La prison pénitentiaire de la Tour-Maîtresse

Au début du XIXe siècle, l’attention des concepteurs des prisons est davantage portée sur leur organisation et leur structure que sur la peine en elle-même. La prestance du bâtiment et la crainte qu’il doit inspirer sont une tentative de remplacer l’exemplarité qui était autrefois assurée par l’exécution des peines en public.

Le modèle auquel on s'inspire à Genève est celui du panoptique, conceptualisé par Jeremy Bentham, dans lequel toutes les parties de la prison doivent être sous le contrôle direct du Directeur : soumis en principe à une surveillance constante, les détenus seraient ainsi poussés à se conduire correctement.

Faute de place à l’intérieur des remparts, deux ailes seulement s’articulent à partir du bâtiment central et la structure prend finalement la forme d'un semi-panoptique apparent. Les cellules se trouvant dans les ailes du demi-cercle, seuls les ateliers peuvent être surveillés depuis un espace central.

La prison n’accueille que des hommes et les détenus sont partagés selon quatre degrés de sévérité. Suivant un principe de soumission aux attentes de la Direction, chaque détenu peut passer d’un degré à l’autre en raison de sa conduite et obtenir ainsi de meilleures conditions de vie. 

Cette nouvelle prison, considérée à un momentcomme la plus moderne d’Europe, ouvre ses portes en 1825.

Prison de la Tour Maîtresse (1851-1862).
[Bibliothèque de Genève]

Loi pour l’établissement d’une prison pénitentiaire du 13 mars 1822.
Recueil des lois et actes du gouvernement de la République et canton de Genève (Tome VIII) (1822).

Plan du deuxième étage de la Prison pénitentiaire du canton de Genève.
Francis Cunningham, Notes sur les prisons de la Suisse et sur quelquesunes du continent de l’Europe ; moyen de les améliorer (1828).

Carte topographique de la ville de Genève de 1845.