17 décembre 2025

Neit(toyage) !

Les deux dernières semaines de la campagne 2025 ont été consacrées à un grand nettoyage dans le complexe funéraire de la reine Neit, épouse de Pépy II. En 2012, nous avions décidé de venir dans ce secteur, mis au jour par l’archéologue suisse Gustave Jéquier dans les années 1930, pour étudier les Textes des Pyramides, en accord avec la mission originelle de la MafS.

Ces années de campagnes de restauration et de révision des Textes des Pyramides de la reine, nous ont donné envie de rouvrir le dossier du complexe funéraire qui n’avait pas été touché depuis les fouilles de Gustave Jéquier. Un certain nombre de zones d’ombre méritaient d’être éclaircies, notamment si l’on confrontait le plan initial produit il y a près d’un siècle par Léon Jéquier (fils de Gustave) à nos propres observations rapides. Les nouveaux travaux dans la chambre funéraire de la pyramide avaient montré par ailleurs que Gustave Jéquier avait travaillé un peu hâtivement et qu’une deuxième étude pourrait se révéler profitable.

Le complexe funéraire de la reine est plus ou moins bien préservé. De l’espace du temple, il ne reste en élévation que la « salle aux lions », aménagée à l’entrée du complexe, et la pyramide satellite. 

Nettoyage du temple funéraire de Neit avec la pyramide satellite à l'avant-plan

En revanche, les carriers (encore eux !) nous ont fait une fleur en délaissant les dallages. Ceux-ci nous permettent de projeter sur un plan toute l’organisation du temple, malgré l'état de destruction avancé. Le nettoyage de toute cette zone a donc permis la réalisation d’une belle orthophotographie.

Vue générale du dallage désensablé dans le temple funéraire de Neit

De même, nous avons fait un relevé détaillé de l’architecture de la pyramide de la reine, dont les vestiges sont parmi les mieux conservés de cette époque. Une surprise nous attendait : des blocs de remploi provenant d’un autre monument plus ancien sont inclus dans les blocs de construction !

Preuve est donc apportée que certains « vieux dossiers » ne méritent pas de rester ad vitam dans les placards de la recherche…