Les Méfaits de l’Instruction publique 1929,
aggravés d’une Suite des Méfaits
(1972)Lire

L’enseignement vivant de l’écologie me paraît le plus propre à déclencher le processus de la révolution sociale et scolaire que j’appelle.

Notice

Écrit entre le 26 décembre 1928 et le 10 janvier 1929 à Areuse (Neuchâtel), ce texte, premier volume publié par Denis de Rougemont, est une vigoureuse charge contre l’école publique et contre le régime radical dominant en Suisse depuis 1848. Fustigeant les programmes, les examens, les manuels, la discipline, l’auteur dénonce une institution organisée selon lui sur le modèle de la caserne, dont la vérité ne serait pas « d’enseigner » mais de « gaver » les élèves et de soumettre leurs esprits « au contrôle de l’État ». Voyant dans l’école une atteinte profonde à l’épanouissement de l’enfant, Rougemont en appelle à une éducation qui s’adapterait aux rythmes de chacun, manifestant une bienveillance, non exempte de critique, pour les principes et les expérimentations de l’école nouvelle (Bovet, Piaget) : « Je salue ces jeunes gens qui appliquent avec ferveur les principes de l’école libre, qui se moquent des programmes et dont les classes sont de vraies foires ; ils ont toute mon amitié. »

Nous donnons ici l’édition de 1972, publiée par EURÊKA. Rougemont a augmenté son pamphlet d’une postface, la Suite des Méfaits, où il souligne les échos de son écrit de jeunesse chez des auteurs qui, tel Ivan Illich, en appellent à l’avènement d’une « société sans école ». La Suite des Méfaits est aussi l’occasion pour l’auteur d’actualiser ses thèses face aux enjeux environnementaux, au cœur de son engagement dans les années 1970-1980.

Bibliographie

  • Frédéric Mole, « Contextes d’un procès de l’instruction publique », in Nicolas Stenger, François Saint-Ouen et Jonathan Wenger (dir.), Revue historique neuchâteloise : « Union, Étude ». Denis de Rougemont, n°1-2, 2019, p. 63-69.
  • Bruno Ackermann, « Les Méfaits de l’Instruction publique (1929) », Denis de Rougemont. Une biographie intellectuelle, Genève, Labor et Fides, 1996, p. 116-125.