2001

La formation des maîtres de sport se diversifie


"Les Suisses sont de plus en plus pantouflards", titrait récemment un quotidien local, traduisant l'expertise des hôpitaux et cliniques sur les dégâts provoqués par le manque d'exercice physique. Ce constat devrait apporter de l'eau au moulin des enseignants et responsables politiques qui préconisent le développement des moyens affectés à l'éducation physique. L'Université de Genève s'est d'ores et déjà engagée sur cette voie. L'an dernier, elle a créé un Institut de médecine et de sport (IMES) sur décision du Collège des professeurs de la Faculté de médecine, à laquelle est intégrée l'Ecole d'éducation physique et de sport de l'Université de Genève (EEPS). L'IMES se donne notamment pour objectif de créer une filière complète post-graduée en science du sport et de servir d'interface avec les autres facultés. Depuis 1999, l'Université a également mis sur pied des licences bi-disciplinaires en coordination avec les facultés des lettres, des sciences et des sciences économiques et sociales.

 L'éducation physique: une discipline en pleine évolution 

Les licences bi-disciplinaires permettent de combiner une majeure d'au moins 180 crédits dans une des facultés citées (lettres, sciences et sciences économiques et sociales) et une mineure d'au moins 120 crédits en éducation physique. A noter que cette dernière peut s'effectuer en complément, une fois en poche un diplôme en lettres ou en sciences. Ces nouvelles filières permettent d'étoffer la formation des futurs maîtres de sport, dans un domaine où la pédagogique est de plus en plus importante. La formation proposée par l'EEPS comprend tout un volet didactique, avec séminaires, stages et mises en situation, une partie scientifique couvrant le champ de la biomécanique à la traumatologie, en passant par l'histoire, la sociologie ou encore la psychologie et des enseignements pratiques comme la gymnastique et la danse, les sports collectifs et les sports de neige.

"Nous revendiquons l'appellation éducation physique, qui met l'accent sur la mission pédagogique des futurs maîtres de sport ", souligne Peter Holenstein, directeur de l'EEPS. "Il y a encore une quinzaine d'années, on demandait aux élèves de courir pendant 12 minutes et celui ou celle qui effectuait la plus longue distance obtenait la meilleure note. Aujourd'hui, on tient compte des différences de constitution physique. Les élèves sont notés davantage, par exemple, sur leur capacité à courir régulièrement", explique le responsable. De quoi inciter les générations futures à laisser leurs charantaises au placard.

5 décembre 2001
  2001