Frédéric Chauvaud est professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Poitiers. Considéré comme spécialiste de l'histoire de la violence, du crime, de l'expertise et du corps au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle, il est membre de plusieurs comités de rédaction (Sociétés & représentations, Beccaria...), mais aussi de comité scientifiques de revues (Revue d'Histoire de l'Enfance Irrégulière, Rh 19...), et de colloques (en particulier ceux consacrés à René Allio (2013), à Emmanuel Fodéré (2015), à Patrice Chéreau (2016)...). Il est également codirecteur de la collection « Histoire » des PUR et directeur de la série « Justice et déviance ». Actuellement, coresponsable d'un programme de recherche sur le corps dans le cadre d'une Maison des Sciences de l'Homme et de la Société (USR3565), il codirige des séminaires, colloques et manifestations diverses sur le féminicide (dont un colloque à l'Assemblée Nationale française en 2017), sur le corps défaillant et sur le corps handicapé.


Il a publié un peu plus d'une centaine d'articles et une dizaine de livres dont Les experts du crime (2000), La Chair des prétoires. Histoire sensible de la cour d'assises 1881-1932 (2010), La passion funeste. Histoire de la haine, 1830-1930 (2014), et 1887. Pranzini (à paraître). Il a également dirigé une trentaine d'ouvrages, dont Le sarcasme du mal. Histoire de la cruauté de la Renaissance à nos jours (2016), Le corps en lambeaux. Histoire des violences sexuelles et sexuées faites aux femmes (2016). Il prépare en collaboration un ouvrage pluridisciplinaire sur Le corps défaillant. Histoire et actualité.


Si ses derniers travaux traitent de l'histoire du corps, ses recherches portent aussi sur l'histoire des sensibilités et des émotions judicaires, notamment la peur et le chagrin et plus particulièrement le rire judiciaire qui consiste moins à s'arrêter sur sa mécanique qu'à traiter de ses enjeux dans un nouveau régime médiatique et une démocratie d'opinion. Il convient de prendre le risque de traiter des effets du rire judiciaire en abordant le degré de tolérance d'une société, le développement de la démocratie, la séduction des procès et des affaires criminelles dans l'espace public, le rôle des émotions dans le fonctionnement et la perception de l'institution judiciaire.


Il travaille enfin sur la culture visuelle : la caricature (conférence inaugurale à la Cour de cassation, à l'Ecole Nationale de la Magistrature (« Les images de la justice ») et la bande dessinée, en particulier à Angoulême, en partenariat avec la Cité de l'image et de la Bande dessinée, comme en témoigneront les livres collectifs en préparation sur Bulles sanglantes. Le crime dans la bande dessinée et Les êtres contrefaits. Corps difformes et corps grotesques dans la bande dessinée. À ces aspects, s'ajoute sa collaboration à des documentaires comme celui consacré à « L'affaire de la séquestrée de Poitiers » (28 novembre 2015, France 3) qu'André Gide avait en son temps popularisée.

 

Pour plus d'informations: Site du laboratoire CRIHAM, Université de Poitiers/Limoges