InfoPlus

Rankings internationaux

Ranking [‘ræŋkiŋ] (angl. classement)

Shanghai, Times, Newsweek, Leiden et bien d’autres encore...

A l’heure de la globalisation tous azimuts, on mesure la qualité, les performances, l’excellence des hautes écoles à l’aune des rankings. Tout le monde en parle –et particulièrement les medias et les hautes écoles– mais leur signification et la manière dont ces classements internationaux sont calculés restent obscurs pour la plupart d’entre nous. C’est pourtant aussi sur la base de ceux-ci que les universités verront probablement, dans le futur, leurs budgets évoluer vers le haut ou vers le bas sous l’impulsion gouvernementale.

Pour y voir plus clair, la Faculté des sciences a identifié tous les classements internationaux et européens disponibles à ce jour et les a décortiqués. Dans l’intervalle, le Secrétariat d’Etat à l’éducation et la recherche et la Conférence des recteurs des universités suisses (CRUS) viennent de publier le site www.universityrankings.ch, qui recense les rankings qui font la pluie et le beau temps dans le paysage académique.

Les principales observations de l’étude de la Faculté des sciences sont livrées ici.

Les critères des rankings sous la loupe :

Shanghai ranking :

Ce classement pondère les Prix Nobel et médailles Fields obtenus par les alumni de l’institution (x0.1) ainsi que par les chercheurs actuels (x0.2), les articles publiés dans les revues Science et Nature (x0.2), les citations des chercheurs (x0.2), les articles répertoriés par Science Citation Index (x0.2), ainsi que le score total divisé par le nombre de membres de l’institution (x0.1).
Depuis 2007, ce ranking est également ventilé par disciplines (sciences de base, de la vie, de l’ingénieur, médicales). Le Shanghai ranking se focalise sur l’excellence brute en terme de reconnaissance internationale de la recherche.

Times higher education ranking (THES) :

Le quotidien anglais The Times publie le Top university ranking (réputation internationale évaluée par les pairs x0.4 ; conditions d’encadrement des étudiants x0.2 ; nombre de citations par enseignant x0.2 ; réputation internationale évaluée par les chefs d’entreprises x0.1 ; enseignants x0.05 ; proportion d’étudiants étrangers x0.05), ainsi que le Good university ranking (9 critères basés exclusivement sur la qualité de l’enseignement et de l’encadrement ; ne s’applique qu’aux universités britaniques).
Le classement THES pondère équitablement la qualité des institutions en termes de recherche et d’enseignement.Le classement THES pondère équitablement la qualité des institutions en termes de recherche et d’enseignement.

Newsweek top global universities ranking :

Ce classement détermine le degré d'ouverture et de diversité des institutions, ainsi que les distinctions acquises en recherche, la proportion d'enseignants et d'étudiants étrangers, et le rapport numérique entre enseignants et étudiants.

Leiden bibliometric ranking (CWTS) :

Cet ensemble de classements utilise des critères normalisés de nombre de publications, de citations par publication et de facteur d’impact des publications. Il favorise l’excellence de la recherche en terme de production scientifique globale et de qualité de cette production.

UniversityMetrics ranking :

Le classement est calculé selon le facteur bibliométrique G des institutions, reliant le nombre total de publications d’un chercheur au nombre de citations de chacune des publications.
Comme le Comme le ranking précédent, il favorise la production scientifique, mais avec un poids prépondérant pour la qualité des publications.

Webometrics ranking :

Ce classement se base sur la visibilité des institutions, par le biais de leur site web et de l’accessibilité aux informations. Il favorise la transparence des universités face au monde extérieur.

CHE ranking :

Cet outil d’évaluation conçu par le quotidien allemand die Zeit, ne s’applique qu’à l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse, et permet de comparer qualitativement les institutions dans chaque domaine d’étude et de recherche pris individuellements, selon un maximum de 5 critères librement sélectionnés parmi une quinzaine.
Les données utilisées pour la comparaison proviennent d’enquêtes effectuées auprès des étudiants, des enseignants et chercheurs, ainsi que du personnel administratif de chaque institution, sur la base de paramètres quantitatifs (objectifs) et qualitatifs (subjectifs).

La CRUS ayant décidé en 2006 de ne plus participer à cette évaluation, seuls les résultats de 2005, portant sur les sciences économiques et le droit, sont exploitables de manière complète.

Subsides FNRS :

Il ne s’agit pas ici d’un classement, mais simplement de la comparaison des subsides du Fonds national de la recherche scientifique obtenus sur la base de concours par les chercheurs des institutions suisses pour la réalisation de leurs projets.

L’Université de Genève et les autres :

Alors que les medias se focalisent ponctuellement sur les rankings dès leur publication et établissent leur hit-parade des universités suisses et internationales, le tableau ci-dessous tente une vision synthétique de ces rankings. A défaut de pouvoir fournir un classement unique, universel et non biaisé, l’approche a le mérite de relativiser la subjectivité inhérente à chacun des classements.
A titre d'exemple, la simple lecture des résultats produits par The Times laisse penser que toutes les universités suisses ont rétrogradé dans le classement entre 2006 et 2007. En fait, une modification des critères d'évaluation –favorisant les grands pays– est à l'origine de cette variation.
De même, les Shanghai rankings pour les sciences de base (mathématiques, physique, chimie, géoscience, sciences de l’espace), respectivement pour les sciences de la vie (biochimie, biologie, biologie moléculaire, microbiologie, génétique, neuroscience, immunologie, écologie, environnement, agronomie, sciences des plantes et des animaux) incluent un grand nombre de disciplines qui ne sont pas nécessairement toutes représentées dans chacune des institutions évaluées, ce qui génère d’importantes distorsions et empêche une comparaison précise.

Dans la dimension globale de ces rankings, l'Université de Genève se situe systématiquement parmi les meilleures institutions académiques suisses; elle évolue entre la 2e et la 4e place selon le classement considéré. Seule l'Ecole Polytechnique Fédérale de Zürich peut se targuer de caracoler en tête des institutions suisses, dans la plupart des classements.

Quelle que soit l’utilisation qui en est faite par les futurs étudiants et chercheurs, les journalistes, les politiciens ou les preneurs de décisions, il convient de rester prudent face a ce mode d'évaluation et de garder à l’esprit qu’un nombre restreint de critères ne peut refléter la richesse et les particularismes des institutions et leur diversité en termes de missions, d’héritage culturel et scientifique, et de l’environnement socio-économique dans lequel elles évoluent.

Rankings Année Étendue Rang des institutions suisses
Shanghai
(classement global)
2006 Monde ETHZ :
UniZH :
UniBS :
UniGE :
EPFL :
UniBE :
UniL :
27
58
81
102-150
102-150
151-200
201-300
Shanghai
(classement global)
2007 Monde ETHZ :
UniZH :
UniBS :
UniGE :
EPFL :
UniBE :
UniL :
27
58
82
102-150
102-150
151-202
201-304
Shanghai
(sciences de base)
2007 Monde ETHZ :
UniGE :
EPFL :
15
51-75
76-110
Shanghai
(sciences de la vie)
2007 Monde UniZH :
UniBS :
ETHZ :
UniGE :
29
35
52-76
77-106
Shanghai
(sciences de base)
2008 Monde ETHZ :
UniGE :
EPFL :
15
52-76
52-76
Shanghai
(sciences de la vie)
2008 Monde UniZH :
UniBS :
ETHZ :
UniGE :
29
37
51-75
76-107
Times 2006 Monde ETHZ :
UniGE :
EPFL :
UniBS :
UniL :
UniZH :
UniBE :
24
39
64
75
89
109
178
Times 2007 Monde ETHZ :
UniGE :
UniBS :
EPFL :
UniZH :
UniBE :
UniL :
42
105
114
117
140
214
217
Newsweek 2006 Monde ETHZ :
EPFL :
UniGE :
UniBS :
UniZH :
21
26
32
44
46
Leiden
(publications)
2006 Europe ETHZ :
UniZH :
UniGE :
UniBE :
EPFL :
UniL :
21
28
64
70
86
89
Leiden
(citations)
2006 Europe UniL :
UniGE :
UniZH :
ETHZ :
UniBE :
1
2
10
23
27
Leiden
(citations)
2007 Europe ETHZ :
UniL :
UniGE :
UniBS :
UniZH :
UniBE :
3
4
5
10
17
28
UniversityMetrics 2006 Monde ETHZ :
UniGE :
EPFL :
UniZH :
UniBE :
UniBS :
17
87
99
109
202
223
Webometrics 2007 Monde ETHZ :
UniGE :
EPFL :
UniZH :
UniBE :
UniBS :
UniL :
UniFR :
41
81
117
160
251
284
447
504
Subsides FNRS
(en millions de SFr.)
2005 Suisse UniGE :
UniZH :
UniL :
ETZH :
UniBS :
UniBE :
EPFL :
UniNE :
UniFR :
44
38
33
32
32
30
22
11
10


Pour le Shanghai ranking, les classements au-dessus de la 100e position sont mentionnés dans des fourchettes ; le Shanghai ranking pour les sciences de base inclut les mathématiques, la physique, la chimie, la géoscience et les sciences de l’espace ; le Shanghai ranking pour les sciences de la vie inclut la biochimie, la biologie, la biologie moléculaire, la microbiologie, la génétique, la neuroscience, l’immunologie, l’écologie et l’environnement, l’agronomie et les sciences des plantes et des animaux.