V. Les surprises de la machine

Béatrice Joyeux-Prunel

L’été, on se repose. On se balade, on découvre de nouveaux horizons,on s’amuse.

Pour ce cinquième épisode de l’exposition Contagions visuelles, l’équipe a réuni quelques perles de son travail sur la presse illustrée du vingtième siècle : des images amusantes, parfois très drôles, parfois inquiétantes ou agaçantes, parfois déprimantes.

Les unes parlent d'un passé souvent plus exotique et dégingandé qu'on ne le pense, quand d'autres nous poussent plutôt à rire de nos propres pratiques, de nos attentes, de nos illusions.

 

Nous avons, d'abord, voulu voir comment on s'amusait il y a un siècle dans la presse illustrée.

Jeux d'échecs, mots croisés, bonnes histoires et caricatures: les anciens n'oubliaient pas de passer du bon temps. Nos machines rapportent beaucoup d'illustrations pensées à cet effet.

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Illustration d'une publicité pour le Phonographe Edison.

"Au temps des Mille et une Nuits, l'amusement principal était de raconter des histoires. Il n'y avait pas de livres. Des narrateurs de profession allaient de maison en maison, et amusaient tous ceux qui pouvaient les payer. Cette idée de pouvoir être amusé est aussi vieille que la race humaine. "Donnez-nous quelque chose pour nous distraire !" a été le cri perpétuel. De nos jours, la réponse à cela c'est le phonographe Edison."

Le Monde illustré, 6 juillet 1907, p. 92.

Nous vous proposons aussi de jouer avec nous.

La plateforme Explore peut être très amusante. Cherchez dans nos corpus vos images préférées ! L’étude de la circulation mondiale des images est un projet de longue haleine, qui donnera d’autant plus de fruits qu'elle se fera à partir de l’imagination de personnes de tous les horizons.

Envoyez-nous les résultats de vos requêtes sur les réseaux sociaux avec le hashtag #Visualcontagions !

Vous verrez que la recherche sur les images n'est pas un long fleuve tranquille.

Les clusters parlent autant des cultures visuelles du passé, de la circulation internationale des images et de leur économie, que de l'économie de notre projet, de nos fantasmes et nos angoisses.

De nombreux clusters réunis par nos algorithmes posent plus de questions qu'ils n'en résolvent. La machine semble se moquer de nous.Surtout lorsqu'elle mélange des images et des textes, dont la proximité même née du hasard fait naître des logiques et du sens qui nous prennent au dépourvu.

 

Qu'est-ce, en effet, qu'une recherche sur trois millions d'illustrations, sur un corpus mondial, dont on n'aura jamais le temps de tout lire? C'est une expérience du déluge, mais aussi de plongées sous-marines au hasard, occasions parfois de découvrir des trésors, quand d'autres fois ce ne sont que de veilles chaussures ou des boîtes de conserve qui remontent de nos lignes.

Dans un cas comme dans l'autre, ce que la machine fait de nos sources nous surprend, nous amuse, nous intrigue. De nouvelles questions se posent, la recherche est relancée alors qu'on commençait à fatiguer.

Les chapitres de ce mois:

* C'est les vacances : jouez avec nous !

* Partage-t-on ses blagues entre pays ? L'humour en images, à l'échelle mondiale.

* Cet été, faites grossir vos seins et repousser vos cheveux...

* Quand la machine se fiche de nous.