Erasmus : le récit d'un voyage

Mêmes les rues très calmes, froides et humides de Maastricht ne préviennent pas des mauvaises rencontres. Petit abordage de vélo par un scooter, menace à main armée, et on se retrouve tout seul le porte-monnaie vide. Mais rassurez vous la police est très gentille et parle un anglais remarquable. Il est temps de prendre quelques vacances. Départ samedi.

Après 13 séances moins 3 absences, le cours de la seconde période est terminé. Les dix jours restants sont peuvent être consacrés à la rédaction du travail à rendre. J'espère finir samedi pour pouvoir partir libéré de toute contrainte imminente. Ce n'est en tout cas pas ces deux derniers mois qui m'auront submergé sur le plan intellectuel.

Le dernier weekend était largement consacré aux soirées erasmus au guesthouse, lieu où la plupart de nous autres sont logés, et autres anniversaires. Lors de l'un d'eux, j'y ai été imprégné de culture allemande par la Feuerzangenbohle, un vin chaud avec jus et morceaux d'oranges, canelle, clous de girofles, et sucre flambé au rhum.

La maison ne m'a pratiquement jamais comme seul locataire. Cela me manque, surtout après les dernières semaines où j'ai pu apprécier les plaisirs du "on est entouré que quand on veut l'être". L'homo sociologicus montre ses limites...

Plus que douze jours à Maastricht avant un retour anticipé pour les vacances de Noël, soit deux cours, un travail écrit, une vingtaine de repas, quelques soirées, une note ou deux sur le blog (?), un certain nombre de kilomètres en vélo, plusieurs litres de bière, enfin des tas de choses qui font toutes plaisir ou presque. Sans doutes n'y aura-t-il plus de visites d'amis ou de membres de la famille d'ici la nouvelle année, mais certainement d'autres amis que je ne connais pas encore (à rencontrer au John Mullins). En tout cas le programme des sorties se charge et cela fait toujours plaisir de savoir que l'on est demandé à droite et à gauche.

Le Cantus est un évènement incontournable pour tout(e) étudiant(e), goulu de bière, amateur(rice) de chansons pop des années 1990 et bien sûr, pour toute personne de bonne humeur ayant envie de faire la fête. Après une marche sous la pluie d'environ 30 minutes, notre petit groupe (bien 80 joyeux(ses) candidats(es)), nous arrivons dans un local quelque peu perdu, à l'écart du centre ville. On distingue au loin la grande roue montée sur la place pour le "marché de Noël", mais on sait déjà que l'on ne pourra rentrer qu'accompagné. La salle est équipée d'un bar, d'une sono et d'une estrade. Entre l'estrade et le bar, il y a une dizaine de grandes tables allemandes en bois avec leurs bancs. Sur l'estrade, il y a une autre table où siègent les organisateurs et leurs produits pour préparer les vicieux mélanges réservés à ceux qui enfreignent les règles établies. Le bar est occupé par d'autres gentils organisateurs chargés de remplir les arrosoirs que chaque table vide. Dans le vacarme et l'excitation ambiante, la cheffe dicte les consignes à respecter afin d'éviter toute punition. Fermer son livret avec les chansons lorsque l'on ne chante pas, boire que quand on le demande, et boire uniquement de la manière dont on le demande. Après un top départ en silence (le temps que tout le monde vide son verre cul sec), deux heures et demi de gaieté, de joie, d'entrain, de cris, de chants, puis de dances suivirent.