lac léman - "PLANETARY BOUNDARIES" : DES LIMITES à LA CONSOMMATION DES RESSOURCES NATURELLES
L’espèce humaine consomme les ressources naturelles avec démesure. Consciente de cette situation, la Confédération a mandaté le projet Planetary Boundaries pour définir des limites de consommation acceptables. Le projet prend en compte neuf processus biophysiques, dont l’utilisation de l’eau douce.
À travers l’exemple de la Suisse, il propose en outre une méthodologie pour fixer des objectifs de consommation équitables, et évaluer les impacts de la consommation de chaque pays. En ce qui concerne l’eau douce par exemple, l’empreinte environnementale de la Suisse est trop élevée à l’étranger.

Le contexte

La Suisse consciente de la nécessité de poser des limites

L’espèce humaine consomme les ressources naturelles avec excès et parfois même au-delà de leur capacité de renouvellement. A l’instar de l’Europe et de l’Amérique du nord, la Suisse est particulièrement concernée. Par ailleurs notre empreinte environnementale est trop forte hors du pays, où se produisent les trois quarts des impacts environnementaux occasionnés par notre consommation.
C’est pourquoi la Suisse a adopté en 2014 une révision de la loi sur la protection de l’environnement, qui stipule notamment la nécessité de réduire les dommages causés dans d’autres pays. La Confédération soutient par ailleurs le projet Planetary Boundaries, dont le but est d’émettre des recommandations globales et fixer des objectifs pour la Suisse.

La recherche

Définir des limites de consommation

Le projet Planetary Boundaries cherche d’abord à définir des limites globales de consommation des ressources naturelles, de manière à garantir des conditions favorables au développement humain. Ces limites concernent neuf processus biophysiques dont l’importance est déterminante pour le bon fonctionnement de la planète. Ce sont :

  • l’utilisation de l’eau douce
  • le changement climatique. Exemple d’indicateur : le taux d’émission de gaz à effet de serre.
  • la réduction de la biodiversité. Exemple d’indicateur : le pourcentage de terres agricoles.
  • les pertes en azote et en phosphore
  • l’acidification des océans
  • l’appauvrissement de l’ozone stratosphérique
  • l’anthropisation de la couverture du sol
  • l’augmentation des aérosols atmosphériques
  • la pollution chimique
Des objectifs de consommation mesurables

« Planetary Boundaries » pose également la question de la juste part de la consommation des ressources par chaque pays, qui doit être précisée par des objectifs mesurables et équitables. Ces derniers prennent en compte l’évolution de la consommation des pays, leurs conditions climatiques et leurs ressources. Par ailleurs, pour être équitable, les moyennes de consommation recommandées doivent être pondérées en fonction de l’âge et du niveau de pauvreté des personnes concernées.

Mesurer les impact environnementaux globaux

Enfin, Planetary Boundaries propose de mesurer les impacts environnementaux en englobant ceux causés à l’extérieur d’un pays. Si l’on considère l’ensemble du cycle de vie d’un produit, on constate que les impacts environnementaux n’ont pas toujours lieu là où les biens et services sont consommés.

les Résultats et recommandations

Des limites déjà dépassées par la Suisse

Les limites au-delà desquelles le système Terre est en danger, sont déjà dépassées en ce qui concerne le changement climatique, l’acidification des océans et la réduction de la biodiversité. Pour ces trois processus, les dommages causés par la Suisse sont largement plus élevés que la moyenne mondiale ; notre pays est en outre fortement responsable des pertes en azote.

Trop de consommation d’eau douce à l’extérieur du pays

En termes de consommation d’eau douce, notre moyenne journalière par personne se situe bien au-delà de celle recommandée par l’ONU – 162 litres versus 50 litres au maximum. D’autre part, la fabrication des produits que nous consommons utilise trop d’eau à l’extérieur du pays. La Suisse devrait donc orienter sa consommation en fonction de l’origine de l’eau importée, et viser des régions qui ne soient pas sous stress hydrique.
Globalement, l’empreinte environnementale de la Suisse est stable, du fait d’une plus grande efficience dans l’utilisation des ressources. Mais les dommages causés à l’extérieur du pays par notre consommation sont en hausse.