Projets

Coaching universitaire

Fiche de Projet
Réalisé par : Gabrielle Sophie Rivier
Contact : Gabrielle.Rivier@unige.ch
Cours : Pratique de la traduction EN/FR
Cursus : Bachelor
Nombre d'étudiant-es : 50 - 100
Innovations utilisées :
Faire collaborer
Problématique :
Rendre actif
Faculté : FTI
Description du Projet
Situation de départ

L’objectif était de sortir du format classique frontal de transmission des cours dans le but de dynamiser l’enseignement, motiver les étudiant-es et les aider à gagner en autonomie dans leurs apprentissages. Pour se faire, l’enseignante voulait expérimenter le travail de groupe et le feedback entre pairs.

Les étudiant-es ont peur de l’échec, de ne pas obtenir les crédits du cours, ce qui représente un frein à leur apprentissage. Au début de l’année universitaire, certain-es sont en effet plus motivé-es à trouver une stratégie leur permettant d’obtenir la note minimale pour valider leurs crédits plutôt qu’à s’intéresser véritablement au contenu du cours. L’enseignante avait donc envie de trouver un moyen pour susciter véritablement l’envie d’apprendre des étudiant-es. L’enseignement proposé intègre un travail individuel sur la motivation personnelle intrinsèque afin de stimuler la participation et de susciter l’implication des étudiant-es pendant le cours et en dehors du cours.


Mise en place et déroulement du projet

Dans un premier temps, l’enseignante met à disposition un document « Foire aux questions » qui pose les fondements du cours et de son format. Selon les principes du coaching académique, elle amène les étudiant-es à formuler leurs propres objectifs d’apprentissage au sein du cours. Elle les incite à quitter le rôle de simple consommateur/trice pour devenir acteur/trice de leur parcours universitaire. Dans ce but, les étudiant-es signent un contrat d’apprentissage. Puis, régulièrement durant le cours, elle les pousse à développer leur sens critique en matière d’apprentissage, mais également de développement personnel. Elle les incite notamment régulièrement à la métaréflexion. Le but consiste à véritablement se focaliser sur soi, ses progrès personnels, à enrichir son apprentissage propre, le tout dans une atmosphère de confiance mutuelle et de non-jugement. 

La structure de chaque séance de cours est en principe fixe, bien qu’elle reste modulable selon les besoins des étudiant-es. Cela permet de leur donner un cadre et un sentiment de stabilité propices à instaurer une atmosphère de confiance. Parfois, certains exercices sont abandonnés si aucun-e ou très peu d’étudiant-es les jugent utiles. Sur le modèle de la classe inversée, les étudiant-es arrivent en cours en ayant réalisé des lectures, une traduction ainsi qu’une révision de traduction à partir d’une grille de questions. Ils/elles sont également invité-es à formuler par écrit un ou plusieurs points de leur questionnement personnel. Le cours commence souvent par une activité courte (QCM, lecture, traduction à vue), menée en autonomie, qui permet aux premiers/ères arrivant-es de s’immerger sans attendre dans la matière. Les étudiant-es se mettent ensuite par groupes (3-4) afin de réfléchir à des problématiques de traduction à partir des travaux réalisés à la maison et de la grille de questions élaborée par l’enseignante. Ils/elles comparent leurs solutions, enrichissent leurs réflexions mutuellement, critiquent leurs propositions et en élaborent de nouvelles. En traduction, comme dans les domaines des sciences humaines, il n’y a jamais qu’une seule réponse possible. L’objectif est donc de fournir des outils de réflexion aux étudiant-es, de développer leur sens critique, d’alimenter leur curiosité et ainsi de les motiver à approfondir leurs réflexions. Les petits groupes ne sont pas figés et sont reconstitués hebdomadairement de manière aléatoire ou selon les besoins spécifiques de la séance. Un feedback en classe entière permet ensuite à l’enseignante de reprendre une ou deux questions clés au cours duquel les étudiant-es sont invité-es à prendre la parole à tout moment. En guise de conclusion générale, l’enseignante demande souvent aux étudiant-es un très court feedback (parfois seulement un mot) sur le contenu du cours à la manière du « One Minute Paper ». Cela lui permet de « prendre la température », de créer de la cohésion au sein de la classe et de donner l’occasion aux étudiant-es de revenir sur leurs apprentissages. Elle leur rapporte régulièrement des anecdotes issues de sa propre pratique professionnelle pour les stimuler et susciter leur intérêt.

Le format de l’évaluation (une traduction) est également novateur dans le sens où elle se fait sur ordinateur avec un accès aux outils de recherche et internet plus ou moins restreint selon qu’il s’agit d’un travail de séminaire ou de l’examen de fin de semestre. Ce format permet de renforcer la cohérence et l’authenticité entre conditions d’examen et conditions réelles de travail (ex., tests d’aptitudes à réaliser dans le cadre d’un engagement).


Retour et conseils sur la mise en place d'un tel projet

Dans un souci d’équité et de cohérence, l’enseignante se rend disponible notamment en offrant une heure de permanence chaque semaine. Elle souligne à quel point il est nécessaire d’être soi-même motivé, flexible et capable de s’adapter aux objectifs de travail apportés par les étudiant-es. L’enseignante adopte une posture dans laquelle elle n’apporte pas directement de réponses aux questions, mais stimule la réflexion individuelle et en petits groupes. Chacun-e doit pouvoir élaborer ses propres réponses et apprendre à les étayer. Pour mener à bien un projet pédagogique de ce type, il faut avant tout savoir poser les bonnes questions, faire preuve d’ouverture d’esprit, ne pas craindre de se remettre souvent en question et d’interroger ses pratiques pédagogiques, ce qui est extrêmement riche d’un point de vue personnel.


Avis des étudiant-es

« Les séances sont bien structurées, la réflexion en petits groupes et le débriefing avec la proposition de traduction favorisent l’apprentissage. Le fait de ne pas corriger phrase par phrase permet de se détacher du texte et de cibler les véritables problèmes de traduction tout en évitant les calques. »

« Les méthodes pédagogiques sont selon moi excellentes. J’apprends non seulement beaucoup grâce à l’enseignante, mais aussi grâce à mes camarades, lors des travaux de groupe. Les textes que nous traduisons sont toujours extrêmement variés : ils traitent de thèmes divers, sont de longueurs différentes, demandent plus ou moins de recherches, etc. Cela nous permet de « toucher à tout ». Je suis personnellement « contre » la méthode « correction phrase par phrase ». Non pas qu’elle soit mauvaise, mais elle a ses limites. Grâce à la méthode de ce cours, j’ai l’occasion de mener une réflexion beaucoup plus profonde sur la traduction et de me remettre en question constamment. J’en viens même à « aimer » me tromper, car cela m’enrichit énormément intellectuellement. Je prends aussi toujours du plaisir à expliquer mes problèmes de traduction. Je trouve que c’est un exercice tout à fait pertinent et extrêmement utile. »

« Le cours est extrêmement dynamique. Les travaux en groupe sont motivants. Les quiz de français que l’on fait parfois sont très intéressants. J’apprécie énormément le fait que la difficulté des textes ait été croissante, nous avons ainsi pu nous immerger en douceur. De plus, j’apprécie beaucoup le fait que nous soyons autant penchés sur les problèmes de traduction plutôt que sur les problèmes de compréhension, parce qu’à mes yeux un cours de traduction est beaucoup plus instructif si nous apprenons à traduire plutôt qu’à déchiffrer un texte excessivement difficile. »

« J’aime énormément la structure du cours. Le travail en petit groupe m’a fait découvrir la puissance de l’intelligence collective, et les petites fiches faites pour nous accompagner me permettent de me poser les bonnes questions, sans qu’on me dise directement ce qui est juste ou faux. Je pense que c’est la bonne technique pour nous faire progresser. Réviser mes traductions est également un exercice qui me permet de m’améliorer. Trop souvent, dans le passé, j’ai laissé de côté des traductions corrigées en classe sans me poser plus de questions. Le travail de séminaire était, à mon avis, une réussite. Il nous a fait nous rendre compte des conditions de travail réelles d’un traducteur. »

Fichiers multimédias annexes
FAQ