Campagne 2024 Post 2
20 novembre 2024
Ils ont perdu la boule !
Autour de la pyramide de Mehaa, épouse du roi Pépy Ier, les coups de pioche et les roues des brouettes se font de nouveau entendre. Après 15 années d’interruption, les fouilles ont repris. L’objectif de cette nouvelle campagne est d’atteindre la chambre funéraire restée jusque-là inexplorée. On vous en reparlera...
Pyramide de la Reine Mehaa
Lors de ces travaux, de curieuses boules en calcaire ont été trouvées. Elles s’ajoutent à d’autres qui ont été exhumées, lors de précédentes missions, dans le voisinage immédiat de la pyramide. Avec un diamètre moyen de cinquante centimètres, et un poids d’une centaine de kilos, ces blocs s’apparentent à de véritables boulets moyenâgeux.
Pourtant, la découverte de certains, à l’intérieur même de la maçonnerie de la pyramide, nous indique que ces grosses sphères datent de l’Ancien Empire.



À quoi pouvaient-elles donc servir? Pourquoi sont-elles concentrées autour de la pyramide de Méhaa ?
Ce type d’objet est rare. L’absence d’indice, comme des traces d’usure, ou même des références sur d’autres sites, rendent leur interprétation très difficile. Outil, pilon, poids ? Les hypothèses sont nombreuses. Le contexte de leur découverte — au milieu de grossiers moellons — est peut-être l’information la plus discriminante que nous ayons. Les blocs ont manifestement été réutilisés comme bourrage, ce qui indique qu’ils n’avaient plus aucune utilité, ni valeur.
À l’heure actuelle, nous espérons trouver de nouveaux exemplaires. En élargissant le corpus de ces étranges objets, en particulier grâce à l’observation des conditions de leur enfouissement, il sera sans doute possible de comprendre leur usage. En attendant, le mystère reste entier…
Pour en savoir davantage : Emmanuel LAROZE, « D’étranges sphères en calcaire à Saqqârah », Bulletin de la Société d'Égyptologie de Genève, no 33, 2023, p. 146-153, doi 10.54641/journals/bseg.2022.e1322.
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