Samuel Morard

Morard, SEntre traditions et consumérisation : les statuts de l’enfance à travers l’évolution des fêtes noëlesques.

Thèse en Sciences de la société, UNIGE.

Direction: Prof. D. Stoecklin,Centre interfacultaire en droits de l’enfant, Université de Genève, Suisse. 


Dans sa thèse de sociologie intitulée « Les représentations paradoxales de l’enfance », Samuel Morard examine les fêtes de Noël comme un observatoire privilégié des représentations sociales de l’enfance. Placée sous la direction du Prof. Daniel Stoecklin, cette recherche s’inscrit dans le champ des études sur l’enfance, qui visent notamment à mieux comprendre les transformations de la condition enfantine et les perceptions dont les enfants font l’objet dans un contexte socio-historique donné. L’enfant peut être considéré sous de multiples facettes : enfant choyé et sacralisé, enfant devenu centre de sa famille, enfant-sujet, enfant-consommateur, enfant-joueur, enfant-fragile ou victime, voire « privé d’enfance » ; mais aussi enfant innocent, figure proche des rêves, des mythes et du divin. Ces projections complexes et ambivalentes interrogent l’évolution de la place de l’enfant dans la famille et dans la société contemporaine. 

Les fêtes de Noël, en tant que moment de rassemblement et de pratiques rituelles, offrent un cadre analytique particulièrement fécond pour explorer ces dynamiques. Ces célébrations, et les transformations qu’elles ont connues au fil du temps, révèlent des changements significatifs dans les rapports à l’enfance, que cette thèse se propose d’examiner en détail. En mobilisant une approche socio-historique couvrant la période de 1945 à 2020, l’analyse s’appuie sur un corpus de presse écrite valaisanne. Une attention particulière est accordée à la figure de l’« enfant innocent », qui, aux côtés de celle de l’« enfant sujet », constitue une clé de lecture essentielle pour comprendre les débats contemporains autour des droits de l’enfant.