Réforme des Masters (septembre 2023)

Cette page est à destination des étudiants. Il s'agit d'une page d'information, émergeant de leurs membres représentatifs. Cette page a pour but de discuter des points qui posent problèmes aux étudiants par rapport aux changements de règlement des masters.

Changements effectués

Les cours de master ont été modifiés. Deux cursus (Physique appliquée et Physique de la matière quantique) ont été transformés en Physique des systèmes complexes et Sciences et Information quantiques. Ce dernier ayant deux déclinaisons, Quantum Matter et Optique Quantique. De plus, uniquement pour le master en Physique théorique, des cours obligatoires (6 à 10 ECTS) seront ajoutés au premier semestre de la thèse de Master qui vaudra désormais 50 à 54 crédits. Pour plus d’informations, voir le règlement de la réforme en lien ci-dessus.

Nous insistons sur le fait que les étudiants trouvent le fond de cette réforme tout à fait acceptable, nous mettons ici en évidence uniquement les points qui nous dérangent. Cette réforme permet aux masters d'être encore plus attractifs et dynamiques, nous trouvons cette volonté de faire évoluer les cursus très intéressante.

Pourquoi réformer le master en physique théorique

Dans d'autres universités, le travail de master ne fait que 30 crédits, ce qui laisse place à plus de crédits de cours de spécialisation, ces étudiants sont donc plus compétitifs par rapport aux étudiants de Genève pour les candidatures au doctorat.

L’intention est aussi d’aider les étudiant en master de théorique, dans le sens où le master théorique est très solitaire, les étudiants doivent étudier la nouvelle physique et comprendre de nouveaux outils mathématiques nécessaires à la rédaction de leur thèse, seul. L’idée est que les étudiants n’apprennent plus la théorie liée à leur sujet seul via des livres, mais via des cours dédiés à ces sujets de physique avancée.

Problèmes de fond

Même si l'idée est bonne dans le principe, celle-ci ne semble pas du tout réalisable dans les faits pour les raisons suivantes :

  • L’absence de cahier des charges clair concernant les attentes d’une thèse à 50 crédits au lieu de 60. Le corps étudiant souhaiterait une assurance concernant la charge de travail potentiellement imposée par une thèse dont les attentes ne seront vraisemblablement pas revues à la baisse et un cours de physique avancé en plus. Nous insistons sur la justifiée difficulté des cours qui seront proposés, d’où la crainte étudiante.
  • Le catalogue de cours proposé ne couvre pas l’étendue des domaines de la physique théorique. Cela causera une charge de travail très importante pour ceux qui se verront obligés de suivre un cours n’ayant pas de rapport avec leur projet de master, servant comme un frein plutôt qu’une aide. Par exemple, un cours dans un domaine précis de la physique théorique, étant un cours avancé, sera un poids pour un étudiant en thèse dans un autre domaine.

    Les cours qui nous ont été présentés au conseil de section du mois de décembre seraient des cours de : Modèle standard et Onde Gravitationnelle. Le problème est que tous ces cours sont dans le domaine de la cosmologie et physique des hautes énergies, mais ne correspondent pas à tous les débouchés que les étudiants en master de théorique ont à choix pour leur travail de master. (Physique du solide théorique, QIT, Biophysique, physique-math, ...).
  • La thèse est un exercice extrêmement valorisant, académiquement et professionnellement. C’est en effet au cours d’un réel travail de recherche que l’étudiant apprend à collaborer, structurer un travail, lire des papiers, et éduque son sens critique vis-à-vis des sujets qu’il traite. De plus, nous rappelons qu’il est très commun d’approfondir ses connaissances en suivant des cours pendant un doctorat, c’est encore fait pour apprendre.
  • Dans le cas où le cours serait utile à la thèse, l’acquisition des connaissances prendra un semestre sur deux de thèse. De plus, il n'est pas dit que l'intégralité du cours soit effectivement utile au regard de la thèse. Ce qui porterait donc un étudiant à suivre un cours sur un semestre pour, dans le pire des cas n'avoir qu'un chapitre de cours effectivement utile pour la thèse. Suivre un cours pendant une thèse est très courant pour un doctorat, uniquement car sa durée est de minimum trois ans. Une thèse de master d’un an ne permet pas de paralléliser efficacement ces deux éléments.
  • La seule garantie est orale, il faut une trace écrite. Suite à la manifestation de nos inquiétudes auprès des professeurs, la seule réponse fournie fût en paraphrasant : Les examens seront faciles, n’ayez crainte, le but n’est pas de vous pénaliser. Aucune garantie de cette parole ne paraît nulle part et le concept d’examen facile est non-pertinent.
  • Ce changement permet un nouveau cas d’échec. Une réussite de la thèse et non du cours serait un coup de grâce menant à une exclusion.
  • Inquiétudes sur la santé morale étudiante. L’année de thèse est par beaucoup perçue comme un travail d’un nouveau genre, bienvenu pour sortir la tête du cycle des sessions d’examens classiques. Ajouter une charge de travail à la thèse, déjà difficile en ses qualités, ne ferait qu’aggraver la santé étudiante.
  • La non-cohérence de l’ordre dans lequel les cours à option peuvent être suivis. Un étudiant en troisième année de bachelor peut tout à fait suivre les cours de ce catalogue, l’obligeant à suivre un autre cours pendant sa thèse, et déconnecté du sujet de sa thèse.
  • Vers un master en 3 ans ? L’ajout de cours, couplé à une thèse et une potentielle activité professionnelle en parallèle rend difficile la validation de tous les cours selon le plan d’étude établi, contraignant certains étudiants à étaler leur cursus sur trois ans. Cette réforme renforce ce problème.

Souhaits de la part des étudiants

  • Les étudiants souhaitent l’assurance que toutes les thèses soient équivalentes, en crédits ECTS et en exigences de travail. Ceci est parfaitement exécuté au département d’astronomie.
  • Les étudiants souhaitent que le catalogue de cours soit étendu à des domaines plus variés que ceux proposés alors.
  • Les étudiants souhaitent que ce soit le maître de thèse qui juge si oui ou non l’étudiant doit suivre un cours supplémentaire.
  • Les étudiants souhaitent établir, en collaboration avec la section de physique, un cahier des charges assurant une charge de travail raisonnable pour une thèse conjointe à un cours.
  • Les étudiants demandent un règlement encadrant l’évaluation de ces cours, suivis en par allèle d’une thèse.
Cordialement,
L'AEP