Erasmus : le récit d'un voyage

Lorsque l'on séjourne dans un pays étranger pour une période prolongée, il me semble indispensable d'appréhender les us et coutumes locales et de s'intégrer dans la société du pays d'accueil. Evidemment, c'est plus vite dit que fait, surtout si l'on est diplomate détaché dans un pays en pleine guerre civile ou que la langue n'est pas indo-européenne. Mais cela me semble valoir au moins pour l'occident, et pour deux raisons.

La première relève de la compréhension. Se faire comprendre? Facile! Surtout aux Pays-Bas, tout le monde parle anglais et nombreux sont ceux qui comprennnent l'allemand. Oui, sauf que la compréhension ne s'arrête pas lorsque l'on s'est procuré de quoi satisfaire ses besoins. A moins que l'on souhaite passer pour un éternel touriste, s'efforcer de prononcer quelques mots en néerlandais avec chaque personne que l'on fréquente me semble très positif. Tout d'abord, on donne l'impression que l'on s'intéresse à la langue d'autrui, à sa culture, que l'on n'est pas venu avec l'intention de s'isoler dans son petit cocon et tracer sa route tout seul. Ensuite, cela incite ton interlocuteur à faire autant d'efforts que toi et à te porter plus d'attention. Des fois ça donne même le droit à un sourire.

La seconde raison est d'ordre culturel. Les Pays-Bas ont un aspect perfectionniste qui me fascine. Tout semble conçu de manière rationnelle, calculé de telle sorte que ça fonctionne comme une horloge suisse, sans le côté nonchalant. Quelques exemples: toutes les pelouses des jardins sont tondues, les parterres de fleurs bien entretenus, même dans la campagne profonde. Les champs sont rectangulaires, sont proprement délimités par des canaux. Il y a des pistes cyclables partout (même des tunnels et des ascenseurs spéciaux pour les vélos), la propreté est omniprésente, bref. Tout un petit monde a l'air de fonctionner à merveille, au point que l'on a peur de le perturber en y entrant. Et il est très facile de commettre un faux-pas. Par exemple en s'arrêtant sur la piste cyclable pour s'enquérir de la direction à suivre, ou en prenant la piste du mauvais côté de la route, en ne se garrant pas là où il le faut, en n'utilisant pas le bon sac poubelle pour les ordures, en ne rigolant pas à une blague faite par un hollandais... En fait il s'agit d'une part de respecter les gens et le pays d'accueil, mais surtout de déchiffrer le code de comportement local qui est loin d'être évident pour un arriviste: des tas de petits détails au quotidien que l'on remarque à peine si l'on y prête peu d'attention.

Du coup je m'inscrirai à un cours de base de néerlandais proposé par l'université, histoire de pouvoir faire la conversation.