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Dossier | Santé globale
L’université se pose sur la planète des MOOC’s
L’université de genève lance cet automne ses premiers cours en ligne ouverts et massifs. L’un d’eux traite de la santé globale
Dès cet automne, l’Université de Genève lance quatre MOOC’s (Massive Open Online Course) dont un sur la santé globale (les trois autres traitent du management des organisations internationales, de l’histoire et de la réception de la Réforme calviniste et de la diversité des exoplanètes). Les MOOC’s sont des cours en ligne ouverts et massifs. Ils sont massifs car ils rassemblent des milliers, voire des centaines de milliers d’auditeurs à travers le monde. Ils sont ouverts car ils sont proposés gratuitement à tout le monde. Et ils sont en ligne, c’est-à-dire installés sur une plateforme spécialement dédiée à cela (en l’occurrence celle de la start-up américaine Coursera) à laquelle on peut accéder via n’importe quel navigateur.
Distance et qualité Apparus en 2011, les MOOC’s ne sont pas de simples cours, filmés dans un auditoire puis diffusés sur Internet, comme cela existe depuis plus de dix ans. Ils ont été totalement repensés dans le but d’offrir un enseignement alliant distance et qualité.
Les enseignements ne sont ainsi pas diffusés en direct mais ont été filmés et montés auparavant. La spécificité de ces cours réside surtout dans le fait que les milliers d’étudiants (ou apprenants, selon le jargon en usage dans les MOOC’s) se branchent simultanément sur la plateforme et apprennent la même matière en même temps. Ce phénomène crée une dynamique de réseau social avec des discussions sur le cours et des forums animés. Mais il arrive aussi que les auditeurs, ceux d’une même ville par exemple, se retrouvent physiquement pour travailler ensemble ou pour traduire les cours à destination de ceux qui ne maîtrisent pas la langue utilisée.
« Le cours sur la santé globale s’étendra sur huit semaines, explique Antoine Geissbühler, professeur au Département de radiologie et informatique (Faculté de médecine) qui figure parmi les responsables du MOOC sur la santé globale de l’UNIGE. Il regroupera 40 intervenants, s’exprimant tous en anglais. Il s’agit de montrer la capacité de l’Université à produire une vision de la santé globale multiple, transdisciplinaire et en connexion avec les organisations internationales basées dans sa région. On aimerait montrer que nous sommes une institution généraliste et idéalement placée pour l’étude et la recherche en santé globale. »
Nouveau modèle économique Concrètement, le cours, qui commence le 7 octobre, comprend une série de séquences vidéo longues de 10 à 15 minutes, des documents à lire, des tests à passer et des travaux à rendre chaque semaine. La quantité de travail est estimée à 5 ou 6 heures hebdomadaires.
« Pour l’instant, les MOOC’s n’offrent pas de crédits mais une attestation précisant que les étudiants ont suivi le cours et effectué les travaux avec succès, précise Antoine Geissbühler. Pour pouvoir délivrer des crédits, il faudrait que tous les étudiants d’une volée suivent le même MOOC et passent ensuite un examen dans une salle. C’est imaginable mais nous ne le faisons pas encore. »
C’est pourtant une des idées qui se cachent derrière le modèle économique des MOOC’s. L’utilisation de la plateforme pour y déposer des cours et l’inscription des auditeurs à ces derniers sont actuellement gratuites. A terme, on s’attend toutefois à ce que certaines universités achètent des MOOC’s délivrés par des spécialistes mondiaux pour les offrir à leurs étudiants, dans l’espoir d’économiser un professeur et un auditoire. Ou alors, si le professeur est conservé, celui-ci pourrait compléter le MOOC et donner des leçons à des élèves qui auront déjà étudié la matière. Le système ayant identifié les questions non résolues et les sujets les plus porteurs pour entamer une discussion, ce « second cours » pourra être nettement plus interactif et efficace. C’est le concept de la flipped classroom, la salle de cours à l’envers.
http://moocs.unige.ch/index.html em>