Publicité

Genève redouble d’efforts en matière de transfert technologique

L’entrepreneuriat est encouragé de toute part. La Fongit, par exemple, soutient 60 sociétés technologiques innovantes, contre 25 il y a cinq ans. Elles ont permis de créer 350 emplois

La Fongit a permis de faire éclore quelques fleurons, comme ProtonMail, leader mondial de la messagerie cryptée. — © Protonmail
La Fongit a permis de faire éclore quelques fleurons, comme ProtonMail, leader mondial de la messagerie cryptée. — © Protonmail

Genève a pris tardivement conscience de l’importance du transfert technologique, mais aujourd’hui le canton est devenu un pôle d’innovation. «Genève joue désormais son rôle mais celui-ci peut encore être amélioré», estime Antonio Gambardella, directeur de la Fondation genevoise pour l’innovation technologique (Fongit), un incubateur genevois qui soutient 60 sociétés technologiques innovantes, contre 25 il y a cinq ans. Ces jeunes entreprises représentent plus de 350 emplois. Elles sont réparties sur trois sites totalisant 5000 m2.

Fondée en 1991, la Fongit aide les start-up à transformer leur idée ou technologie en entreprise. Cette fondation leur fournit des espaces de travail entièrement équipés, des services d’administration et de comptabilité, un accompagnement et un accès au financement. «Nous recevons 300 demandes par année et soutenons entre 10 et 15 nouvelles start-up», précise Antonio Gambardella. Celui-ci a identifié quelques secteurs clés dans lesquels Genève se démarque: la medtech, la fintech, l’ingénierie et les technologies de l’information et des communications.

Fonds de capital-risque genevois

Genève bénéficie de la présence du CERN, qui a donné naissance à des start-up prospères. Le centre européen de recherche en physique des particules veut accélérer la cadence. Grâce à la présence du CERN, Genève se spécialise dans la medtech de convergence, qui allie les technologies médicales aux compétences logicielles, à l’analyse des données mais aussi aux principes de physique des particules. On retrouve ce savoir-faire dans des appareils utilisés en radiothérapie, en imagerie par résonance magnétique ou en tomographie (procédé d’imagerie médicale).

Lire aussi:  Le CERN sort de sa bulle

La volonté de créer des start-up émane également de la HES-SO Genève, qui a lancé en mars dernier le Pulse Incubateur HES, une nouvelle structure d’accompagnement de projets innovants et à fort potentiel. L’Université de Genève a, elle aussi, créé des programmes qui favorisent l’entrepreneuriat. Le doyen de la Faculté des sciences a, par exemple, décidé de renforcer le soutien au transfert de technologie et en particulier à la fondation de start-up en créant le Science Innovation Hub. De son côté, la Faculté de médecine a lancé un accélérateur qui permet de concrétiser ses idées. Les Hôpitaux universitaires de Genève possèdent leur Centre de l’innovation. Le Campus Biotech Innovation Park permet également l’hébergement de jeunes pousses alors que le Centre Wyss pour la bio- et la neuro-ingénierie joue le rôle de catalyseur du transfert de technologie de la recherche à l’industrie dans le domaine des neurotechnologies.

Licornes pas prioritaires

«Aujourd’hui, le transfert technologique genevois est beaucoup plus fluide. Il y a une volonté politique, académique et financière, relève Antonio Gambardella. Nous assistons à une véritable maturation de l’écosystème local de l’innovation, qui reflète d’ailleurs ce qui se passe au niveau national.» De plus en plus d’investisseurs étrangers s’intéressent à la Suisse, notamment des fonds américains. Parallèlement, de nouveaux fonds de capital-risque, basés dans la région, ont vu le jour, à l’exemple d’Alpana Venture ou de Neventa Capital. «Avec plus de tours de financement, une plus grande professionnalisation des investisseurs privés, plus de sources de financement et des tours de table plus importants, c’est tout l’écosystème suisse qui se développe rapidement», poursuit-il.

La Fongit a permis de faire éclore quelques fleurons, comme ProtonMail, leader mondial de la messagerie cryptée. Il compte aujourd’hui 12 millions de clients et une centaine de collaborateurs à travers le monde. Il manque encore des licornes mais cette optique ne semble pas prioritaire. «Nous ne faisons pas une politique d’innovation qui vise des licornes, mais nous soutenons un mouvement d’innovation qui en fera peut-être émerger une. Notre but, c’est de créer des sociétés qui produisent de la valeur économique et de l’emploi.»