L’Ordre nouveau (1933–1938)Lire

Il n’y aura jamais de liberté possible, efficace, pratique, que dans un monde où le spirituel détiendra la primauté.

Notice

Le groupe personnaliste L’Ordre nouveau est créé à Paris en 1931-1932. Introduit dans ce cercle par Alexandre Marc, Rougemont en est un des co-fondateurs, aux côtés de ce dernier, ainsi que d’Arnaud Dandieu, Robert Aron, Daniel-Rops, Jean Jardin, René Dupuis et Claude Chevalley. Avec Esprit (dont Rougemont fait également partie) animé par Emmanuel Mounier, L’Ordre nouveau est le plus actif des mouvements personnalistes des années 1930. Il créé en 1933 sa revue éponyme, qui dure jusqu’en 1938, date à laquelle, faute de ressources financières, elle doit cesser de paraître. Le groupe ne survit pas longtemps à sa revue et se disperse au moment de l’entrée en guerre. En 1939, Rougemont se rend en Suisse où il est mobilisé dans l’armée. Ce n’est qu’après la guerre qu’il peut renouer des contacts directs avec certains de ses anciens camarades, en particulier avec Alexandre Marc qui l’introduit alors dans les mouvements fédéralistes européens.

Rougemont collabore régulièrement à L’Ordre nouveau, y publiant 16 articles, depuis le premier numéro en mars 1933 jusqu’au numéro 42 de juin 1938. Autant de contributions à la réflexion personnaliste, prônant l’engagement et la responsabilité de l’intellectuel au service de l’avènement d’une société où la personne — plutôt que l’État, la nation ou la classe sociale — sera la valeur centrale.

Bibliographie

  • Christian Roy, Alexandre Marc et la Jeune Europe (1904-1934) : L’Ordre nouveau aux origines du personnalisme, Nice, Presses d’Europe, 1999.
  • Bruno Ackermann, « L’engagement personnaliste : L’Ordre nouveau (1932-1938) », Denis de Rougemont. Une biographie intellectuelle, Genève, Labor et Fides, 1996, p. 249-309.
  • Pascal Balmand, « Intellectuel(s) dans L’Ordre nouveau : une aristocratie de prophètes », in Danielle Bonnaud-Lamotte et Jean-Luc Rispail (dir.), Intellectuel(s) des années 1930 : entre le rêve et l’action, Paris, Éditions du CNRS, 1989.