Supplément au catalogue des mollusques du canton de Neuchâtel (1912) 1 a 🔗
M. Paul Godet faisait remarquer en 1907, dans son Catalogue, qu’il ne faut en aucun cas considérer comme complète sa liste de stations pour chaque espèce, et que de nouvelles recherches amèneraient certainement la découverte, sur plusieurs points, de mollusques qui n’avaient été signalés que sur un seul. Depuis cette époque, M. Godet lui-même a repris le genre Crystallus, dans le Bulletin de notre société, en 1908 (XXXV, p. 106) et l’Unio Consentaneus en 1911 (XXXVIII, pp. 33-38, 2 pl.) ; M. Meylan, de Sainte-Croix, a poursuivi ses explorations dans le Jura vaudois ; M. le Dr Kampmann, de Vallorbes, s’est livré à quelques recherches dans diverses régions rentrant dans le cadre du catalogue, ainsi que M. le Prof. Jaquet, mes amis M. Reichel, M. Romy, et M. le Dr G. Bollinger qui a publié en 1909 un ouvrage intitulé Zur Gastropodenfauna von Basel und Umgebung, Basel 1909, où il cite plusieurs localités du canton, ou très voisines. Le Journal de conchyliologie de Paris publiera prochainement quelques observations sur les Limnées de nos trois lacs. La faune malacologique du lac de Saint-Blaise vient également d’être étudiée par le club des Amis de la Nature, d’abord en 1907 2, et dernièrement plus à fond 3 ; elle avait déjà été inventoriée assez sommairement par M. le Dr Thiébaud 4.
Enfin, depuis quelque temps, j’ai eu l’occasion de relever un certain nombre de nouvelles stations, que je crois utile de publier pour compléter le précieux catalogue de M. Paul Godet. J’adresse tous mes remerciements à M. le Dr Kampmann, à M. le Prof. Jaquet et à MM. Ch. Meylan, M. Reichel et M. Romy, qui ont bien voulu me communiquer l’intéressant résultat de leurs recherches.
Page 113Â 5 1. Limax maximus L.
Var. cinereo-niger Wolff. — Le Pâquier (Val-de-Ruz), gorges de l’Areuse, La Côte-aux-Fées, Les Rasses.
2. Limax tenellus Nils.
Fréquente dans les montagnes : Chaumont, Lignières, La Côte-aux-Fées, La Brévine, Les Ponts.
3. Limax variegatus Drap.
M. Meylan m’écrit qu’il l’a découverte à Sainte-Croix.
4. Agriolimax agrestis (L.)
Répandue également dans les montagnes : La Côte-aux-Fées, La Brévine, Les Ponts, etc.
6. Vitrina pellucida (MĂĽll.)
Épagnier, Chaumont, Vaumarcus, Verrières.
M. Meylan a découvert à Sainte-Croix une forme que j’ai retrouvée près de Valangin et qui est voisine des Vitrina pellucida typique, V. elliptica, et de la forme intermédiaire que Bollinger (fig. 1, p. 44) appelle pellucida f. major, sans cependant appartenir à aucune de ces trois variétés. Elle diffère de la V. pellucida par son dernier tour de spire passablement dilaté, de l’elliptica par sa petite taille et son ouverture moins ample et de la f. major de Bollinger, par son ouverture relativement plus ample, moins échancrée au point d’insertion du bord droit, ainsi que par la taille générale, plus petite. M. Meylan m’écrit que c’est sans doute une forme alpine de la V. pellucida, mais il est à remarquer que les formes alpines de cette espèce, qu’on trouve au Valais (var. alpina Stenz, par exemple à la Tour de Bavon, 2481 m) ont au contraire une toute petite taille et un dernier tour de spire plutôt rétréci que dilaté. M. Godet ne l’a pas déterminée, n’ayant mis dans ses notes que « V. pellucida, var. ? » Cette variété est donc nouvelle :
Var. dubia nov. var.
Testa intermedia, ultimo anfractu plus minusve dilatato, apertura satis ampla, margine dextro normali.
Coquille moyenne, très légèrement plus grande que le type et passablement plus petite que les V. elliptica et f. major de Boll. ; dernier tour de spire assez dilaté, intermédiaire entre ceux de la V. elliptica et de la f. major. Spire élevée, formée de quatre tours. Bord supérieur de l’ouverture s’insérant normalement à la paroi aperturale, sans présenter d’échancrure profonde, quand on la regarde de dessous, comme parfois le type et la f. major.
Long. 5,5Â mm. Lat. 3,5Â mm. Alt. 3Â mm.
Page 114. 7. Vitrina diaphana Drap.
M. Meylan m’écrit qu’elle est commune à Sainte-Croix jusqu’à 1200 m. Je l’ai trouvée plus haut, sur les lianes du Chasseron ; La Côte-aux-Fées, La Brévine.
9. Hyalina cellaria (MĂĽll.)
Cudrefin, Provence sur Vaumarcus, combe de Lignières, gorges de l’Areuse, La Côte-aux-Fées.
10. Hyalina draparnaldi Beck.
Cerlier, Saint-Blaise.
11. Hyalina septentrionalis Brgt.
Environs de Neuchâtel : Zigzags, Poudrières, etc. — Auvernier (Romy).
13. Hyalina nitens (Mich.)
var. Dutaillyana (Mab.)
Variété nouvelle pour le Jura neuchâtelois ; elle est assez répandue dans les montagnes, en compagnie du type : gorges de l’Areuse, La Brévine, Les Ponts, La Côte-aux-Fées, Creux-du-Van, Val-de-Ruz, Tête-de-Ran. — Chaumont (Romy).
14. Hyalina pura (Ald.)
Sainte-Croix (Meylan), gorges de l’Areuse, gorges de Douanne et combe de Lignières.
15. Hyalina radiatula Gray
La Chaux-de-Fonds, Maison-Monsieur (Kampmann).
16. Zonitoides nitidus (MĂĽll.)
Grand marais, bords du lac entre Auvernier et Colombier, lac des Taillères.
f. minor. Au-dessus de Colombier.
Page 115. 18. Crystallus diaphanus (Stud.)
Chaumont (versants de Neuchâtel et de Fenin), Pierrabot, combe de Lignières, gorges de l’Areuse, La Brévine, La Côte-aux-Fées. — La Chaux-de-Fonds, Maison-Monsieur (Kampmann).
Suppl. 1908, p. 106.
Crystallus subrimatus (Reinh.)
Gorges de l’Areuse, Valangin.
Suppl. 1908, p. 106.
Crystallus andreæi (Bttg.)
Gorges de l’Areuse, Val-de-Ruz (Valangin, La Jonchère, Le Pâquier), Chaumont, gorges de Douanne, Bôle.
Page 115. 19. Euconulus fulvus (MĂĽll.)
Neuchâtel (donjon du Château), La Tène (près Marin-Épagnier), Cerlier, La Brévine, La Côte-aux-Fées.
20. Arion hortensis Fér.
Aussi dans la montagne : La Brévine et La Côte-aux-Fées.
21. Arion empiricorum Fér.
Mut. aurantiaca : Épagnier, Cerlier.
J’ai trouvé aux environs de Lignières, à Chaumont, au Creux-du-Van et à La Côte-aux-Fées, une espèce qui n’a été jusqu’à présent que peu signalée en Suisse (Schwarzenberg, Mellingen, Weissenstein, Pilate) et qui est pourtant commune au Valais et dans les Alpes vaudoises (Château d’Œx, leg. Godet ; Les Plans de Frenières), l’Arion subfuscus (Drap.). Cette espèce, nouvelle pour la région, est sans doute plus largement répandue dans le Jura. Sterki le mentionne entre le Jura et la Forêt-Noire (pas commun).
22. Punctum pygmæum (Drap.)
La Chaux-de-Fonds et Maison-Monsieur (Kampmann). — La Tène (près Marin), Colombier, gorges du Seyon, Montmollin, La Côte-aux-Fées.
Page 116. 23. Sphyradium edentulum (Drap.)
La Côte-aux-Fées, Creux-du-Van.
25. Patula rotundata (MĂĽll.)
Landeron, Jolimont, Grand Marais, etc.
26. Patula ruderata (Stud.)
M. Meylan m’écrit qu’il l’a retrouvée dans plusieurs stations aux environs de Sainte-Croix ainsi qu’à la Pouëta Raisse.
27. Pyramidula rupestris (Drap.)
Gorges de Douanne, La Brévine, La Côte-aux-Fées, Creux-du-Van, au sommet du Chasseron.
Page 117. 28. Eulota fruticum (MĂĽll.).
Cerlier, Le Landeron, à Douanne même et à l’entrée des gorges, Colombier, Valangin, Champ-du-Moulin.
Mut. rubella. Cudrefin.
Mut. fasciata, alba. Cudrefin.
Mut. fasciata, rubella. Vully.
Page 118. 30. Vallonia pulchella (MĂĽll.)
Combe de Lignières, Noiraigue et Les Bayards.
32. Helicodonta obvoluta (MĂĽll.)
Landeron et Jolimont.
34. Fruticicola edentula (Drap.)
Forêts de La Côte-aux-Fées et du Creux-du-Van.
Page 119. 38. Fruticicola rufescens (Penn.)
Var. albina Godet
Chasseron (versant de Sainte-Croix) jusqu’au sommet.
Var. montana (Stud.)
Provence au-dessus de Vaumarcus, Chaumont, gorges de l’Areuse, La Côte-aux-Fées, Les Ponts-de-Martels, La Joux, La Brévine. M. Kampmann l’a recueillie à Maison-Monsieur et au Taubenloch.
f. minor. La Chaux-de-Fonds (Kampmann).
Page 120. Var. cœlomphala (Loc.)
Taubenloch (Kampmann).
41. Fruticicola incarnata (MĂĽll.)
Cudrefin, combe de Lignières, gorges de Douanne, Vaumarcus-Provence, Chaumont, La Côte-aux-Fées.
42. Fruticicola strigella (Drap.)
Elle dépasse parfois 600 m d’altitude : combe de Lignières, pentes de Chaumont (jusqu’à 650 m environ), Champ-du-Moulin.
Page 121. 43. Arianta arbustorum (L.)
Var. alpicola Charp.
La Côte-aux-Fées, La Brévine, Les Ponts-de-Martel.
44. Chilotrema lapicida (L.)
Mut. albina. Sainte-Croix (Meylan).
M. Meylan y a aussi récolté des f. minor, à spire très élevée.
Page 122. 45. Isognomostoma personatum (Lam.)
Vallon de Vaumarcus Ă Provence.
46. Helix aspersa (MĂĽll.)
L’Helix aspersa peut-être actuellement considérée comme faisant partie de la faune neuchâteloise, étant définitivement acclimatée. J’en ai rapporté en 1908 une cinquantaine d’individus provenant de Binic (Bretagne), qui se sont multipliés aux Poudrières, au-dessus de Neuchâtel. J’en ai, en outre, observé toute une station sur les rochers couverts de végétation, en face du hangar des tramways, à l’Evole. Elle se rencontre plus loin, dans les jardins de Champ-Bougin (Reichel) ; M. Matthey-Dupraz en signalait en 1911 (Rameau de sapin, p. 8), un grand nombre recueilli à Colombier, en octobre et novembre 1910. J’en ai trouvé un jeune exemplaire vivant, au Pertuis du Sault, à la lisière de la forêt de Chaumont, ainsi qu’un individu adulte, qui avait dû mourir une ou deux semaines auparavant, vu la décomposition avancée de l’animal, à Monruz, au bord du lac. Cette dernière station a dû être fondée par l’apparition dans cette localité d’un grand nombre de plantes méridionales, signalées par M. Auguste Dubois dans le Rameau de sapin de 1912 (p. 37) : Vicia augustifolia, V. dasycarpa, V. narbonnensis, Coriandrum sativum, Anchusa italica et A. officinale.
On la rencontre en outre de temps en temps à Neuchâtel même : Rameau de sapin, 1910, p. 32 (à la place du Marché), p. 43-44 (Faubourg du Crêt).
47. Helix pomatia L.
F. elevata. Répandue au pied du Vully.
Page 124. 48. Tachea sylvatica (Drap.)
Gorges de Douanne.
Var. montana, Stud.
Vallanvron, Mont-Racine, Bec à l’Oiseau.
49. Tachea hortensis (MĂĽll.)
On la trouve, mais rarement, plus bas que 600 m, à Cerlier, au bord du lac (436 m) ; à Neuchâtel, près des Zigzags (450 m environ).
Mut. albina à Pouillerel (Testa lutea, fasciis translucentibus, peristomate albino).
Page 125. 50. Tachea nemoralis (L.)
M. Meylan m’écrit de Sainte-Croix : « Tachea nemoralis existe ici près à l’Auberson dans un jardin à 1100 m. J’ai été très étonné de le rencontrer si haut et je doute qu’il dépasse cette altitude où il est d’ailleurs sûrement fort rare et peut-être importé. »
Mut. roseo labiata. Neuchâtel (Poudrières) ; rare.
Page 126. 51. Xerophila ericetorum (MĂĽll.)
Cerlier, Thielle, sommet du Chasseron.
Page 127. Xerophila obvia (Htm.)
Ainsi que l’Helix aspersa, la Xerophila obvia est définitivement acclimatée, mais sur une bien plus grande surface : la colonie du Chanet a singulièrement prospéré et s’est étendue jusque près de Peseux ; quelques exemplaires provenant de là se sont établis aux Poudrières où je les avais placés. En outre cette espèce est largement disséminée dans toute l’extrémité orientale du canton : en 1910 (Rameau de sapin, p. 4), j’ai relevé la localité du Pont de Thielle (rive bernoise) et j’ai reconnu depuis que les exemplaires que j’y avais trouvés avaient très probablement passé la Thielle par le pont du chemin de fer, partant d’un champ situé à quelques centaines de mètres de là , sur rive neuchâteloise, où cette espèce est extrêmement abondante. J’ai ensuite observé une nouvelle station à Bethlehem, au pied du Jolimont, puis entre Cerlier et Le Landeron, au bord du lac. En outre, elle est très répandue au-dessus du Landeron, sur la route de Lignières.
Il est probable qu’elle suivra ce chemin jusqu’à Lignières, comme elle a l’habitude de le faire en Valais, sans doute au moyen de chars de fourrage : route de Martigny à Sembrancher et à Châbles ; de Sembrancher à Orsières, Som la Proz, Praz de Fort et presque jusqu’au fond du Val Ferret ; dans la vallée d’Isérable ; sur la nouvelle route de Sion à Salins et à Baar, et de Sion à Enseigne.
53. Xerophila candidula (Stud.)
Cerlier, Souaillon, Thielle, sommets du Chasseron et de Chaumont.
Var. thymorum (v. Alt)
Neuchâtel (Poudrières), Boudevilliers et Champ du Moulin.
54. Xerophila carthusiana (MĂĽll.)
Grand marais, du côté du Vully (leg. G. de Dardel) Cudrefin (Reichel).
Page 128. 55. Buliminus detritus (MĂĽll.)
Douanne, Colombier (Planeyse), Boudevilliers, Champ-du-Moulin.
56. Buliminus montanus (Drap.)
Gorges de Douanne, combe de Lignières.
J’en ai trouvé dans la combe de Lignières un exemplaire monstrueux, gigantesque, corné par places et blanc sale à d’autres, c’est-à -dire ayant tout à fait la coloration d’un B. detritus non radié avec certaines formes duquel (B. Locardi Cless.) on pourrait facilement le confondre s’il n’avait pas été recueilli dans des forêts très humides, au milieu de B. montanus normaux, sans qu’il y ait nulle part trace de B. detritus.
Long. 18Â mm, larg. 8Â mm, au lieu de 13-14Â mm de long et 5-6 de large.
57. Buliminus obscurus (MĂĽll.)
Auvernier, combe de Lignières, gorges de Douanne.
Page 129. 58. Chondrula tridens (MĂĽll.)
Deux nouvelles stations de cette espèce rare chez nous : un peu au-dessus de Vaumarcus, sur le chemin de Provence, et à Lugnorres, sur le flanc sud du Vully.
59. Chondrula quadridens (MĂĽll.)
Montmollin, Montezillon, Champ-du-Moulin.
60. Acanthinula aculeata (MĂĽll.)
La Tène près Marin, combe de Lignières, gorges du Seyon, au-dessus de Fenin, Montmollin, La Côte-aux-Fées.
61. Cochlicopa lubria (MĂĽll.)
Cerlier, marais de Montmirail, Vully, gorges de l’Areuse et sommet du Chasseron.
Page 130. Var. columna Cless.
Cerlier.
62. Cæcilianella acicula (Müll.)
Neuchâtel (Poudrières, Pertuis du Sault), Serrières, Saint-Blaise, Montézillon, Les Bayards, gorges de Douanne.
63. Orcula dolium (Drap.)
f. cylindracea-producla : sommet du Chasseron.
var. uniplicata (Pot. et Mich.)
Gorges de l’Areuse.
64. Orcula doliolum (Brug.)
Pierrabot, Lugnorres sur le Vully.
65. Pupa frumentum Drap.
Vaumarcus, Saint-Blaise.
Page 131. 68. Pupilla muscorum (C. Pfr.)
Serrières, gorges de Douanne, La Côte-aux-Fées.
69. Pupilla triplicata Stud.
Serrières, Neuchâtel (Poudrières), gorges du Seyon.
70. Vertigo antivertigo (Drap.)
Cerlier, au bord du lac.
71. Vertigo pygmæa (Drap.)
La Sauge, au bord du lac (Reichel).
Page 132. 72. Vertigo alpestris (Ald.)
Chaumont (près du sommet, sur le versant de Neuchâtel, et sur le versant de Fenin, disséminée du sommet jusqu’au-dessus de Valangin), Lignières, Montmollin, La Côte-aux-Fées.
74. Isthmia muscorum (Drap.)
Gorges du Seyon.
75. Balea perversa (L.)
On trouve aussi la forme normale, très fréquemment : M. Meylan me la signale à Sainte-Croix, assez commune sur les hêtres. Gorges de Douanne, Fenin, Montmollin, Colombier, La Côte-aux-Fées.
76. Clausilia laminata (Mtg.)
Taubenloch (Kampmann), Vully.
Page 133. 77. Clausilia fimbriata Rossm.
M. Jaquet l’a recueillie au Chasseral, sur le versant de Saint-Imier, à environ 900 m — Pouëta Raisse, La Brévine, Les Verrières.
78. Clausilia orthostoma Mke.
M. Jaquet l’a découverte au-dessus de Saint-Imier, en compagnie de l’espèce précédente.
79. Clausilia plicata Drap.
Il en existe dans la collection Charpentier (Lausanne) des exemplaires provenant de Guévaux (Lac de Morat).
Page 134. 80. Clausilia parvula Stud.
J’ai trouvé au Pâquier (Val-de-Ruz) un exemplaire monstrueux de Cl. parvula, à deux ouvertures. La première, normale, au dernier tour de spire, était déjà bordée d’un péristome blanc, quand elle s’est obstruée d’un caillou amené par l’animal rentrant brusquement dans sa coquille. Le caillou, qui a sans doute changé de position par les mouvements de l’animal cherchant à l’expulser et à ressortir, s’est calé entre les lamelles de l’ouverture, de sorte qu’il a été impossible pendant longtemps à la malheureuse Clausilie de dégager son unique sortie. Mais avec un instrument aussi parfait qu’une radula et un estomac qui supporte facilement une année de jeûne (j’ai fait l’expérience sur des Clausilies mal préparées de ma collection, qui ne donnaient pas signe de vie pendant des mois puis déployaient tout à coup une grande énergie pour s’enfuir) cet animal aiguillonné par la faim a pratiqué une seconde ouverture au-dessus de la première, à l’avant de l’avant-dernier tour de spire, et l’a bordée d’un péristome parfait ; mais elle ne présente pas d’autre pli que la lamelle pariétale, tout à fait normale, qui n’apparaît pas jusqu’à la première ouverture, sans dents. Dans la suite, le caillou s’est dégagé, mais l’ouverture qui l’enchâssait est resté inachevée, soit à cause de l’inutilité de ce passage et par conséquent des plis, soit à cause de la mort de l’animal.
81. Clausilia dubia Drap.
Et var. obsoleta A. Schm.
Gorges du Taubenloch et Maison-Monsieur (Kampmann).
Page 135. 82. Clausilia bidentata (Ström.)
La Cl. bidentata, signalée en Suisse jusqu’ici seulement au Bois Rond, près de Cornaux, doit certainement avoir une distribution bien plus étendue, probablement de Chaumont à Cudrefin : j’en ai rencontré toute une station très riche en individus, à la Tène, près de Marin. Dans des notes inédites de M. Godet, un dessin de Clausilie recueillie à Chaumont ne peut se rapporter qu’à la Clausilia bidentata typique, ainsi qu’une des figures de ses admirables planches manuscrites, intitulée à l’encre Cl. parvula f. strigillata, de Cudrefin, au-dessous de laquelle il a ajouté très indistinctement, au crayon : « an bidentata ? » Il n’a sans doute pas osé la déterminer comme Cl. bidentata parce que l’exemplaire était unique et qu’il ne connaissait pas la station intermédiaire de la Tène.
83. Clausilia cruciata Stud.
Var. triplicata Htm.
Gorges du Taubenloch (Kampmann). Chaumont (Romy). — Gorges de l’Areuse et Creux-du-Van.
Page 136. 85. Clausilia lineolata Held.
La Chaux-de-Fonds et Maison-Monsieur (Kampmann) var. ?
var. subcruda Bttg.
Pied de Chaumont (leg. Romy).
86. Clausilia ventricosa Drap.
Gorges de l’Areuse et montagne de Boudry, sur le chemin du Creux-du-Van, Vaumarcus.
87. Clausilia corynodes Held.
Cette espèce a été découverte au Taubenloch par M. Kampmann et retrouvée depuis par M. Meylan.
Page 137. 90. Succinea elegans Risso
Valangin.
91. Succinea oblonga Drap.
Var. elongata Kob.
Gorges de l’Areuse.
Page 138. 92. Carychium minimum MĂĽll.
La Sauge (Reichel), Grand Marais, La Tène près Marin, au bas des gorges de l’Areuse.
Page 143. 103. Physa fontinalis (L.)
La Tène, près Marin.
104. Physa hypnorum (L.)
Montilier, près de Morat.
Page 144. 108. Planorbis rotundatus Poir
Bords du lac (Estavayer)Â ; Bethlehem, au pied du Jolimont.
109. Planorbis contortus (L.).
Cerlier.
Page 145. 112. Planorbis nautileus (L.)
var. imbricatus (Dr.). — Pont de Thielle.
var. cristatus (Dr.). — Lac d’Etaillères.
113. Planorbis complanatus (L.)
Lac d’Etaillères.
115. Ancylus fluviatilis MĂĽll.
Dans l’Areuse à Grandchamp.
Page 146. 120. Ericia elegans (MĂĽll.)
Gorges de Douanne, Bevaix.
Pages 147-148. 123-124. Valvata piscinalis MĂĽll.
M. Bollinger rassemble dans son ouvrage les deux Valvata alpestris et antiqua comme des variétés de la V. piscinalis. Je n’ai recueilli le type de cette espèce qu’au Loclat et à Noiraigue, dans l’Areuse. Dans cette dernière station, j’ai trouvé une très curieuse nouvelle variété, reliée au type par une chaîne d’intermédiaires :
Var. subnatigina nov. var.
Ab typo differt testa depressa et apertura permagna. Umbilicus typicus, idem operculum.
Coquille globuleuse, déprimée, assez étroitement ombiliquée, comme le type, très finement striée, mince, presque transparente, de couleur jaune verdâtre très pâle, très brillante. Quatre tours de spire s’accroissant très rapidement, arrondis, le dernier très grand, tout autant que celui de la V. naticina mais paraissant plus petit à cause de la forme générale plus déprimée. Ouverture très grande, arrondie, légèrement ovale, assez semblable à celle de la V. naticina. Péristome tranchant, semblable à celui de cette même espèce. Opercule formé de cinq tours.
Diam. 4,5Â mm. Haut. 3,5Â mm.
Cette variété très intéressante est une forme de V. piscinalis évoluée dans les eaux très courantes de l’Areuse à cette localité, comme la V. naticina, du Danube et du Memelstrom, est certainement une V. piscinalis profondément transformée par son habitat.
La var. subnaticina se distingue très facilement de toutes les formes déprimées d’alpestris, par son ombilic étroit et sa grande ouverture, et de l’antiqua par sa forme déprimée et son dernier tour de spire.
Page 148. 125. Valvata depressa C. Pfr.
La Tène, près de Marin.
126. Valvata cristata MĂĽll.
Cerlier, Marin (La Tène), Colombier, lac d’Etaillères.
1911, XXXVIII, p. 35 et fig. 2 : 127. Unio consentaneus Qgl.
F. elongata God. À la Tène on trouve des individus atteignant jusqu’à 80 mm de longueur (Reichel).
Page 150. 128. Unio tumidus Retz.
F. typica. Cette forme atteint jusqu’à 95 mm à la Tène, près Marin (Reichel).
Page 153. 129. Anodonta mutabilis Cless.
Var. piscinalis (Nils.).
F. C. rhomboidalis. J’ai trouvé une forme semblable dans l’étang situé à côté du pont de la Directe, à Thielle (rive bernoise).
Page 155. 130. Sphaerium corneum (L.)
TĂŞte-de-Ran.
Var. nucleus (Stud.). La Sauge.
Page 156. 131. Sphaerium draparnaldi Cl.
TĂŞte-de-Ran.
133. Pisidium amnicum (MĂĽll.)
La forme normale vit en grande abondance à Cudrefin, elle doit sans doute vivre ailleurs dans le lac, à côté de la var. elongata.
134. Pisidium obtusale C. Pfr.
Épagnier, Borcarderie, lac d’Etaillères.
Page 157. 135. Pisidium pusillum (Gm.)
Bethlehem, Cerlier, Colombier, lac d’Etaillères.
136. Pisidium milium Held.
Lac d’Etaillères.
Explication des figuresđź”—
1-3. Vitrina pellucida var. dubia Piag., d’après des dessins de M. Paul Godet.
4. F. major, Boll. (p. 44, fig. 1).
5. Var. elliptica (Brown.). (Clessin, fig. 26, p. 70).
6 et 9. Valvata piscinalis var. subnaticina Piag.
7. Valvata naticina Menke (Clessin, fig. 316, p. 459).
8. Valvata piscinalis du Loclat (d’après un dessin de M. Godet).