Décès de Dick Marty, docteur honoris causa de l’UNIGE

La communauté universitaire a eu la tristesse d’apprendre le décès de Dick Marty. Sénateur et procureur général du canton du Tessin, membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, il avait reçu, en 2011, un doctorat honoris causa de l’Université de Genève.

Dick Marty avait capté l’attention internationale au milieu des années 2000 en dirigeant une enquête sur les prisons secrètes mises en place illégalement par la CIA dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Dans son rapport final, il avait dénoncé un système de délocalisation de la torture, mis en place après le 11 septembre 2001, y compris dans des États européens.

Infatigable défenseur des droits humains, que ce soit dans ses activités de procureur ou dans ses combats politiques, Dick Marty forçait l’admiration de celles et ceux qu’il a côtoyé-es en raison de son honnêteté et de sa franchise.

Lors de son allocution du Dies academicus de l’UNIGE, le 14 octobre 2011, il déclarait: «La politique et les politiciens n’ont pas le droit de s’approprier du thème des droits de l’homme à des fins de propagande ou pour fleurir leurs beaux discours. Les droits de l’homme exigent un engagement, ils impliquent le risque de ne pas plaire, d’exaspérer ceux qui détiennent le pouvoir. Vous me conférez aujourd’hui un grand honneur, une reconnaissance prestigieuse tout simplement pour avoir fait mon devoir. Permettez-moi alors que je dédie cet honneur à ces jeunes femmes et ces jeunes hommes que j’ai rencontrés sur le terrain, dans les régions les plus dangereuses, des personnes brillantes et bien formées qui, au lieu d’une existence confortable, ont choisi de se battre pour les droits de leurs concitoyens, risquant chaque jour leur vie. J’en mentionnerai au moins deux, dont la personnalité, l’action et leur destin tragique m’ont profondément touché: Natalia Estemirova, assassinée en Tchétchénie, et Floribert Chebeya, assassiné au Congo, deux personnes extraordinaires. Elles représentent par leur engagement et leur sacrifice la mauvaise conscience de la masse indifférente.»

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Photo: UNIGE