Claudie Haigneré - Regard d'une femme sur notre planète

Samedi 7 mars 2009

 

 

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Première spationaute française à voler à bord de la Station spatiale internationale, Claudie Haigneré était invitée par l’UNIGE, le samedi 7 mars. Elle a témoigné de son expérience de spationaute, à l’occasion d’un dialogue public animé par Brigitte Mantilleri, responsable du Bureau de l’égalité de l’UNIGE.

 

 

 

 

Portrait

«Il faut garder l’esprit ouvert sur l’inattendu», répond Claudie Haigneré, médecin, astronaute, lorsqu’on lui demande s’il existe une vie ailleurs que sur notre planète. A la voir durant cet entretien si élégante, si terrienne - cheveux courts, veste noire sur un chemisier blanc et sautoir de perles - on pourrait presque oublier que cette femme a été deux fois dans l’espace et est une pionnière dans son domaine. Presque oublier, car dès qu’elle parle, avec ce mélange de rigueur scientifique et de poésie, Claudie Haigneré nous emporte dans cet espace, dans cette aventure de spationaute qu’elle a tant aimée. Elle semble d’ailleurs encore éblouie par son séjour extra-terrestre: «être à distance de la Terre, regarder par le hublot cette planète vivante, évolutive dont je me suis extraite. C’est très beau. Et puis, côté cosmos, le noir, le mystère avec des milliards d’étoiles et de possibles…».

Avant de s’envoler dans l’espace, Claudie Haigneré est bien ancrée dans le monde de la recherche. Médecin, elle obtient son doctorat en 1981, se spécialise en médecine et traumatologie du sport, médecine aéronautique et spatiale et devient médecin rhumatologue en 1984 à l’Hôpital Cochin à Paris. En 1985, elle est l’un des sept astronautes sélectionnés, la seule femme, par le Centre national d’études spatiales. En parallèle de ses activités d’astronautes, elle obtient un DEA de biomécanique et physiologie du mouvement et son titre de docteure ès-sciences, option neurosciences. Elle travaille essentiellement sur le rôle de la gravité sur la programmation et la coordination des mouvements.

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C’est en 1992 que Claudie Haigneré commence une série d’entrainements à la Cité des Etoiles, le centre des cosmonautes russes situé dans la banlieue de Moscou. Elle est d’abord astronaute doublure du vol franco-russe Altaïr, activité suivie d’analyses de données et de leur présentation lors de congrès. En 1995, elle est astronaute titulaire pour son premier vol à l’occasion de la mission spatiale Cassiopée. Un an plus tard, cosmonaute expérimentateur en charge d’un programme scientifique et technique couvrant les sciences de la vie, la médecine spatiale, les sciences physiques, la technologie et l’astrophysique, elle réalise une mission de 16 jours à bord des vaisseaux Soyouz et la station spatiale russe MIR. Les années suivantes seront dévolues à l’exploitation de ces données, à une carrière politique (deux fois ministre déléguée). En 2005, Claudie Haigneré rejoint l’Agence spatiale européenne ESA et se consacre à la politique spatiale européenne. Tout en continuant à s’évader: «Il existe mille façons de voyager, dans les sous-sols des labos, dans l’espace et dans l’écriture…».

Brigitte Mantilleri, responsable du Bureau de l'égalité de l'UNIGE

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