Le Centre d'Études Médiévales (CEM) offre une plateforme de recherche et de réflexion ouverte aux médiévistes de l’Université de Genève. Il réunit enseignants et chercheurs issus de quatre facultés et d’une vingtaine de départements ou unités dont le champ d'étude concerne le moyen âge. La richesse de ce réseau permet à ses membres une meilleure promotion des études médiévales et favorise les échanges interdisciplinaires.

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Légende de l'image : Scribes grecs, arabes et latins de la chancellerie de Sicile, illustration du Liber ad honorem Augusti de Pierre d'Eboli (copyright Berne, Burgerbibliothek, Cod.120.II)
 

cours public_printemps_2016.jpgLe moyen âge fascine et intéresse par son étrangeté. Il offre l’attrait et le dépaysement d’un monde désormais fort lointain. Les cathédrales et les cloîtres romans, les romans du Graal et de Tristan, la scolastique et les disputes universitaires, les duels judiciaires et les tournois suscitent la curiosité et l’intérêt. La richesse des productions artistiques, intellectuelles, technologiques médiévales méritent d’ailleurs largement l’estime dans laquelle on les tient. Celle-ci est tangible et s’exprime à travers le succès que peut remporter un cours thématique consacré à la période médiévale. Pourtant les réalités du monde médiéval captivent aussi d’autant mieux que l’on prend plaisir à les maintenir à distance. Chacun sait en effet que, pour faire valoir les mentalités, les technologies, les procédures de pensée de notre temps, marquées, comme il se doit, du sceau de la rationalité moderne, il suffit de se servir du repoussoir médiéval (« on n’est plus au moyen âge »).

Si les Etudes médiévales peuvent tirer profit de cet état de fait paradoxal, elles en pâtissent aussi fréquemment. Lorsqu’il s’agit, dans le champ des sciences humaines, de repérer les points d’articulation principaux d’une problématique de quelque importance, la période médiévale se trouve facilement maintenue dans les marges de la périodisation proposée. Tantôt l’enquête se donne comme borne temporelle l’émergence d’une « conscience moderne » attribuée par convention à un XVIe siècle humaniste et ouvert aux réformes et aux révolutions intellectuelles et techniques. Tantôt, partant des mondes grecs et latins, elle enjambe allègrement une dizaine de siècles pour se prolonger dans l’examen des apports de la Renaissance. Dans les cas les plus favorables, un intérêt anecdotique est reconnu aux bizarreries d’un temps décidément bien peu lisible.

Il est vrai que l’état des sources médiévales exige du chercheur, entre autres, la maîtrise de compétences linguistiques, paléographiques, codicologiques, dont l’acquisition requiert une certaine motivation. Ainsi, contrairement à ce qui se passe à l’égard de la considération des réalités du monde antique, le moyen âge ne s’impose pas d’emblée comme susceptible de rendre raison du sens d’une pratique, de la raison d’être d’une institution ou de l’origine d’un concept. Confrontées à la persistance de ces préjugés, les études médiévales peuvent donner l’impression d’une pertinence restreinte. Pourtant, dans bien des domaines, c’est au cours de cette période, à travers la confrontation du savoir antique et d’une vision du monde inspirée par la révélation chrétienne, que se sont forgés les concepts originaux qui régissent notre monde. La représentation de l’amour ou du désir, la figure de l’intellectuel, la structuration des savoirs, celle des paysages agrestes et urbains, les codes de la civilité, les pratiques livresques portent ou ont porté pour de longs siècles l’empreinte de leur genèse médiévale. Beaucoup reste à faire pour décrypter les secrets de cette étonnante fécondité.

Portés par l’urgence de ces tâches, des enseignants et des chercheurs en littérature (allemande, anglaise, arabe, arménienne, espagnole, française, grecque byzantine, italienne, latine, provençale, etc.), en philosophie, en histoire de l’art, en histoire, en théologie, en anthropologie, en musicologie, en histoire du droit médiévales se proposent, au sein du Centre d’Etudes médiévales, de partager leurs savoirs, de confronter leurs démarches critiques et d’élargir leurs horizons de recherche afin de rendre mieux compte des apports de leur discipline et de favoriser une recherche interdisciplinaire. L’Université de Genève a en effet la chance de rassembler un nombre remarquable de chaires ayant trait aux études médiévales dont certaines, comme celle de latin médiéval, sont tout à fait uniques dans le paysage universitaire francophone. Le Centre entend tirer parti de la richesse de cette offre et renforcer cette situation favorable.

cem_cours_public_printemps_2020.pngObjectifs

  • Renforcer la collaboration entre les médiévistes de l’UNIGE
  • Offrir un espace institutionnel à des initiatives de recherches, de rencontres internationales, de colloques ou de congrès.
  • Renforcer la position des études médiévales au sein de l’Université afin de leur assurer une meilleure visibilité.
  • Travailler à mettre en valeur les résultats des recherches menées sur le monde médiéval à l’Université, notamment en montrant qu’elles permettent de mieux appréhender notre modernité.
  • Fédérer les efforts de formation des chercheurs et docteurs en leur offrant un lieu d’échange, de confrontation des idées et d’approfondissement des connaissances sous la forme d’une école doctorale.
  • Proposer des directions de recherche larges susceptibles d’intéresser plusieurs disciplines et assurer la coordination et la promotion des projets de recherche.
  • Lancer un programme ou une collection d’édition de textes.
  • Contribuer à la vie culturelle de la Cité en proposant des activités de vulgarisation de haut niveau (cours publics, expositions, etc.) éventuellement en partenariat avec d’autres institutions (Musées, Bibliothèques, Archives).
  • Proposer une ou des formules de formation continue à l’adresse des enseignants du secondaire (par exemple: « Enseigner le moyen âge : défis et actualités de la recherche »).
  • Permettre à l’Unige d’être présente dans le réseau international des Centres d’Etudes médiévales (par exemple F.I.D.E.M.).

Missions

  • Soutenir et développer le BA / MA Histoire et civilisation du moyen âge.
  • Favoriser la création d’une école doctorale.
  • Collaborer avec les Centres ou Instituts d’Etudes médiévales suisses et étrangers (Fribourg, Poitiers, etc.).
  • Favoriser les échanges scientifiques entre les membres du Centre.
  • Promouvoir des initiatives interdisciplinaires, tant au niveau de l’enseignement que de la recherche.
  • Organiser un ou des cycles de conférences, des échanges ou des invitations d’enseignants ou de chercheurs suisses ou étrangers.
  • Soutenir la recherche scientifique par l’octroi de bourses.
  • Promouvoir ou organiser des colloques réguliers.
  • Faciliter l’organisation de Congrès ou colloques d’études médiévales par les membres du Centre.
  • Promouvoir les cours publics.
  • Proposer des séminaires de formation continue centrés sur le moyen âge et offrir aux enseignants du secondaire un espace de discussion et de collaboration.
  • Créer une collection de publications sur le moyen âge.

bge-fr0190-2_139r_3.jpgLe Moyen Âge, qui couvre près de mille ans de notre histoire, est une période à la fois fascinante par la distance qui nous en sépare et porteuse par bien des aspects de notre modernité. La diversité et la vivacité des recherches que le Moyen Âge suscite aujourd’hui en font un sujet d’étude idéal pour la réalisation d’un travail de maturité en sciences humaines mais aussi en droit ou en sciences. Le Centre d’Études Médiévales (CEM) est un centre de recherche interdisciplinaire qui réunit les médiévistes de l’Université de Genève. Parmi ses membres, des spécialistes se mettent à la disposition des collégiens qui choisissent un sujet en lien avec le Moyen Âge ainsi que des maîtres qui dirigent leurs travaux afin de partager leur expérience et de répondre aux questions qu’ils peuvent se poser.

Les domaines d’études envisageables pour un travail de maturité en lien avec le Moyen Âge sont nombreux :

Le Moyen Âge aujourd’hui, esthétique et imaginaire : le Moyen Âge dans la littérature contemporaine, la bande dessinée, le cinéma, les jeux vidéos, le théâtre, les reconstitutions historiques…

Littérature médiévale française, latine, grecque byzantine, anglaise, allemande, italienne, espagnole, arabe : étude d’un auteur, d’une œuvre majeure, d’un type de personnage, d’un genre ou d’une période de l’histoire de la littérature, littérature et mythologie gréco-romaine ou celtique, héritage antique, dialogue entre les littératures …

Histoire de la langue française : évolution générale à partir du latin, histoire du vocabulaire français, patois romands, traducteurs et traduction au Moyen Âge, emprunts aux langues étrangères…

Histoire documentaire du Moyen Âge : conception, fabrication, diffusion et conservation des manuscrits…

Archéologie et anthropologie : histoire d’un site particulier, étude de l’habitat, des pratiques sociales et religieuses…

Histoire médiévale : histoire d’un lieu ou d’une période donnée, histoire sociale ou de la vie courante, histoire religieuse dont histoire du christianisme (institutions, pensée, représentations du monde), histoire du droit médiéval, biographie d’un personnage…

Histoire de l’art du Moyen Âge : étude d’un artiste, d’une œuvre, d’un atelier, rapport texte-image dans les manuscrits…

Musicologie : innovations médiévales (ars nova), genres musicaux, littérature et musique, instruments de musique au Moyen Âge…

Philosophie et histoire de la pensée : étude d’une œuvre, d’un représentant de la pensée médiévale, d’un thème (ex. transmission et intégration de la pensée antique, relations entre philosophie et théologie, conception du bonheur, relations entre pouvoirs temporel et spirituel…) ...

Symbolisme médiéval : signification des couleurs, bestiaires, héraldique, symbolisme religieux…