2004

Réforme de Bologne

 

La Conférence universitaire suisse publie ses Directives de Bologne

 

Des promesses, toujours des promesses? Que nenni, la réforme engendrée par le processus de Bologne est maintenant à nos portes et ses directives, prochainement contraignantes, sont là pour en témoigner. Après des mois de consultations et de débats relatifs aux conséquences de ce "renouvellement coordonné de l'enseignement des hautes écoles universitaires suisses", ces directives rassurent plus qu'autre chose, avec notamment le maintien du master en tant que fin de la formation de base et un calendrier souple, prévoyant une mise sur pied répartie entre 2005 et 2010.

C'est le 4 décembre dernier que la Conférence universitaire suisse (CUS) a fait connaître ses "Directives de Bologne". Longtemps attendues dans les milieux de la formation, ces directives sont l'outil d'une réforme qui vise, entre autres, à l'harmonisation des études en Europe et au développement de l'interdisciplinarité des filières d'études.

Au menu tout d'abord, un cursus échelonné, avec le bachelor (180 crédits) après trois ans, et une année et demie, voire deux ans plus tard, l'acquisition du master (90 à 120 crédits), les deux diplômes constituant en fait deux phases d'une seule et même filière d'études. Si le cursus proposé semble allonger la durée ordinaire des études - autrefois envisagées sur une période de quatre ans - cela ne serait qu'en apparence. En effet, comme le précise André Hurst, Recteur de l'Université de Genève, le processus de Bologne représente, à ce niveau, "une occasion à ne pas manquer. Il nous permet en effet de faire un acte de sincérité sur la véritable durée des études. Les programmes de quatre ans datent des années 70-80 et ne traduisent plus aujourd'hui la durée effective des études".

Préserver la diversité des langues
Autre prescription: les universités vont devoir unifier la dénomination de leurs diplômes conformément aux appellations reconnues sur le plan international. Les désignations bachelor et master feront donc foi, même si, à l'Université de Genève, des équivalences francophones seront également d'usage. Le "baccalauréat académique" renverra au bachelor (ba) et la "maîtrise" se rapportera au master (ma). Pour André Hurst, cette stratégie de double appellation "répond parfaitement aux ambitions d'harmonisation de la réforme de Bologne, en même temps qu'elle atteste d'une des spécificités européennes, à savoir, la diversité des langues. Chaque pays pourra ainsi également avoir ses diplômes dans sa propre langue".

Enfin, sur le plan de l'exécution, les directives demandent une adoption des règlements nécessaires à la nouvelle structure des filières d'études avant la fin 2005. Elles mentionnent que la mise en œuvre de toutes ces structures devra, quant à elle, être achevée avant la fin 2010. "A Genève, commente André Hurst, tout le monde démarrera au moment de la rentrée 2005. Pour ceux qui désireraient commencer en 2004, trois conditions devront être remplies : que leur règlement soit prêt, que la décision soit unanime au sein de l'unité concernée et que celle-ci soit soumise à une telle concurrence qu'il serait dommageable de ne pas débuter tout de suite." A l'Université, certaines facultés, comme la celle de Théologie, se sont déjà annoncées.

A l'Université, certaines facultés, comme la celle de théologie, se sont déjà annoncées. "Pour nous, c'est une question de bon sens. Nous sommes sur le point de fédérer les facultés de théologie de Suisse romande et, plutôt que de recommencer le travail dans deux ans, il semblait logique de directement revoir les plans d'étude à l'aune des directives de Bologne". annonce Bernard Rordorf, doyen de la Faculté de théologie.

A défaut de pouvoir prédire les changements profonds qu'induira le processus de Bologne dans le paysage universitaire suisse, ces directives offrent un premier aperçu des perspectives d'avenir. Elles se présentent comme l'outil tangible d'une réforme qui cherche à rendre les études et la recherche moins cloisonnées et donc plus perméables aux divers talents qui nous entourent.

Pour en savoir plus sur le processus de Bologne

Charles-Antoine Courcoux
Université de Genève
Presse Information Publications
Mars 2004

8 mars 2004
  2004