Verbes à gutturales

Rappel général concernant les verbes faibles.

Dans l'état de la langue dont témoigne le TM, on peut considérer que toutes les racines verbales ont trois radicales. Or, les problèmes viennent du fait que :

1) plusieurs radicales sont des consonnes plus ou moins faibles

2) d'autres peuvent être comparées à des "béquilles" visant à compenser la radicale manquante dans des verbes avec deux radicales primitives.

Rappelons que les 7 principales classes de verbes faibles sont établies selon un ordre basé sur le verbe faire  . Ainsi,  signifie qu'un nun figure comme première radicale du verbe (ex:  ) et  indique qu'un he figure comme troisième radicale (ex:  ).

Le tableau récapitulatif est le suivant:

Relire la page concernant la présentation des verbes faibles.

En plus de ces 7 classes principales, les verbes à gutturales posent quelques problèmes. En effet, les gutturales ne peuvent pas prendre de redoublement (que certains modes exigent) et influencent parfois la vocalisation. Parmi les verbes faibles, les verbes à gutturales sont ceux qui se rapprochent le plus des verbes forts. On parle de verbes à première, deuxième ou troisième gutturale, selon la place de la gutturale dans la racine.

Il y a donc 7 classes de verbes faibles, auxquels ils faut ajouter les verbes à 1ère, 2ème et 3ème gutturale.

Particularités des verbes à gutturales Résumé grammatical 14-16. (sommaire de cette théorie)

Les consonnes  sont dites gutturales.

font l'objet de groupes particuliers (  ).

Le  sans être vraiment une gutturale fonctionne à peu près de la même façon.

L'essentiel en bref

1) Les gutturales ne prennent pas de redoublement. Le Dagesh caractérisant les intensifs (Pi'el, Pu'al et Hitpa'el) disparaît donc dans les verbes à 2ème gutturale, de même au Nif'al CP des premières gutturales. Le plus souvent, un allongement de la voyelle précédant la gutturale se présente alors.

2) La présence d'une gutturale peut engendrer plusieurs modifications de vocalisation. Le shewa est souvent remplacé par des voyelles hateph. Les gutturales attirent les patah. [il y a un lien structurel (sémitique primitif) entre les gutturales et le son a]
 
 

1ère gutturale
  1) Au Nif'al CP, imp. et inf, les verbes forts présentent un redoublemente la première radicale. Comme les gutturales ne peuvent pas prendre de dagesh, ce dernier est remplacé par un allongement compensatoire de la consonne préformante. En pratique, le i est remplacé par un é.
  Nif CP 3msg Verbe fort  -> 1 gutt  2) Qal CP, la voyelle de la préformante est a ou æ au lieu du i habituel.
;

3) Nif'al ou Hif'il CA, la vocalisation du nun ou du he est æ au lieu de i.

Nif'al CA 3msg Verbe fort  -> 1 gutt  [Ici cette règle n'est pas liée à la chute d'un dagesh, ni même au lien structurel des gutturales avec le a]  4) Le shewa mobile sous la gutturale est remplacé par une voyelle hateph (le plus souvent patah). Ce cas se rencontre lorsque la 1ère gutturale est en début de forme (Qal CA, imp, inf). Ce phénomène apparaît également dans certaines formes des 2èmes gutturales. Qal CA 2mpl Verbe fort  -> 1 gutt  Chercher dans le tableau du verbe fort les cas de figure où la deuxième radicale est vocalisée par un shewa mobile. solution 1.
 
   5) Les syllabes se fermant par une gutturale peuvent remplacer le shewa sous la gutturale par le hateph correspondant à la voyelle précédente. On parle alors de liaison douce, au lieu de la classique liaison dure.
Le cas se présente aux Qal CP, Nif'al CA et à toutes les conjugaisons du Hif'il et du Hof'al.
Lorsque la liaison douce est suivie d'un shewa, la voyelle hateph est allongée.

[Attention ce phénomène ne se produit pas seulement dans les formes conjuguées. En général, les gutturales acceptent mal un shewa, même muet.]


2ème gutturale

1) Aux formes intensives (Pi'el, Pu'al et Hitpa'el), les verbes à 2ème gutturale ne peuvent prendre le dagesh qui permettait si facilement de reconnaître ces modes.
- Surtout avec , le redoublement peut alors être compensé par l'allongement de la vocalisation précédente (a -> â  / i -> e / u -> o).

- Surtout avec  le dagesh est rarement remplacé par un allongement vocalique. On parle alors de redoublement virtuel.
 

Pi'el CP 3msg   Verbe fort      -> 2 gutt  [Il s'agit d'une règle essentielle. Il faut reconnaître les intensives grâce à la vocalisation] 2) Sous l'influence de la gutturale, à la CP et à l'impératif Qal, la voyelle sous la gutturale est le plus souvent patah au lieu de hôlæm.
sans gutturale  -> avec gutturale 

          
           3ème gutturale


1) Les formes verbales se terminant par les gutturales  (  font l'objet de classes particulières de verbes faibles) ont tendance à remplacer la voyelle précédente par un patah, ou à introduire un patah furtif sous la gutturale en laissant la voyelle normale.
 

Exercice de création de formes. Paradigme du verbe à 1ère gutturale

Paradigme du verbe à 2ème gutturale

Paradigme du verbe à 3ème gutturale
 


Solution 1: Notamment Pi'el, Pu'al et Hitpa'el CP 2fsg; 3mpl / Qal, Nifal Pi'el Pu'al et Hitpa'el CA 3fsg etc...