lac léman - Comprendre le comportement, la circulation et les effets des nano-objets dans les systèmes aquatiques

L'utilisation de nano-objets manufacturés (nanotechnologie) s’est considérablement accrue depuis le début des années 2000 dans de nombreux domaines. De plus en plus de nano-objets, nanoparticules, nanomatériaux parviennent ainsi jusqu’aux stations d'épuration, puis dans les rivières et cours d’eau. Avec des conséquences funestes pour la faune et la flore aquatiques : à masse équivalente, les nano-objets présentent une toxicité plus grande que leurs équivalents de plus grande taille.

le contexte

Partout tout autour de nous !

De l'industrie pharmaceutique aux cosmétiques, de l'aéronautique à la chimie, de la médecine à l’énergie, les champs d'application des nanotechnologies apparaissent chaque jour plus nombreux. Malheureusement les nano-objets et nanoparticules manufacturées liés aux nanotechnologies possèdent des réactivités chimiques à la fois exceptionnelles ! et inquiétantes... A l’échelle du nanomètre (milliardième de mètre), leurs propriétés changent radicalement et leurs réactivités chimiques augmentent de façon spectaculaire !
Or ces dernières années le nombre de produits de consommation courante contenant des nanoparticules manufacturées n’a pas cessé d’augmenter et leur lente diffusion dans notre environnement (l’air, l’eau, les sols) est déjà une réalité aux conséquences encore inconnues qu’il est désormais important d’étudier.

La recherche

Comportement, circulation et effet des nanoparticules

La recherche sur les nanoparticules se focalise essentiellement sur deux aspects. Le premier concerne la transformation, le comportement et la circulation de ces nanoparticules dans les systèmes aquatiques. L’utilisation, par exemple, de crèmes solaires (souvent composées de nanoparticules) « contamine » les eaux. Il devient alors important de connaître les processus, souvent très complexes, de transport et de transformation des nanoparticules dans les systèmes aquatiques naturels. Le deuxième aspect concerne les interactions entre les nanoparticules et les micro-organismes aquatiques afin d’étudier leurs impacts écotoxicologiques.

NanoMILE, NanoFASE

Cette recherche s‘effectue à travers de nombreux projets soutenus par l’Université de Genève, le Fonds national de la recherche scientifique en Suisse mais également à travers des grands projets européens comme NanoMILE et NanoFASE qui regroupent les groupes de recherche les plus avancés dans le domaine à l’échelle internationale. Les résultats des recherches sont publiés dans des journaux internationaux, présentés dans le cadre de conférences scientifiques et aussi à travers des interviews télévisées.

les Résultats et recommandations

Nano-objets : une plus grande toxicité

Les connaissances actuelles sur la toxicité et la transformation des nanoparticules sont encore à développer, mais elles indiquent déjà une dispersion importante dans les systèmes aquatiques ; à masse équivalente, les nano-objets présentent une toxicité plus grande et sont à l’origine d’effets inflammatoires plus importants que leurs équivalents de plus grande taille.
Il est donc important de limiter et réguler l’usage de ces nano-objets, et d’avoir une meilleure vision d’ensemble des produits contenant des nanoparticules souvent présents sur le marché à l’insu des consommateurs.
Il faut également identifier les nanoparticules qui peuvent avoir un effet négatif sur la santé et l’environnement et prendre des mesures de protection, de la synthèse des nanoparticules jusqu’à leur élimination finale en passant par le bon usage des objets contenant des nanoparticules.


Risques et bénéfices

Finalement le risque-bénéfice lié à l’utilisation de ces objets doit être évalué. Sur cette base, il sera nécessaire de fournir des recommandations claires à l’intention des décideurs pour un développement des réglementations qui permette de protéger au mieux notre environnement.



Ailleurs sur la planète :

Recherches sur les nanoparticules