Revue française des méthodes visuelles, 7 (2023)
La transmission de l’histoire requiert un travail de déconstruction et reconstruction de savoirs et connaissances, une implication active dans le traitement du contenu. Lorsque l’acte de partage prend la forme d’une exposition, un dialogue s’instaure entre pratique historienne et artistique. L’œuvre d’imagination et de conception du dispositif communicationnel est traversée par des logiques spatiales et visuelles qui façonnent un espace-temps de confrontation, un environnement cognitif à même d’engendrer une forme de réflexivité. Leur attribuant de nouvelles significations, le statut d’objet, texte et image est transfiguré par la démarche expositionnelle. Éléments discursifs d’un média aux multiples systèmes sémiotiques, les expôts matérialisent et véhiculent le discours expographique au sein d’une scénographie qu’ils contribuent à fabriquer et dont ils subissent l’influence. Outil dialectique, l’exposition propose mais n’impose pas. Elle expose une vision du monde à un public, lequel s’y confronte lors de la visite par des activités inférentielles et d’interprétation. Cet article propose d’explorer le processus de création de l’exposition Figures de l’ombre, histoires genevoises.
© Exposition Figures de l'ombre