contribuent à sa prise en compte globale. Pour ce qui est des polluants de l’air, ils ont une réalité locale, mais qui transgresse les frontières.

La recherche s’organise en deux temps :

Une première étape est consacrée à un bilan de la situation suisse et genevoise en termes de consommation d’énergie, d’émissions de CO2 et de polluants de l’air. En termes de polluants de l’air, il apparaît que si la qualité de l’air s’est améliorée ces vingt dernières années, depuis lors elle stagne, voire se détériore (notamment pour les oxyde d’azote, les particules fines et l’ozone). Pour ce qui est de la production des émissions de CO2, on constate que le poids relatif des sources diffère passablement entre l’échelle nationale (le trafic est prépondérant) et l’échelle genevoise (le chauffage domine). Enfin, dans le domaine des émissions de CO2, les statistiques et comparaisons doivent être relativisées, tant les critères retenus varient (prise en compte ou non des émissions grises par exemple).
Par ailleurs, le cadre législatif, stratégique et opérationnel en vigueur en Suisse et à Genève est analysé, dans les domaines que sont l’aménagement du territoire, le développement durable, l’environnement, l’énergie, le climat et la qualité de l’air. L’objectif de ce volet de la recherche est de souligner les synergies possibles entre ces thématiques et de mettre en évidence l’écart entre la déclaration de principes et les résultats obtenus. Il apparaît ainsi, que la Suisse est face actuellement à une urgence à la fois climatique et énergétique, dont les conséquences territoriales sont non négligeables. Cette situation, exacerbée par des pressions exercées à la fois par le haut (niveau international) et par le bas (initiatives populaires), a donné lieu - durant l’année 2008 - à d’importantes réflexions de fond débouchant sur certaines révisions du système législatif. Dans le même temps, le canton de Genève s’est doté d’outils opérationnels conséquents, tant au niveau territorial (Projet d’agglomération) que énergétique et d’assainissement de l’air.
Cette première étape - et sa mise à jour - est essentielle car elle constitue le matériel de base pour l’enquête de terrain qui suit.

La seconde étape du projet consiste à réaliser une enquête qualitative portant sur les conceptions, discours et interventions d’une quarantaine de personnalités-clés de l’agglomération genevoise transfrontalière concernées par nos thématiques. L’objectif de cette enquête est de mettre en exergue les points de convergence et de divergence des interviewés. Quelles sont les échelles d’intervention et les temporalités privilégiées ? Quel bilan les acteurs tirent-ils des mesures mises en œuvre, ceci en termes d’efficacité ? Que proposent-ils ? Quels sont les types et formes urbaines privilégiées ? Un document de synthèse présentant les principaux résultats a été envoyé aux personnes interviewées (été 2009); leurs réactions seront intégrées dans un document final (automne 2009). Enfin, un court-métrage et un débat public sont prévus en novembre 2009 et permettront de présenter certains résultats du projet.

 

Collaborateurs :

Véronique Stein

Marion Nemchi

Idriss Aït-Bouziad