Campus n°91

Perspectives

«Il n’existe pas d’esperanto du savoir»

La seconde édition du World Knowledge Dialogue Symposium se tiendra du 10 au 13 septembre. Aux commandes de la manifestation, Francis Waldvogel, ancien président du Conseil des EPF et professeur honoraire de la Faculté de médecine, en présente les grandes orientations

persp

Campus: Quelle est la vocation du World Knowledge Dialogue Symposium (WKD), dont la seconde édition se tiendra du 10 au 13 septembre à Crans Montana?

Francis Waldvogel: C’est André Hurst, l’ancien recteur de l’Université qui est à l’origine du concept. L’objectif du WKD, qui est appuyé par toutes les universités suisses, est de créer une interface scientifique internationale afin de combler le fossé entre les sciences naturelles et les sciences humaines, entre autres grâce à l’organisation biannuelle d’un symposium. C’est une idée à laquelle je suis personnellement acquis depuis longtemps. J’ai en effet toujours défendu l’idée selon laquelle il fallait abattre les murailles et les forteresses du savoir pour établir une communication horizontale entre les différentes disciplines. Ce qui a changé, c’est que désormais le temps presse.’est André Hurst, l’ancien recteur de l’Université qui est à l’origine du concept. L’objectif du WKD, qui est appuyé par toutes les universités suisses, est de créer une interface scientifique internationale afin de combler le fossé entre les sciences naturelles et les sciences humaines, entre autres grâce à l’organisation biannuelle d’un symposium. C’est une idée à laquelle je suis personnellement acquis depuis longtemps. J’ai en effet toujours défendu l’idée selon laquelle il fallait abattre les murailles et les forteresses du savoir pour établir une communication horizontale entre les différentes disciplines. Ce qui a changé, c’est que désormais le temps presse.
C’est André Hurst, l’ancien recteur de l’Université qui est à l’origine du concept. L’objectif du WKD, qui est appuyé par toutes les universités suisses, est de créer une interface scientifique internationale afin de combler le fossé entre les sciences naturelles et les sciences humaines, entre autres grâce à l’organisation biannuelle d’un symposium. C’est une idée à laquelle je suis personnellement acquis depuis longtemps. J’ai en effet toujours défendu l’idée selon laquelle il fallait abattre les murailles et les forteresses du savoir pour établir une communication horizontale entre les différentes disciplines. Ce qui a changé, c’est que désormais le temps presse.’est André Hurst, l’ancien recteur de l’Université qui est à l’origine du concept. L’objectif du WKD, qui est appuyé par toutes les universités suisses, est de créer une interface scientifique internationale afin de combler le fossé entre les sciences naturelles et les sciences humaines, entre autres grâce à l’organisation biannuelle d’un symposium. C’est une idée à laquelle je suis personnellement acquis depuis longtemps. J’ai en effet toujours défendu l’idée selon laquelle il fallait abattre les murailles et les forteresses du savoir pour établir une communication horizontale entre les différentes disciplines. Ce qui a changé, c’est que désormais le temps presse.

C’est-à-dire?

Les problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui ne peuvent plus être résolus à l’échelle d’une seule discipline. Qu’il s’agisse de l’accès à l’eau potable, de l’alimentation, du climat, de l’architecture des grands centres urbains, de la violence chez les adolescents ou de l’explosion des frais médicaux, les solutions se trouvent à l’interface de plusieurs domaines de compétence. A l’heure actuelle, il n’y a, à ma connaissance, qu’une seule institution qui a réellement commencé à travailler dans cette direction, c’est le Massachusetts Institute of Technology. Le MIT, qui est d’ailleurs une des meilleures écoles au monde, est aujourd’hui organisé autour de 18 laboratoires qui travaillent par problème. C’est une approche qui me semble tout à fait pertinente, car je suis convaincu que le monde a besoin de ce type de réponses.

Faut-il dès lors faire table rase des structures existantes et notamment de l’Université?

Il me semble nécessaire de maintenir un certain canevas. Il ne s’agit donc pas d’abattre toutes les cloisons, mais de faire en sorte que ces dernières aient une perméabilité beaucoup plus grande. A terme, l’objectif est de parvenir à repenser les universités non plus forcément en termes de facultés, mais en proposant une palette d’activités plus large dans des structures totalement ouvertes. L’idée est de pouvoir ainsi accéder au savoir dont on a besoin au moment précis où l’on en a besoin.

Quels seront les points forts de l’édition 2008?

Le symposium est organisé autour de deux grands thèmes. Le premier (Collaborative behaviour, altruism and conflict) nous permettra, en partant du comportement des animaux, d’interroger la façon dont l’humanité s’organise, puis règle les conflits. Il verra notamment la participation de Kofi Annan et du grand primatologue Frans de Waal. La seconde thématique (Collective network knowledge and human individual intelligence) vise à déterminer dans quelle mesure l’immense intelligence en réseau qui est en train de se développer sur Internet va finalement modifier, enrichir ou au contraire appauvrir l’individu. Cette discussion sera notamment alimentée par Wendy Hall, qui est à l’initiative du «web2», et par Pierre Lévy, titulaire d’une des rares chaires consacrées à l’étude des conséquences sociologiques d’Internet. Chacun des intervenants aura une demi-heure pour s’exprimer: vingt minutes pour parler de ce qu’il sait, dix pour parler de ce qu’il ne sait pas. Une demi-journée est par ailleurs consacrée à des ateliers inter­actifs sur chacun des thèmes choisis. Enfin, Ed Wilson, qui est considéré comme l’un des intellectuels les plus influents des Etats-Unis, sera chargé de faire la liaison entre les différentes thématiques abordées et de présider au débat qui sera organisé le dernier jour.

D es conférences ouvertes au public sont également agendées…

En effet. Elles verront s’exprimer John Sulston, Prix Nobel de médecine en 2002, Christiane Nüsslein-Volhard, Prix Nobel de médecine en 1995, Joël de Rosnay, le futurologue bien connu, ainsi que l’astrophysicien Hubert Reeves.

Quels enseignements avez-vous tirés du précédent exercice?

La grande richesse de l’édition 2006 est de nous avoir montré qu’il n’existait pas d’esperanto du savoir. Pour que les uns comprennent les autres, il ne suffit donc pas de créer les conditions d’un dialogue. Pour chaque problématique, il faut également développer des outils de compréhension mutuelle, tâche à laquelle nous allons nous atteler au cours de cette édition.

Quelle trace restera-t-il de ces journées?

Nous sommes en train de terminer un ouvrage qui reprend les conférences de l’édition 2006, avec une mise en perspective critique des interventions données. Cet ouvrage devrait être disponible dans le courant du mois de juillet et une publication similaire est prévue pour la manifestation de cette année.

Propos recueillis par Vincent Monnet

World Knowledge Dialogue Symposium