2003

Un plan d'études de pharmacie remanié pour mieux cadrer avec les attentes de la société

Les études de pharmacie romandes ont subi d'importantes modifications depuis 2001, avec la mise en place d'un plan nouveau plan d'études, fruit d'une collaboration entre les Universités de Genève, Zurich, Bâle et Lausanne. L'année de stage, qui intervenait jusqu'alors à mi-parcours, entre la deuxième et la quatrième année, a été déplacée en fin de cursus, pour assurer un meilleur suivi dans l'acquisition des connaissances et faciliter la transition vers le milieu professionnel. Le nombre d'heures a été ramené de 40 à 32, pour laisser plus de place à la recherche personnelle, tout en passant d'un régime de cours obligatoires à un système à option. Par ailleurs, ces réformes seront poursuivies d'ici les deux prochaines années pour offrir un plan d'études compatible avec le processus de Bologne.

Il faut dire que les perspectives professionnelles se sont fortement diversifiées au cours des dernières années. Les officines ne sont de loin plus les seules perspectives offertes par la formation en pharmacie. Il faut y ajouter la recherche industrielle, en pleine croissance, les possibilités de collaboration avec des organismes internationaux, comme l'OMS, ainsi que la recherche en milieu hospitalier.

"Ces changements sont liés à l'essor des sciences de la vie, un domaine où les pharmaciens ont acquis de longue date une expérience. En tant que spécialistes des médicaments, en lien direct avec les organismes vivants, nous jouons en effet le rôle d'interface entre chimie, biologie et médecine", commente Jean-Luc Veuthey.

Pour répondre à ces besoins nouveaux, la matière a été réorganisée, en accordant plus de poids aux sciences pharmaceutiques. Le cursus prend ainsi une dimension nettement plus interdisciplinaire et universitaire, alors que, jusqu'à présent, les études de pharmacie étaient volontiers associées à une formation de type pré-professionnelle.

L'avis des étudiants
Pour les étudiants, cette réorganisation suscite naturellement des avis nuancés. Le fait qu'ils vivent actuellement une année de transition, à cheval entre l'ancien et le nouveau cursus, a un aspect déstabilisant. Certains étudiants, qui se destinent aux officines, se demandent si la matière enseignée, plus théorique et généraliste, leur sera vraiment utile dans leur futur métier. Ils suggèrent alors de mettre en place un système avec tronc commun, puis spécialisation à choix entre officine et recherche pharmaceutique.

D'autres soulignent l'aspect positif de la réforme qui va dans le sens d'une revalorisation de leur futur statut. Les pharmaciens travaillant en officine en Suisse ont tendance à être associés à de simples "marchands de médicaments", alors qu'ils jouent un rôle important dans le système de santé, entre médecins et patients. Un rôle qu'ils entendent assumer pleinement et qui constitue leur principale motivation.

Jacques Erard
Université de Genève
Presse Information Publications
Décembre 2003

9 décembre 2003
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