INTRODUCTION
À la croisée de l’histoire de l’esclavage et de l’empire français, ce projet porte sur la construction, au XVIIIe siècle, de nouveaux modèles de masculinité fondés sur l’exercice de la violence, à rebours de sociétés européennes pacifiées. Les sociétés nouvelles nées dans la Caraïbe entre le XVIe et le XVIIIe siècles, véritable laboratoire de la colonisation européenne en Amérique, sont fondées sur une violence généralisée. Or les acteurs qui perpétuent cette violence, planteurs ou gérants de plantations, mais aussi artisans et soldats, sont le plus souvent venus d’Europe, une région du monde alors marquée par un reflux de la violence, en lien avec une civilité élaborée dans les cours de la Renaissance.
La pacification masculine européenne, fondée sur un modèle de virilité patriarcal, participe de la mise à distance des effets concrets d’une violence coloniale lointaine, alors même que, dans les faits, les circulations d’individus, d’idées, de biens matériels et de capitaux sont croissantes. Le rôle cardinal de la violence dans les valeurs masculines dominantes en société esclavagiste, entre en tension avec les masculinités hégémoniques européennes dont l’étude constitue un champ de recherche très dynamique. Ce projet porte sur ces tensions, dans les îles de la Caraïbe sous souveraineté française, encore peu étudiées en histoire du genre, malgré des travaux précieux sur les libres de couleur et sur la sexualité contrainte imposée aux femmes esclaves. L’objectif principal du projet est donc double : cartographier la violence générale des relations sociales (qui n’est pas uniquement raciale) ; identifier l’effet de cette violence sur l’émergence de nouveaux modèles de masculinité et sur la manière dont les hommes s’adaptent ou résistent à ces différents régimes de masculinité.
Présentation du projet par Marie Houllemare, lors de la journée d’étude de Criminocorpus
16 janvier 2025
Une journée de conférence au Campus Condorcet à Aubervilliers, abordant des thèmes historiques sur le droit romain, la masculinité et la justice.
Campus Condorcet Centre de colloques, Cours des humanités – 93 300 Aubervilliers Salle 3.01 (3e étage)
Visite inédite à deux voix de l’exposition Indiennes.Un tissu à la conquête du monde.
01.12.2024 - 14h -17h
Helen Bieri Thomson, directrice du Château de Prangins invite Marion Philip pour un échange autour de l’esclavage. Dans le cadre de la journée des Rendez-vous Histoire - La Suisse et l'esclavage. En collaboration avec la Maison de l'histoire et la RTS, organisé par le château de Prangins.
Prangins, VD
Gender and Violence in Colonial Wars, Colonial Rule and Anti-colonial Liberation Struggles
30.01.2025 - Postdam, Allemagne
Marion Philip et Elodie Bascoul (University of Geneva): Studying Masculinities, Violence and Colonial Rule in the 18th Century French Caribbean: Sources and Approaches
First international MKGD-ZMSBw Conference
Séminaire « Masculinités, santé, genre. Aux intersections des savoirs et des pratiques sur les corps »
10.12.2024 - 16h15-18h
Marion Philip (UNIGE), Marie Houllemare (UNIGE), Elodie Bascoul (UNIGE) Explorer le rapport des masculinités esclavagistes à la violence (Caraïbes françaises, XVIIIe siècle) : sources, méthode et perspectives
Uni Mail salle M 4050