Semaine internationale du cerveau
Du lundi 15 au samedi 20 mars 2010
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Cerveau, drogues et créativité
Conférence de Christian Lüscher à l'occasion de la remise du prix de la recherche de la Ligue suisse pour le cerveau
Mercredi 17 mars, 18h30
Uni Dufour (24 rue Général-Dufour, Genève)
Auditoire Piaget (U600, sous-sol)

«Pour être créatif il faut le cerveau, et quand ça ne suffit plus on prend une drogue»: ainsi est le raisonnement d’une personne qui succombe à la tentation. Nous allons explorer la dimension historique et neuropharmacologique de ce comportement qui commence en Suisse avec la découverte du LSD et se poursuit à San Francisco avec le mouvement psychédélique. Nous allons aussi discuter du hachich et de la cocaïne. En effet, nous verrons que toutes les drogues n’ont pas les mêmes effets à long terme, et que certaines sont associées à un risque de perte du contrôle. La consommation compulsive qui en découle est l’élément principal de l’addiction, où toute décision est déterminée par la drogue, alors que la créativité est devenue inexistante.

Comment naissent les idées?
Table ronde avec Jean-Marie Annoni, Roland Maurer, Catherine Thevenot, modérée par Nathalie Randin
Mercredi 17 mars, 19h
Uni Dufour (24 rue Général-Dufour, Genève)
Auditoire Piaget (U600, sous-sol)

La créativité chez l'animal
Lorsqu'on pense créativité, on pense souvent d'abord à la créativité artistique. Mais la créativité s'exprime aussi dans le raisonnement, quand il s'agit de trouver une solution nouvelle à un problème. Cette dernière est le moteur des sciences et des technologies. Dans un processus créatif, on part souvent de solutions pré-existantes, qu'on assemble de manière nouvelle, originale. Ainsi, le génie créatif de Darwin a consisté à assembler des théories et des observations disparates en une explication nouvelle, cohérente et solide du phénomène de l'évolution.
Cette créativité dans le raisonnement est-elle proper au seul être humain ou la voit-on aussi, toutes proportions gardées, à l'oeuvre chez l'animal? Si de nombreuses espèces montrent des adaptations témoignant en apparence d'une grande créativité (que l’on pense, par exemple, aux cellules hexagonales des rayons des abeilles, qui optimalisent l'utilisation de l'espace de stockage), celle-ci n'est pas déployée par l'individu en tant que tel, mais ressort de la lente et cumulative inventivité de l'évolution. Aveugle, cette forme-là de créativité avance par par essais et commet des erreurs, sans suivre le fil rouge d'une solution possible. Ce n'est pas ce qui nous intéresse ici, où nous chercherons à savoir s’il existe une créativité véritable chez les animaux, au sens où on l'entend habituellement, c'est-à-dire au niveau individuel. Et nous montrerons que, au sein de différentes espèces (grands singes, quelques oiseaux), certains individus possèdent des capacités cognitives étonnantes, qui leur permettent réellement de concevoir des solutions entièrement nouvelles à des problèmes qu'on leur propose, sans procéder par tâtonnements. Il en sera donné quelques illustrations.

Dr. Roland Maurer
Centre interfacultaire de neurosciences UNIGE

Bong sang mais c’est bien sur: quand la solution du problème s’impose subitement
Reconstituer une face monochrome d’un cube Rubik est une tâche qui nécessite plusieurs étapes. Il est très facile pour le joueur de savoir s’il se rapproche ou au contraire s’il s’éloigne de la solution. Au contraire, il existe un autre type de problème, dont la solution jaillit ou non dans la tête du joueur. Il est impossible de savoir si la solution se rapproche, elle s’impose subitement et le joueur n’a pas accès consciemment aux processus qui lui ont permis de résoudre le problème. Dans cette conférence, nous verrons ce qui différencie véritablement ces deux types de problèmes, tant au niveau comportemental qu’au niveau cérébral.

Dr Catherine Thevenot
Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation - UNIGE

Raisonnement: qu'est-ce qu'il se passe dans le cerveau?
Pour rappel, la résolution de problème est une démarche mentale qui permet l’utilisation de la meilleure solution possible. Les grandes étapes de ce processus consistent en l’observation des tentatives déjà effectuées dans le sens de la résolution ; la définition de ce qu'il faut modifier; la conception de solutions possibles; l’évaluation de la meilleure d’entre ces dernières; sa mise en application; sa reprise et son réajustement correctif.
Si de telles démarches sollicitent le cerveau dans son ensemble, elles s’appuient essentiellement sur deux systèmes cérébraux parallèles: le premier met en œuvre une évaluation cognitive («Que me dit le dictionnaire?»), qui met à contribution le cerveau «externe»; le second fait appel à l’expérience émotionnelle («Que me disent mes sens bouleversés?»), qui, elle, met en jeu le cerveau «interne». L’intégration délicate de ces deux systèmes se fait dans les aires cérébrales orbitofrontales, des structures capitales pour la connectivité liée à l’action. Une attaque cérébrale peut modifier ce délicat équilibre. Trois manières de tester la prise de décision en clinique font l’objet de cet exposé, qui fera aussi connaître deux exemples d’amélioration de la prise de décision, constatée après une attaque cérébrale ou un accident.

Prof. Jean-Marie Annoni
Service de neurologie - Hôpitaux universitaires de Genève

Lundi 15 mars
Cerveau, musique et émotions

Mardi 16 mars
L'enfant créatif

Mercredi 17 mars
Cerveau, drogues et créativité
Comment naissent les idées?

Jeudi 18 mars
L'art et le cerveau

Vendredi 19 mars
Maux d'artistes