13 novembre 2025

Tout n’est que façade

Lors de la campagne 2022, nous avons découvert un escalier en parfait état de conservation culminant, au bout de 14 marches, à 3,20 m de hauteur au-dessus du sol du mastaba familial du vizir Ouni. Cet escalier était destiné à accéder au toit-terrasse du monument dans le but d’effectuer peut-être des rites sur le toit ou des observations astronomiques. Nous ne connaissons que très peu d’exemplaires comparables dans des mastabas contemporains, ce qui lui donne un caractère presque exceptionnel.

L'escalier du mastaba familial d'Ouni

Nous avons néanmoins découvert cette année qu’il cache sous son aspect techniquement impeccable des défauts structurels ! En effet, en fouillant la pièce à l’arrière, on s’est aperçu que notre bel escalier ne reposait sur rien de bien solide… du sable ! Ouvrage terminé à la va-vite ou réduction extrême des coûts ? Malgré les siècles et les millénaires écoulés, ces « erreurs » de construction semblent si proches de nous…

Bref, panique chez les archéologues qui souhaitent continuer à fouiller le secteur sans se prendre toutes les marches sur la tête. Nous avons donc fait intervenir rapidement notre maçon égyptien pour réparer les bêtises de son lointain ancêtre... et nous permet d’emprunter à nouveau cet escalier !

Soutènement et restauration de l'escalier sur son lit de sable

Le maçon est un de nos ouvriers essentiels sur le chantier. Armé d’outils que les anciens Égyptiens utilisaient déjà, comme le fil à plomb, il se charge de consolider les éléments architecturaux mis au jour, voire de reconstruire certaines parties disparues afin de faciliter la lecture des vestiges. Son travail (soigneux !) rend vie au site !

Le maçon Wahid avec son fil à plomb