Axes de recherche

Théologie et littérature

Axe de recherche

La théologie a depuis toujours un rapport particulier avec «la parole», avec le langage. Son propre nom l’indique déjà. Elle est une parole concernant Dieu. Comment une parole humaine peut-elle concerner Dieu? Peut-être parce qu’elle n’est pas seule, parce qu’elle rencontre une autre parole, celle de Dieu? Mais comment une parole humaine peut-elle rencontrer la Parole de Dieu? Parce que la parole divine serait humaine aussi, ou parce que la parole humaine de son côté ne serait pas purement humaine?

«Aux confin », tel est le titre de l’autobiographie de Paul Tillich. La théologie n’est-elle pas aussi «aux confins» – cherchant à dire ce qu’elle ne possède et ne domine pas, mais ce qui l’attire et l’appelle? Et la poésie, la littérature n’est-elle pas, de son côté, non seulement une passion infinie, mais «passion de l’infini» – devenue parole, toujours en train de devenir parole?

L’affinité entre la théologie et la littérature (la poésie) a donc sa raison d’être en une parole qui ne leur appartient pas et qui se promet à elles. En ce qui concerne la foi chrétienne, elle se réfère dans cette situation à la Bible. L’«Écriture sainte» serait l'appui d’un trajet sur lequel la parole cherche son propre (?) dire. Ce «point d’appui» a ainsi une double «fonction»: d’une part il est le lieu où la parole est «déposée», déjà dite, d’autre part – et justement ainsi – il est l’ouverture qui nous indique que la parole est inépuisable. La littérature ne connaît pas un canon similaire, mais la tension entre un «déjà donné» et un « pas encore atteint » la caractérise également. Elle cherche aussi à parler parce que la parole, le langage parle déjà.

Ce vaste cadre est l’horizon dans lequel s’inscrivent les diverses actualités de cet axe de recherche.

Colloques

10-11 avril 2014

poesie

Passion de la poésie et exigence de l’absolu. Autour de Jean-Pierre Jossua

10-11 avril 2014
Genève

«Passion de la poésie et exigence de l’absolu» – on peut lire ce titre comme si la première partie «passion de la poésie» concernait la littérature, et la deuxième partie «l’exigence de l’absolu» la théologie. Mais peut-être qu’aussi bien «la passion» que «l’exigence de l’absolu» concernent les deux: théologie et littérature. Et peut-être que l’exigence de l’absolu est la vraie raison d’être de toute passion…

L’œuvre de Jean-Pierre Jossua est consacrée à la rencontre entre théologie et littérature, une rencontre dont il est l’un des grands spécialistes dans le monde francophone. J.-P. Jossua, dominicain, ancien codirecteur de la revue Concilium, est l’auteur de nombreux ouvrages dont Peut-on parler de Dieu? (Genève, Labor et Fides, 2006) et La passion de l’infini. Théologie et littérature : nouvelles recherches (Paris, Cerf, 2011).

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17-18 avril 2015

shakespeare

La théologie face au langage poétique – La littérature face aux enjeux théologiques. L’incontournable W. Shakespeare

17-18 avril 2015
Fribourg

L’affinité entre la théologie et la poésie a sa raison d’être en une parole qui ne leur appartient pas et qui se promet à elles. La Bible témoigne de la «Parole de Dieu» qui s’exprime dans
le langage humain, mais qui amène ce langage à ses limites. Le colloque est conçu comme enseignement et débat interdisciplinaire entre la théologie systématique et la littérature an- glaise. Shakespeare est choisi comme œuvre de référence à cause de sa place dans la littérature mondiale, mais aussi à cause des enjeux théologiques dans ses écrits.

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11-12 mars 2016

tarkovski

L’ambiguïté du sacré dans le cinéma et la littérature. L’exemple d’Andreï Tarkovski et des frères Strougatski

11-12 mars 2016
Fribourg

Ce colloque a réuni quelques-uns des plus importants spécialistes francophones de la mystique, mais également Bernard McGinn, professeur honoraire de l'Université de Chicago et auteur d'une monumentale histoire de la mystique ("The Presence of God").

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24 novembre 2016

Milton

John Milton, Le Paradis perdu: ses enjeux littéraires et théologiques

24 novembre 2016
Genève

C’est quoi donc, cette fameuse «chute»? Que s’est-il passé en elle à vrai dire?
Et c’est quoi donc, cette figure qui semble représenter tout le mal du monde: Satan? Est-ce que toute la responsabilité humaine bascule vers lui?

Dans son épopée J. Milton donne une reprise originale du texte biblique des chapitres 1–3 du livre de la Genèse. Selon lui, le péché ne serait pas lié à la sexualité, mais serait une sorte de «doute quant à la confiance de l’autre».

Pourrions-nous peut-être trouver un accès nouveau aux énigmes du texte biblique grâce à un texte littéraire?

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