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1939-04-06, Albert Béguin à Denis de Rougemont

Mon cher Rougemont,

Merci de vos lignes. Je vous réponds en hâte à la veille de quitter Paris pour le Berry (Laleuf, par St-Maur, Indre, jusqu’au 18 avril).

Mon papier pour le Journal de Genève a été retardé par une immense fatigue, mais je l’écrirai cette semaine. Vous verrez bientôt une interview de moi dans les Nouvelles littéraires, où j’espère qu’on aura bien reproduit ce que je disais de votre livre.

Je quitte Marcel Thiébaut, qui est tout prêt à accueillir un article de vous (10 à 12 pages de revue) sur ou à propos de mon livre. Pour moi, j’en serais enchanté, et pour vous La Revue de Paris a cet avantage, au moins, qu’elle paie… Si donc vous voulez bien me consacrer quelques instants, ou plutôt, en partant de mon bouquin, dire ce qu’il vous plaira de dire, faites-le, et envoyez à Thiébaut. Il est très bien disposé à votre endroit.

J’espère que votre exil provincial sera bref et s’achèvera sans le versement de 20 mille francs. C’est beaucoup !

[p. 2] [Illisible], à Paris, on a quelque chance de vous rencontrer. Tandis que Pardigon est un peu en dehors de mes itinéraires.

Bien amicalement, et saluez Mme de Rougemont.
Béguin

Thiébaut est très alléché par votre « Réforme ».