Les matres lectionis
  • Comme vous l'avez constaté, l'hébreu écrit ne comportait, à la base, pas les voyelles. Pourtant, celles-ci existaient bien évidemment dans la langue parlée. Cependant, assez rapidement, déjà à l'époque de la rédaction de l'Ancien Testament, certaines voyelles ont été indiquées grâce au "détournement" de trois consonnes.
  • L'existence de ces matres lectionis, "mères de lecture", s'explique d'abord par des raisons étymologiques. 

  • Ainsi par exemple :
  • "à moi" se prononçait d'abord liya, puis, suite à la chute de la voyelle finale en Hb, le y est resté comme mater lectionis pour lî.
  •  "jour" provient de yawm. Après contraction, le mot est devenu yom. Le w est resté comme mater lectionis. 
  • Assez rapidement, ces matres lectionis ont été ajoutées sans raison étymologique, simplement afin d'aider la lecture. En hébreu biblique, les matres lectionis apparaissent en principe toujours pour les voyelles longues (sauf dans les écrits tardifs).
  • Certains mots ont deux graphies, l'une avec mater lectionis et l'autre sans. Cela peut notamment dépendre des manuscrits. On remarque en effet que dans certains d'entre eux apparaissent beaucoup de matres lectionis. 

  • Par exemple : "David" peut s'écrire:
  • On parle de lecture plene (pleine) ou de lecture défective.
  • yod  peut servir pour indiquer les voyelles i, é, et parfois è.
  • waw  peut servir pour le son o et u.
  • he se trouve seulement en fin de mot, peut servir pour les sons a (long), é, è, o.
  • L'écriture pleine est obligatoire lorsqu'une voyelle se trouve à la fin d'un mot.
  • En milieu de mot, elle est facultative. Généralement, on ne trouve pas deux leçons pleines en cours de mot, sauf en hébreu post-classique. 

  • Le alæph n'est pas une mater lectionis au sens strict. Cependant, il se comporte parfois comme tel. Il peut servir à n'importe quelle voyelle. La présence du alæph quiescent s'explique toujours par des raisons étymologiques.