А. А. Efimov, L. P. Efimova, Le massif platinifère de Kytlym
Édition "Nedra", Moscou, 1967 (extrait).
Traduction française par Karine Perroud (2014)
[...]
La découverte des placers de platine à la fin du XIXe siècle attira de nouveau et pour longtemps l'attention des industriels. L'étude détaillée du massif de Kytlym du point de vue platinifère et pétrographique est liée aux noms du professeur de l'Université de Genève Louis Duparc et de ses collaborateurs F. Pearce, G. Sigg, A. Gross, M. Tikhanovitch et autres qui ont travaillé dans l'Oural de 1901 à 1914.
La carte géologique de l’ancienne Datcha Nicolae-Pavdinskaia à l’échelle de 1:50 000 établie par L. Duparc et ses collaborateurs comprenait une grande partie du massif de Kytlym (jusqu’à la rivière Iov au Nord). Des travaux postérieurs ont montré que la carte de Duparc se distingue par l'exactitude et la précision du dessin; sur ce plan elle se rapproche de la carte établie par N.K. Vyssotskii (1913) à la même époque pour la région de Iss et de Taguil. Les recherches de Duparc ont été menées pour le compte de sociétés industrielles du platine ce qui explique la grande attention prêtée aux perspectives platinifères et aux gisements de platine, en place ou dans les placers. Pour les mêmes raisons la partie ouest de la région platinifère du massif fut soumise à une étude pétrographique des couches profondes qui subsistaient à l'époque.
Les recherches de L. Duparc n'étaient pas étroitement bornées à la prospection du platine ou, au contraire, à la résolution de problèmes purement scientifiques; elles alliaient les deux aspects. De 1901 à 1920, L. Duparc et ses collaborateurs ont publié une longue série d'articles et de monographies consacrés à la géologie et à la pétrographie de la ceinture platinifères de l'Oural; la plupart de ces œuvres concerne, d'une façon ou d'une autre, le massif de Kytlym.
L. Duparc, de même que des chercheurs de cette époque, a lié la formation toutes les roches des massifs platinifères à la différenciation du magma gabbroïque primaire et estimait, se fondant sur certaines observations géologiques, que la consolidation des intrusions commençait à la périphérie: d'abord le gabbro et les pyroxénites se sont consolidés et, en dernier lieu, les dunites. C'est à L. Duparc, plus qu'aux autres chercheurs, que la littérature pétrographique est redevable de la description des massifs platinifères de l’Oural en tant que "noyau" de dunite entouré d'enveloppes concentriques de pyroxénites et de gabbro.
Certes, les déductions de L. Duparc sur la genèse des gisements ne peuvent pas nous satisfaire aujourd'hui, mais les données effectives qu'il a fournies n'ont jusqu'à présent pas perdu leur valeur. Qui plus est, on montrera ci-dessous qu’il a remarqué des relations pétrographiques particulières du complexe platinifère (par exemple l'existence de deux types de roches à olivines sans minerai) qui ont échappé à l'attention des autres chercheurs dans les décennies suivantes. Par l'ampleur des descriptions pétrographiques et surtout par l'étude méticuleuse des roches, les travaux de L. Duparc n'ont pas d'égal dans la littérature pétrographique consacrée à l’Oural; ils sont à juste titre considérés comme des classiques.
[...]
