Programmes égalité UNIGE

Edition 2018

Travaux Lauréats du Prix Genre 2018

Ludovica Anedda, Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation; Violaine Duc, Faculté des Lettres; Clotilde Faas, Faculté des lettres;

Noémie Schorer, Faculté des sciences de la société; Elise Ehalt, Louison Manzoni, Lysiane Sublet et Claudia Alejandra Teran Escobar, Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation; Octavio Paez Granados, Faculté des Lettres.

 

Ludovica Anedda | Analysis of the implementation of educational projects for gender equality in the Italian context

Le propos de ce mémoire est de revenir sur les polémiques qui sont apparues entre 2013 et 2016 en Italie autour de la la théorie-du-genre et ses impacts supposés dans l’éducation. Nous montrerons à partir d’articles de presse comment les mouvements « anti-gender » ont façonné une partie de l’opinion publique afin de faire obstacle à une éducation à l’égalité des sexes et des sexualités à l’école. A travers une analyse de projets éducatifs centrés sur l’égalité entre les sexes dans la ville de Cagliari, nous mettrons en évidence les défis principaux auxquels les acteurs et actrices de ces projets doivent faire face : (a) un manque de sensibilisation de la part du public ; (b) des dynamiques et intérêts politiques antagonistes ; (c) une campagne de désinformation des mouvements catholiques traditionnels de l’opposition.  Cette étude propose finalement de développer de nouvelles stratégies pour contourner ces obstacles car l’éducation reste un levier fondamental pour l’égalité entre les sexes.

 

Violaine Duc | Meret Oppenheim: Stratégies de légitimation dans le cercle surréaliste parisien

 Meret Oppenheim, artiste suisse du XXe siècle, entre dans le groupe surréaliste parisien en 1932 au moment où les artistes masculins théorisent le mouvement. C’est à ce moment que le concept de la femme surréaliste émerge. Dans un milieu essentiellement masculin, qui propose une vision nouvelle de la femme aussi contraignante que les précédentes, comment une artiste qui revendique sa féminité et son indépendance telle Meret Oppenheim crée sa légitimité artistique ? Ce travail est une double analyse du discours produit sur le féminin par le cercle des surréalistes, ainsi que du discours sur le pouvoir de création (traditionnellement réservé aux hommes) produit par Meret Oppenheim. Je construis une réflexion critique sur les discours émis par les artistes, et souvent reproduit par la science de l’histoire de l’art. Il est essentiel que l’histoire de l’art déconstruise les catégories articulées à travers les siècles pour ne pas renforcer les inégalités existantes. 

 

Clotilde Faas | Les trümmerfrauen [femmes des décombres] de Berlin entre 1945 et 1947

« Trümmerfrau » est le nom donné aux femmes engagées de force dans la reconstruction des villes allemandes après la Seconde Guerre mondiale. Dans cette étude, j’ai voulu montrer comment les « Trümmerfrauen » incarnent, par leur transgression des rôles sexuels traditionnels, le bouleversement des genres de l’après-guerre tout en s’inscrivant dans le discours idéologique de la guerre froide. Leur image dans la presse est de chaque côté instrumentalisée. Alors que les « Trümmerfrauen » sont pour les Alliés des figures négatives qui manifestent que la seule place des femmes est au foyer, elles incarnent pour les Soviétiques le modèle de la nouvelle femme socialiste. À travers ces discours s’affrontent deux conceptions de la place de la femme au sein du monde du travail et de la famille, qui redéfinissent chacune la frontière des sphères privée et publique ainsi que sa perméabilité. Enfin la « Trümmerfrau » participe à l’instauration de la séparation idéologique entre l’Est et l’Ouest.

 

Noémie Schorer | L’invisibilisation sociale des lesbiennes dans les institutions de la santé sexuelle

Les lesbiennes sont un groupe social particulier dû fait de leurs caractéristiques (genre et sexualité) en décalage avec les normes dominantes. Ce travail s’intéresse à leur invisibilisation sociale dans l’éducation sexuelle scolaire et les rendez-vous gynécologiques. Ces institutions sont ancrées dans les sociétés occidentales hétérosexistes, soit l’idée que l’hétérosexualité est la seule sexualité légitime et est basée sur l’infériorisation des femmes. Dès lors, la promotion d’une sexualité maritale et procréative, la minimisation du plaisir féminin, la présentation stigmatisante de l’homosexualité pour parler du VIH/SIDA lors des rapports masculins soulignent l’hétéronormativité de l’éducation sexuelle scolaire. Les consultations gynécologiques présentent également des biais, la présomption d’hétérosexualité est forte, le préservatif masculin est l’un des seuls moyens de prévention proposé et la sexualité lesbienne – et ses risques – ne sont pas traités dans la formation en gynécologie. Ces représentations de la sexualité (féminine et non-hétérosexuelle) sont une partie des mécanismes qui invisibilisent les lesbiennes.

 

Octavio Paez Granados | Ano castrado, ano imán, ano locus amoenus : Las relaciones anales de Francisco de Quevedo

Le cul occupe une place importante dans la langue et le discours social: allié d’euphémismes, de comparaisons et de métaphores, il est hautement « barroquizable». C'est aussi le lieu de l'insulte. La pénétration anale réceptive fait de l'anus la place de l'abject, de l'horrible et de la honte. L'anus est présenté comme une frontière: une ligne imaginaire où la masculinité tremble. Entre la terreur, le mépris, le déni, la curiosité et la fascination, le cul est un territoire de contradictions. Ainsi, pour les imaginaires d’hier et d’aujourd’hui, c’est à partir de l’anus qu´apparaît  l’image du sodomite: celle qui représente la souveraine disposition du corps,  clair exemple de masculinité dissidente et contestataire. Le cul, la sodomie et la masculinité sont articulés dans l'imaginaire de l'auteur Francisco de Quevedo y Villegas (1580-1645), célèbre buste sculpté par l'hispanisme.

 
 

Elise Ehalt, Louison Manzoni, Lysiane Sublet et Claudia Alejandra Teran Escobar | Sexisme bienveillant

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Dans le cadre de notre maîtrise en psychologie appliquée, nous avons conçu et mis en place une intervention autour du sexisme bienveillant. Cette forme de sexisme, qui différencie les femmes comme des êtres chaleureux, purs, fragiles (Glick & Fiske, 1996), renvoie à l'idée que les femmes sont inférieures aux hommes et ont besoin de leur protection. Le sexisme bienveillant impacte négativement les femmes qui le subissent, professionnellement et personnellement, et contribue donc au maintien des inégalités de genre (Sarlet & Dardenne, 2012).

A cause de sa positivité apparente, le sexisme bienveillant n’est généralement pas reconnu comme une forme de sexisme. Afin d’améliorer l’identification des comportements sexistes bienveillants, nous avons conçu et animé un atelier interactif d’une heure, auquel ont participé une quinzaine d’étudiant-e-s. Les résultats se sont révélés encourageants, puisque notre atelier a effectivement permis une meilleure reconnaissance du caractère sexiste des comportements de protection paternaliste et de galanterie.

Jury & comite de lecture 2018

Yasmina Foehr-Janssen, présidente du jury (Faculté des lettres)

Djemila Carron (Faculté de droit), Maryvonne Charmillot (Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation), Sandra Citi (Faculté des sciences),Michelle Cottier (Faculté de droit), Mathilde Fontanet (Faculté de traduction et d'interprétation), Klea Faniko (Service égalité), Didier Grandjean (Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation), Cornelia Hummel (Faculté des sciences de la société), Marianne Jacquin (IUFEA),Brigitte Mantilleri (Service égalité), Noemi Michel (Faculté des sciences de la société), Geneviève Mottet (Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation), Fenneke Reysoo (Graduate Institute), Matthias Studer (Faculté des sciences de la société), Valeria Wagner (Faculté des lettres).

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