Semaine internationale du cerveau
Du lundi 14 au vendredi 18 mars 2011
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Reconnaître les autres
Table ronde, avec Roberto Caldara, David Sander et Patrik Vuilleumier
Mercredi 16 mars - 19h
Uni Dufour (Rue Général-Dufour 24, Genève)
Auditoire Jean-Piaget (sous-sol)

Modératrice: Elisabeth Gordon

Comment notre cerveau reconnaît-il  les visages?
Le cerveau humain, comme celui des autres primates qui vivent au sein de groupes sociaux complexes, possède un ensemble de régions qui semblent spécialisées pour la reconnaissance des visages de nos congénères. Si l’existence de « modules » perceptifs et cognitifs dédiés à l’identification et la mémorisation des visages a été suspectée depuis longtemps, notamment sur la base d’observations cliniques chez des patients souffrant de lésions sélectives qui affectent ces capacités, c’est l’apparition des techniques d’imagerie cérébrale qui a permis d’identifier plus précisément ces régions et leur localisation, mais aussi leur rôle exact, et leur développement à différentes étapes de la vie ou dans différentes pathologies. Ainsi, on connaît aujourd’hui un réseau distribué de régions cérébrales interconnectées qui ont des fonctions bien distinctes, telles que la détection d’un visage, la reconnaissance de son identité, la perception de ses expressions et celle de la direction du regard ou des mouvements des lèvres. Un bref survol de ce réseau cérébral complexe sera présenté.

Professeur Patrik Vuilleumier
Faculté de médecine et
Centre Interfacultaire de neurosciences, UNIGE


Comment notre cerveau reconnaît-il les émotions des autres?

Notre cerveau est l’organe des émotions: les nôtres mais aussi, dans une certaine mesure, celles des autres. Durant les interactions sociales, au delà de reconnaître l’identité de son interlocuteur, nous reconnaissons ses émotions telles qu’exprimées notamment par son visage, sa voix et sa posture. D’autres informations sur l’individu sont également transmises durant une interaction sociale, comme par exemple des éléments liés à la confiance ou l’attractivité. Il existe de nombreux débats scientifiques sur la manière dont les émotions et les signaux sociaux sont exprimées et reconnues par le cerveau humain. La présentation se concentrera sur un survol de mécanismes supposés impliqués dans la reconnaissance des émotions et d’autres signaux sociaux dans différentes modalités sensorielles (visuelle, auditive et olfactive).

Professeur David Sander
Faculté de psychologie et
Centre Interfacultaire de Sciences Affectives, UNIGE


Pourquoi sommes-nous plus efficaces à reconnaître ceux de notre propre race?

La race est un concept universel, construit socialement, utilisé pour catégoriser les êtres humains provenant de différentes localisations géographiques sur la base de variations anthropomorphiques saillantes (i.e., la couleur de la peau, la forme des yeux, etc.). La race est extraite rapidement et de manière efficace à partir des visages et, chose intéressante, ce processus de catégorisation visuelle a un impact sur la reconnaissance des visages. Les êtres humains sont sensiblement moins efficaces dans la reconnaissance des visages d’une autre race et ont l’impression que tous ces visages se ressemblent, bien que cette ressemblance apparente n’ait pas de fondement objectif. Nos études montrent que le cerveau détecte très rapidement la race des visages et que nos neurones sont optimisés dans le traitement des visages qui nous sont le plus familiers. D’un point de vue évolutionniste, ces réglages biologiques pourraient être en rapport avec des mécanismes biologiques permettant la détection rapide de groupes sociaux non familiers, un facteur important du comportement social humain.

Professeur Roberto Caldara
Département de Psychologie, Université de Fribourg

Lundi 14 mars
Le cerveau asocial:
autisme et phobie sociale

Mardi 15 mars
Amour et fidélité:
une mécanique neurobiologique?

Mercredi 16 mars
Reconnaître les autres

Jeudi 17 mars
Comprendre les autres:
de la perception des autres à l'empathie

Vendredi 18 mars
Le cerveau sous influence parentale