Deux projets de recherche soutenus par le fonds UNIGAP
Les projets de recherches de deux professeurs ont été retenus par Unitec pour bénéficier de la troisième série de financements UNIGAP, un fonds destiné à soutenir les chercheurs pour faire progresser leurs découvertes scientifiques vers des applications pratiques. Les deux lauréats sont les professeurs Leonardo Scapozza et Françoise Jeanrenaud. Ils reçoivent respectivement 29 280 et 30 000 francs.
Professeur à la Section de pharmacie de la Faculté des sciences, Leonardo Scapozza travaille sur les membres de la famille des kinases ALK, des cibles reconnues pour le développement de médicaments contre la majorité des lymphomes anaplasiques à grandes cellules et certains autres cancers tels que le cancer du poumon non à petites cellules, le neuroblastome ou les tumeurs inflammatoires myofibroblastiques. L’équipe du professeur Scapozza, en collaboration avec ses collègues de l’Université de Lyon et de Milan, a conçu et développé quatre nouvelles classes de composés chimiques qui sont capables d’entraver avec une grande efficacité l’activité des ALK dans des modèles cellulaires.
Sur la base de ces études, une douzaine de molécules candidates ont été identifiées qui pourraient être prometteuses pour le développement d’un médicament anti-cancéreux. Pour l’instant, les molécules candidates identifiées sont encore trop nombreuses pour être toutes testées en clinique.
Le subside UNIGAP permettra à l’équipe du professeur Scapozza de raffiner et de restreindre la sélection grâce à des techniques de pointe de modélisation moléculaire. Ainsi, seules les molécules les plus prometteuses seront synthétisées pour être testées d’abord sur l’animal, puis sur l’homme.
Professeure à la Faculté de médecine, Françoise Jeanrenaud s’intéresse au syndrome métabolique, dont près d’un quart de la population adulte souffre. Ce syndrome est défini par une coïncidence de plusieurs facteurs de risques tels que glucose élevé, obésité abdominale, cholestérol élevé et pression sanguine élevée. Pour beaucoup de patients, le syndrome métabolique progresse vers des maladies graves comme le diabète de type 2 ou des maladies cardiovasculaires.
Actuellement, chaque facteur de risque doit être traité individuellement, ce qui force les patients à prendre beaucoup de pilules. A cause de la charge qui en résulte pour l’organisme, et du fait que certains de ces traitements peuvent interférer entre eux, le plus souvent seule une partie des facteurs de risque peut être traitée pour un patient donné. Le groupe de la professeure Françoise Jeanrenaud a découvert qu’une hormone endogène, l’ocytocine, a un effet bénéfique sur tous les aspects liés au syndrome métabolique. Un médicament à base d’ocytocine pourrait ainsi traiter de manière idéale le syndrome métabolique et éviter qu’il ne progresse vers des maladies graves.
Toutefois, l’ocytocine a une durée de vie très courte dans la circulation et n’existe qu’en formulation injectable, ce qui rend son administration chronique peu attractive. Le subside UNIGAP octroyé au groupe de la professeure Jeanrenaud permettra de tester dans un modèle animal du syndrome métabolique l’activité d’analogues plus stables de l’ocytocine qui pourraient être administrés sous forme de spray ou par voie orale.
La prochaine série de financements UNIGAP aura lieu en Octobre; la date limite de soumission sera annoncée plus tard sur le site web d’Unitec.
Unitec accorde chaque année jusqu'à 3 subsides UNIGAP d'un montant maximum de 30 000 francs chacun à des chercheurs de l'UNIGE, afin de financer des projets de preuve de concept ou de prototypage.
Le fonds UNIGAP est alimenté par les recettes des licences accordées par l'UNIGE à des tiers pour l'exploitation commerciale de technologies développées à l'Université. Les subsides UNIGAP sont ainsi une contribution de solidarité pour encourager la créativité et l'innovation au sein de notre institution.
1 juillet 20102010