Grec
Alessandra LUKINOVICH, chargé d'enseignement @Lukinovich
 
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Leçon 1

Lecture et écriture

L'alphabet. Classification des sons. Accents et esprits. Ponctuation.

Les premiers documents grecs en écriture alphabétique datent du huitième siècle avant J.-C. L'alphabet grec est une adaptation de l'alphabet phénicien. Il a donc une origine sémitique. Les noms grecs traditionnels des lettres attestent cette origine. Même s'il est aujourd'hui difficile de le voir, l'alphabet grec est apparenté à l'alphabet hébraïque. Les Grecs ont apporté deux grandes innovations à l'écriture alphabétique : ils ont graduellement changé le sens de l'écriture (de gauche à droite, et non plus de droite à gauche) et ont utilisé certains signes (qui représentaient des consonnes inexistantes dans leur langue) pour représenter les sons vocaliques.

Nous allons apprendre une forme d'alphabet qui comporte deux séries de 24 lettres : les majuscules et les minuscules. La distinction entre majuscules et minuscules ne s'est imposée que tardivement, tout aussi bien que la division entre les mots et la notation systématique des accents et de la ponctuation. La forme des minuscules n'a été mise au point qu'autour de l'année 800, alors que la forme des majuscules est celle que l'on utilisait déjà à l'époque classique et que l'on trouve sur les inscriptions gravées sur la pierre datant de cette période. La systématisation de la ponctuation et des accents a été également introduite par les scribes de l'époque byzantine.

Les signes de l'alphabet grec ne sont pas très différents des signes de l'alphabet latin. Et pour cause ! L'alphabet latin est dérivé de l'alphabet grec. Les Latins l'avaient connu par l'intermédiaire des colonies helléniques de la Grande Grèce (Italie du Sud) : rappelons-nous que Naples, par exemple, a été fondée par des colons grecs, tout comme Marseille... Plus tard, l'alphabet grec servira également de modèle à l'alphabet cyrillique, mis au point au neuvième siècle, à l'époque de l'évangelisation des Slaves, dans le but de fixer par écrit une traduction de la Bible dans leur langue.

Nous ne proposerons pas ici une prononciation du grec qui correspondrait à celle effectivement en usage au premier siècle de notre ère, que ce soit en Judée, à Athènes ou à Corinthe. Même si nous le voulions, il nous serait du reste impossible de la reconstituer avec certitude. La prononciation proposée est donc un compromis. Sans trop s'écarter de ce que l'on peut savoir de la prononciation antique, elle s'avère être une convention pratique pour l'apprentissage de la langue. Elle a l'avantage de rejoindre les traditions scolaires des différents pays modernes. Il faut néanmoins se rappeler que certains sons ne se prononçaient pas à l'époque de Jésus, de Paul et des évangélistes comme nous le ferons. Je signalerai plus loin les différences les plus notables que l'on peut prouver avec une certitude suffisante. Il s'agit d'éléments phonétiques qui montrent que l'évolution vers la prononciation actuelle du grec avait déjà bien commencé.