Exposition virtuelle
Le beau, le noble et le vainqueur. Monnaies équestres dans l'Antiquité

Le cheval dans l'histoire


Les premières monnaies furent frappées en Asie mineure, dans le royaume de Lydie et dans les cités grecques de la côte ionienne, entre la fin du VIIe et le début du VIe siècle av. J.-C. Le plus ancien type monétaire est le lion, emblème des souverains lydiens, mais l’on voit très vite apparaître d’autres animaux tels que le taureau, le bélier, le cerf, l’aigle… et le cheval.


 

  • Chassé, consommé et peint sur les parois des cavernes au Paléolithique supérieur, le cheval a été menacé d’extinction lors du réchauffement postglaciaire. C’est seulement grâce à son contact intensifié avec l’homme, sous l’impulsion de l’élevage, qu’il a pu survivre et se reproduire, en captivité et en semi-liberté.
    La domestication du cheval représente un pas majeur dans le développement des civilisations humaines, comparable à l’invention du feu ou à la maîtrise des métaux. On situe généralement le foyer du premier cheval domestique chez les peuples de la culture de Botaï, au nord du Kazakhstan, autour de l’an 3500 av. J.-C. Le « plus vieux tapis noué du monde », trouvé dans une tombe princière scythe à Pazyryk, en Sibérie, témoigne de la relation intime et millénaire qu’entretiennent avec leurs chevaux les cavaliers nomades des steppes eurasiatiques (lien).
    Le cheval permet à l’homme de multiplier sa vitesse – même au pas, un cheval est presque deux fois plus rapide qu'un bœuf – et de maîtriser les grands espaces et les voies de communication. Mis au travail pour le transport terrestre, pour l’agriculture et pour la guerre, le cheval est, au départ, indissociable du char, dont l’usage se répand au Proche-Orient pour atteindre le bassin méditerranéen vers 1500 av. J.-C. C’est à cette époque que le maître écuyer hittite Kikkuli rédige L’Art de soigner et d’entraîner les chevaux, considéré comme le plus ancien traité d’équitation du monde et consacré essentiellement au cheval attelé.

  • En Grèce, les chariots à roue légers deviennent le moyen de transport d’une élite de guerriers mycéniens dont le souvenir a été conservé dans les poèmes homériques. Encore bien des siècles plus tard, les aristocrates celtes de l’Âge du Fer tiennent à se faire inhumer avec leurs chevaux et leurs chars (fig. 2).

    Même après que l’attelage a laissé sa place à la monture, le cheval demeure un emblème ostentatoire de prestige social car étroitement lié à la chasse, au pastoralisme et à la guerre, trois activités permettant aux élites équestres de l’Antiquité de légitimer et d’asseoir leur pouvoir au sein de leurs communautés (fig. 3).
    Véhicule d’hommes et d’idées, source de prestige pour un possesseur privilégié, instrument de parade et monture de guerre donnant l’ascendant sur l’ennemi : le cheval se distingue de tous les autres animaux et la monnaie en apporte la preuve. Il est la figure idéale pour représenter le beau, le noble et le vainqueur.