2005

Logement des étudiants étrangers

Crise du logement: priorité aux étudiants "mobilité"?

Pour la troisième année consécutive, la crise du logement qui sévit à Genève fait payer un lourd tribut à la population estudiantine. Grâce aux actions entreprises par l’Université, le nombre d'étudiants n'ayant pas de solution de logement définitive à la rentrée 2004 était en légère baisse par rapport à 2003 (1). La situation reste toutefois difficile: longueur des démarches, loyers souvent supérieur à 1000 francs par mois, trajets vers l'Université supérieurs à une heure, surface habitable et commodité insuffisantes, promiscuité peu propice à l’étude, etc.

Cette situation de pénurie est particulièrement pénible pour les étudiants étrangers venant de pays éloignés, car ils n'ont pas la possibilité d'entreprendre à l'avance des démarches en vue d'obtenir un logement.

Responsable du service des Relations internationales de l'UNIGE, et à ce titre préoccupée par le sort d’une catégorie bien particulière d’étudiants étrangers, les étudiants «mobilité», Edith Bohren Frère s'inquiète de cette situation qui nuit, selon elle, à l'image de l'institution auprès de nos partenaires étrangers: "Il arrive souvent que des étudiants venant d'Amérique, d'Australie ou du Japon apprennent trois semaines avant le début des cours qu'ils n'ont pas de logement. Cela provoque chez eux et leurs parents une grande anxiété."

Recteur de l'Université, André Hurst rappelle pour sa part que "les étudiants "mobilité" d'aujourd'hui sont nos ambassadeurs de demain. Les conditions dans lesquelles on les reçoit jouent par avance un rôle souvent déterminant dans la perception qu'ils auront de notre pays et dans l'avenir que nous comptons construire avec eux."

La question se pose dès lors de savoir si ces étudiants "mobilité" ne devraient pas bénéficier d'un traitement particulier, par exemple sous la forme de logements qui leur seraient réservés.

Qu'en pense Pascal Garcin, chef de la Division sociale et administrative des étudiants (DASE)? Comme dans toute situation de grave pénurie, explique-t-il, "il faut trouver des compromis. Et c’est parfois douloureux. Nous devons d’abord attribuer nos logements aux étudiants étrangers ou confédérés qui viennent à Genève pour suivre la totalité de leurs études, vers un baccalauréat, une maîtrise universitaires ou un autre titre. Cela réduit d’autant le nombre de logements offerts aux autres étudiants étrangers, les étudiants «mobilité», qui ne séjournent à Genève que brièvement (un ou deux semestres) pour compléter des études commencées ailleurs et qui se termineront ailleurs»

En outre, enchaîne Pascal Garcin, "le seul moyen de remédier à cette situation totalement insatisfaisante est de construire ou de rénover des logements pour étudiants. L’Université participe activement à cet effort avec l’aide de ses partenaires: la Fondation universitaire pour le logement des étudiants (FULE), la Cité universitaire, la Conférence des directeurs de foyers pour étudiants, etc. Si tous les projets actuellement assez avancés voient le jour, ce ne sont pas loin de 400 logements pour étudiants qui arriveront sur le marché dans les prochaines années."

(1) Enquête réalisée par la Division sociale et administrative des étudiants auprès d'une très large majorité des nouveaux étudiants arrivés à la rentrée 2004.

15 juin 2005
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