Suite neuchâteloise (1948)Lire

Il y a la petite patrie, qu’un regard embrasse et détaille à loisir. Au-delà de ses paysages et de sa proche histoire, il n’y a que l’imaginaire. Les nations n’ont jamais été vues par personne.

Notice

Ce petit ouvrage fut commandé à l’auteur à l’occasion du centenaire de l’entrée du canton de Neuchâtel dans la Confédération suisse. Il s’agit d’un hommage à la « petite patrie », mais aussi à la « terre du père » de Denis de Rougemont, qui venait de mourir l’année précédente, fauché par une voiture. C’est son père qui, par sa vie, écrit Rougemont, lui a appris concrètement ce que voulait dire l’engagement, « l’une des très rares vies d’hommes que j’ai connues de près, qui commandât mon absolu respect ». Ceci amène l’écrivain à évoquer sa lignée familiale (beaucoup de Français et d’Allemands, à côté de Neuchâlelois ; beaucoup d’écrivains et fort peu de militaires) ainsi que les lieux de son enfance. Cette petite patrie, loin de l’éloigner de l’Europe, l’en rapproche concrètement : « Pour moi, comme pour tant de Suisses, passer de la petite patrie à la plus vaste, ce n’est pas infidélité à ma race, à mon clos natal. C’est aimer plus loin dans le même sens. » Le livre se clôt sur des considérations concernant la vie littéraire dans le canton de Neuchâtel, et sur quelques piques contre la propension de ses compatriotes d’alors à chérir une certaine médiocrité dans l’expression en français.

Nous donnons ici l’édition originale parue chez Ides et Calendes en 1948.