Semaine internationale du cerveau
du 15 au 21 mars 1999

Monique Bouvier-Peyrou

L'aphasie est la perte totale ou partielle de la capacité de communiquer oralement ou par écrit. L'aphasie survient le plus fréquemment à la suite d'un accident vasculaire cérébral ou d'un traumatisme crânien. Dans les deux cas, une zone du cerveau impliquée dans le langage est endommagée. L'aphasie, qui s'accompagne très souvent d'une hémiplégie - paralysie d'un côté du corps - se manifeste de plusieurs façons: incapacité ou difficulté à articuler, à évoquer ou à choisir les mots adéquats, à sélectionner et à intégrer en séquences les sons qui produisent des mots ou des phrases, ou encore à les comprendre; l'aphasique peut aussi avoir une incapacité ou des difficultés à lire et à écrire. Ainsi, sans toucher à l'intelligence, l'aphasie frappe l'homme dans toutes ses possibilités de communication.

Tout le monde peut devenir aphasique du jour au lendemain, subitement. En 1995, les Etats-Unis comptaient un million de cas, la France 250'000 et la Suisse 20'000. On estime à environ 3'000 le nombre de nouveaux cas chaque année en Suisse.

Après l'installation des troubles, seul un certain nombre de personnes aphasiques peut récupérer ses capacités et bien des malades doivent suivre un traitement logopédique. Quels que soient la volonté et les efforts d'une personne aphasique, la récupération est tributaire de l'étiologie et de l'importance de la lésion.

L'aphasie a des conséquences terribles sur la vie professionnelle, sociale et familiale. Par exemple, seule une minorité des patients a des chances de se réintégrer dans le monde du travail.