«Une plus grande diversité»

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Héritière des travaux pionniers d’Édouard Claparède et de jean Piaget, La Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation a été créée en 1975. En cinq décennies, l’enseignement, la recherche et les services à la cité se sont énormément diversifiés.

La Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation (FPSE) souffle cette année ses 50 bougies. C’est en effet en 1975 que la septième faculté de l’Université de Genève est créée en rassemblant sous un même toit deux disciplines auparavant réparties dans différentes facultés et instituts indépendants. Elle s’engage à cultiver la renommée mondiale de certains des plus grands pionniers de ces domaines, au premier rang desquels Édouard Claparède (1873-1940), professeur de psychologie expérimentale et fondateur en 1912 de l’Institut Jean-Jacques Rousseau, berceau de l’École de Genève, et Jean Piaget (1896-1980), son successeur, célèbre notamment pour ses travaux en psychologie du développement. Mais bien des choses ont évolué dans ces deux disciplines au cours des cinq dernières décennies. Cet anniversaire est donc l’occasion de faire le point en compagnie de la doyenne de la FPSE, Lucie Mottier Lopez, professeure à la Section des sciences de l’éducation.

Campus: La FPSE accueille aujourd’hui près de 3000 étudiantes et étudiants. Comment expliquez-vous cette attractivité?

Lucie Mottier Lopez: De toutes les facultés de l’Université de Genève, c’est en effet la nôtre qui, à la rentrée 2024, comptait le plus grand nombre d’étudiantes et d’étudiants (2843), une première place souvent occupée par la Faculté des sciences. Nos programmes de formation et la variété croissante de métiers auxquels ils préparent séduisent de plus en plus de jeunes. Cette attractivité s’accompagne bien sûr de nouveaux défis, car il faut gérer l’afflux d’étudiant-es et une offre toujours plus diversifiée de maîtrises universitaires, de certificats complémentaires et autres formations continues.

De quelle diversification parlez-vous?

La formation en psychologie, par exemple, inclut désormais des spécialisations aussi diverses que la psychologie d’urgence (très visible dans les médias après chaque catastrophe par exemple), la psychologie de la santé (qui traite, entre autres, de l’accompagnement et de l’adhésion des patient-es aux traitements ou encore des conséquences des maladies), de la psychologie du développement durable (qui examine les facteurs qui mènent les individus à consommer, décider et se comporter d’une façon qui contribue à améliorer ou détériorer l’environnement) ou encore la psychologie clinique intégrative (adaptée aux problématiques rencontrées au cours de l’ensemble du parcours de vie, aussi bien chez l’enfant et l’adolescent que chez l’adulte et la personne âgée). Il y a une petite dizaine de filières différentes et chacune d’entre elles trouve des applications dans la vie réelle. Il va sans dire que toutes ces formations sont accréditées au sens de la Loi fédérale sur les professions de la psychologie (LPsy) qui instaure des standards au niveau national en matière de formation et d’exercice des professions de la psychologie.

Il faut ajouter, à ce propos, que les psychologues et psychothérapeutes peuvent, depuis le 1er juillet 2022, exercer leur activité de manière indépendante et à leur compte à la charge de l’assurance obligatoire des soins sur la base d’une prescription médicale. C’est une nouveauté importante (cela existait déjà depuis 2017 pour les neuropsychologues, mais pas pour les autres) qui ajoute sans doute à l’attractivité de la formation. Enfin, notre faculté, et en l’occurrence grâce à la Section de psychologie, a hébergé ou cohébergé deux pôles de recherche nationaux (PRN), «Sciences affectives» (2005-2017) et «Lives» (2010-2022). Une fois terminés, ils ont donné naissance à deux nouveaux centres interfacultaires, celui des sciences affectives (CISA) et celui de gérontologie et d’étude des vulnérabilités (Cigev).

Qu’en est-il des sciences de l’éducation?

Cette discipline connaît, elle aussi, une importante diversification. La Section des sciences de l’éducation forme des enseignant-es, des formateur/trices, et des formateurs/trices de formateurs/trices. Notre terrain de prédilection reste bien sûr le milieu scolaire. Mais nous avons considérablement élargi nos domaines d’activité et de recherche. Les publics cibles recouvrent désormais tous les âges, de la petite enfance aux seniors, car des enjeux de formation et d’éducation existent tout au long de la vie. Nous sommes sortis des seules classes pour intervenir aussi en entreprise, en milieu associatif, pour la formation des adultes, etc.

Rassembler la psychologie et les sciences de l’éducation dans la même faculté, était-ce une bonne idée?

Aujourd’hui, les choses fonctionnent très bien entre les deux sections. Cela n’a cependant pas toujours été le cas. Historiquement, la première chaire de pédagogie a été créée en 1890 en Faculté des lettres tandis que celle de psychologie l’était une année plus tard en Faculté des sciences. Difficile d’imaginer deux cultures académiques plus différentes. «Rien ne laisse alors présager une rencontre entre ces deux disciplines tant divergent leurs conditions de création et de développement, les profils et les intérêts des professeurs qui les incarnent.» La citation est d’Édouard Claparède lui-même, fondateur en 1912 de l’Institut Jean-Jacques Rousseau, ou École des sciences de l’éducation, une institution privée, qui est finalement intégrée à l’UNIGE en 1948. C’est d’ailleurs Claparède qui a eu l’idée le premier de mettre sous un même toit la psychologie de l’enfant (pour comprendre comment l’enfant apprend) et la pédagogie expérimentale (pour tester de nouvelles approches éducationnelles).

Nous fêtons certes les 50 ans de la FPSE, mais c’est en réalité plus de cent ans de travail en amont qu’il faut célébrer. Cent ans durant lesquels les choses se sont construites, se sont mises en tension, tandis que se posaient des questions d’identité académique. La psychologie a en effet toujours été vue davantage comme une discipline scientifique, notamment grâce aux activités de recherche qu’elle abrite. Les sciences de l’éducation, elles, ont gardé une image très militante, puis très orientée vers la pratique, avec la formation des enseignant-es. Sa culture académique a toujours été moins marquée par les sciences dures. Autre différence: la psychologie a été financée par l’UNIGE tandis que les sciences de l’éducation l’étaient par des fonds privés. Ce, jusqu’à la création de la FPSE, portée par les étudiant-es et les mouvements de Mai 68.

Il n’est donc plus question de diviser la Faculté en deux?

Non. La création de la Faculté ne s’est pas faite sans quelques querelles sur des questions d’organisation, de ressources et de pouvoir. Et il y a eu des moments au cours des cinquante dernières années où nous avons caressé l’idée de nous séparer. Nous avions de part et d’autre des identités et des missions qui semblaient tellement différentes. Mais nous avons surmonté ces crises et, aujourd’hui, la psychologie et les sciences de l’éducation ont intégré la richesse de la pluridisciplinarité. En réalité, on ne peut plus penser les faits éducatifs et psychologiques sans penser en termes de pluridisciplinarité. Ce regard pluriel sur les choses, c’est notre particularité. Et c’est cela qui nous soude. D’ailleurs, nos champs d’investigation se trouvent au carrefour de nombreux thèmes centraux. C’est sans doute pourquoi la FPSE entretient des relations instituées avec un nombre particulièrement important de centres interfacultaires: celui des droits de l’enfant (CIDE), le CISA, le Cigev, le Centre de neurosciences, l’Institut universitaire de formation des enseignants (IUFE), le Geneva Finance Research Institute (Gefri) et la Maison de l’histoire. Ce qui constitue également une source de fierté.

En plus de ses deux sections principales, la FPSE compte également des structures indépendantes. Et il y en a de plus en plus…

Oui, en effet. La plus ancienne est Tecfa (Technologies de formation et apprentissage). Cette unité académique a été créée en 1989 et est active dans le domaine des technologies éducatives (lire aussi l’article en page 36). Le Centre Piaget en est une autre. Créé en juillet 2021 par la FPSE et la Fondation privée des Archives Jean Piaget, il a pour mission de conserver, d’étudier et de valoriser l’œuvre du célèbre psychologue genevois. L’an dernier, c’est le Pôle Cité qui a, à son tour, obtenu ce statut de structure indépendante (lire aussi l’article en page 30). Créée en 2017, cette unité délivre des services à la cité sous la forme de prestations diverses – et payantes – telles que des consultations cliniques, des ateliers psychoéducatifs, des mandats d’expertise et d’évaluation pour des entreprises ou des organisations externes. Elle a connu un succès foudroyant. Le nombre de consultations a ainsi triplé entre 2018 et 2024 pour atteindre aujourd’hui les 3500 par an.

En 2022, nous avons réussi à faire accréditer Pôle Cité comme établissement de santé spécialisé par le Service du médecin cantonal de Genève. Ce qui permet un remboursement des prestations par les assurances. Nous y avons greffé des activités de recherche et c’est également devenu un terrain de stage précieux pour nos étudiant-es. C’est sans aucun doute une belle réalisation de la FPSE de ces dernières années. Le prochain développement concernera la logopédie, une discipline qui prend de l’importance. La maîtrise en logopédie forme en effet désormais de plus en plus d’étudiant-es, sous la pression des cantons romands désireux de réduire la pénurie de spécialistes dans cette profession. En 2025, nous célébrerons d’ailleurs les 40 ans de la formation en logopédie à l’UNIGE. Et nous avons le projet de la valoriser davantage et de la visibiliser en lien avec des approches psycholinguistiques.

Cela fait bientôt quinze ans que l’IUFE forme les enseignant-es du primaire et du secondaire du canton. Comment cela se passe-t-il?

L’IUFE a été créé à la suite d’une proposition faite par Charles Beer, président du Département de l’instruction publique (DIP), au recteur Jacques Weber visant à réunir dans un même institut universitaire toutes les formations des enseignant-es. À cette époque, la Section des sciences de l’éducation se charge de l’entier du cursus de la formation des enseignant-es du primaire depuis 1996 ainsi que de l’enseignement spécialisé depuis le milieu des années 2000. Ceux et celles du secondaire sont formé-es au sein des Études pédagogiques, devenues en 1999 Ifmes (Institut de formation des maîtres et maîtresses du secondaire), une institution appartenant au secteur postobligatoire du DIP. Alors que nous sommes en plein processus de Bologne, l’ambiance politique du moment milite en faveur d’une réforme importante de ces filières. Le Conseil de l’Université (ancêtre de l’Assemblée) refuse en effet cette année-là la transformation de la licence mention enseignement en une maîtrise universitaire, provoquant un débat sur la durée de la formation des enseignant-es du primaire, certaines proposant déjà de la limiter aux trois ans d’un baccalauréat. La même année, le peuple genevois accepte à une large majorité le retour des notes dans les classes du primaire (on y a ajouté les moyennes pour faire bonne mesure, même si elles ne faisaient pas partie du texte). Cette décision est interprétée par certain-es comme un désaveu de la FPSE – alors qu’elle n’est en aucune manière responsable des réformes scolaires décidées par le DIP.

La solution à ces problèmes s’appelle donc «IUFE»…

En effet. Créé en 2010, l’IUFE est une structure interfacultaire, partagée par les facultés de psychologie et des sciences de l’éducation, des sciences, des lettres et des sciences de la société. On décide alors que la formation de base pour le primaire, c’est-à-dire les trois ans du baccalauréat, demeure dans le giron de la FPSE. Les certificats et les maîtrises, eux, sont dès lors délivrés par l’IUFE (lui-même dirigé par des professeur-es de la FPSE, d’ailleurs). Idem pour le secondaire, où la formation de base correspond à un baccalauréat dans la branche de spécialisation (mathématiques, géographie, histoire…). Le maintien du baccalauréat en enseignement primaire à la FPSE correspond à la reconnaissance de notre champ disciplinaire constitué, les sciences de l’éducation, qui a vocation, au même titre que les autres disciplines, à former des enseignant-es sur les problématiques de l’enseignement. Cette filière, dont nous sommes également très fier-ères, accepte un maximum de 100 étudiant-es par an dès la deuxième année du baccalauréat et continue de répondre aux besoins du terrain scolaire genevois. Cela dit, nous ne nous limitons pas à ce territoire. La FPSE forme aussi des enseignant-es et formateurs/trices potentiellement pour le monde entier et, comme je vous l’ai dit, pas seulement pour les écoles. (Pour en savoir plus sur toutes les formations de la FPSE, consulter https://www.unige.ch/fapse/lesetudes/)

Quels sont vos rapports avec le DIP?Ils ont bien changé avec le temps. À l’époque de l’Institut Jean-Jacques Rousseau, c’était un rapport militant. Les membres de cet établissement croyaient à la pédagogie nouvelle, un peu à contre-courant de la tradition du DIP. Dans les années 1930, l’Institut a cependant compris qu’il valait mieux voir l’État comme un partenaire afin que ses experts et ses expertes soient reconnu-es, puissent s’exprimer sur l’école et être écouté-es. Aujourd’hui, dans le cadre du service que nous rendons à la cité en formant les enseignant-es, le DIP est devenu notre partenaire majeur. Donc, nous soignons nos rapports avec lui. C’est indispensable. Cela dit, nous revendiquons notre autonomie, assurée par la loi sur l’Université, et nous restons une force de proposition alternative sur les formes éducatives, dans le cadre de nos recherches scientifiques. C’est là que cela frotte parfois entre nous. Mais c’est une bonne chose. Le débat politique est toujours sensible autour de l’école.

Vous êtes autonome, mais si la votation de septembre dernier sur la réduction de quatre à trois ans de la formation des enseignant-es du primaire avait passé la rampe (elle a été refusée avec 61,7% des voix), vous n’auriez eu d’autre choix que de vous plier…

Évidemment. L’autonomie dont je parle, c’est celle du contenu de nos recherches et, en partie, de nos enseignements. Ensuite, le cadre des formations que nous proposons peut en effet être modifié par le politique. Ce qui fait de nous une faculté un peu particulière. Cela dit, nous étions clairement en faveur d’un maintien d’une formation en quatre ans. Que le peuple ait choisi cette option nous soulage et nous donne une vraie légitimité. Mais ce résultat positif ne nous épargne pas une remise en question. Nous devons entendre les critiques qui ont été formulées sur notre programme et repenser certains de ces aspects rendus fragiles. Paradoxalement, parce que la formation est donnée par l’université, les gens tendent à considérer qu’elle est trop théorique, trop académique. Pourtant, dans la réalité, nous figurons parmi les formations qui proposent le plus d’heures de stages. Nous disposons de toute une série de dispositifs pour que le cursus soit le plus pratique possible. Mais cela ne suffit pas toujours à convaincre l’ensemble de la population.

Intervenez-vous aussi dans la conception des manuels scolaires?
La FPSE contribue effectivement à fabriquer des manuels scolaires. Un des quatre secteurs de la Section des sciences de l’éducation regroupe les didactiques qui sont attachées aux disciplines scolaires. Elles ont des partenariats très forts avec le DIP. Les nouveaux moyens d’enseignement du français ont ainsi été co-conçus avec nos spécialistes. Même chose pour l’éducation numérique à l’école et pour l’enseignement des mathématiques. À la fin, la responsabilité du contenu des manuels qui sont utilisés en classe appartient toutefois au DIP en lien avec le Plan d’études romand (PER) sous l’égide de la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP).

À titre personnel, vous êtes responsable du groupe de recherche «Évaluer, réguler et différencier pour apprendre» (EReD).
De quoi s’agit-il?

Les sciences de l’éducation sont plurielles. Il y a les didactiques, bien sûr, et la psychologie de l’apprentissage qui vise à savoir comment apprend un enfant. Et puis, dès la création de l’Institut Jean-Jacques Rousseau, l’évaluation des apprentissages et des acquis des élèves représente un domaine majeur. C’est celui de mon groupe de recherche qui travaille avec des modèles théoriques et des résultats de recherche qui ont été produits déjà tout au long du siècle dernier. Plus précisément, nous nous intéressons aux «processus évaluatifs» au sens large, susceptibles d’aider les élèves à mieux apprendre et à progresser, à surmonter leurs difficultés d’apprentissage. Cela s’appelle la régulation des apprentissages. On s’intéresse, par exemple, aux rétroactions (feed-back) fournies par une évaluation (un test, une observation, une appréciation, un jugement). Comme il y a rarement deux élèves identiques dans une même classe, il faut différencier les dispositifs et les pratiques, ce qui explique l’intitulé de mon groupe. Cela dit, l’évaluation, telle qu’on la connaît aujourd’hui à l’école (et au-delà de ce seul contexte), n’est pas que positive. Elle produit aussi des réactions négatives, comme le stress des notes, la discrimination, des classements hiérarchisants… Ce sont des phénomènes que nous étudions aussi.

Vous travaillez donc dans les classes?

Oui. Je mène des recherches collaboratives sur le terrain avec des équipes d’enseignant-es, mais aussi avec des élèves que nous impliquons en tant que «cochercheurs» pour qu’ils apprennent à être «en recherche» sur leurs apprentissages et leur rapport parfois compliqué à l’évaluation. Nous essayons de développer chez eux des compétences transversales, de leur apprendre à porter des jugements critiques et éclairés à travers des activités d’évaluation entre pairs ou d’auto-évaluation par exemple. Cela s’inscrit dans le projet global de la formation de l’élève, qui fait partie du Plan d’études romand. L’idée est de les outiller afin qu’ils puissent porter un regard critique sur le monde, sur des contenus sur Internet, etc.

Plus d'un siècle d'histoire

Les pionniers genevois de la psychologie et des sciences de l’éducation ont acquis une renommée nationale et internationale unique.

1890: L’Université de Genève crée une chaire de pédagogie qu’elle confie au philosophe et professeur de la Faculté des lettres Paul Duproix (1851-1912).

1891
: L’UNIGE fonde une chaire de «psychologie physiologique» en Faculté des sciences qu’occupe le professeur Théodore Flournoy (1854-1920). L’année suivante, il crée le Laboratoire de psychologie expérimentale où se développera une nouvelle manière d’aborder les questions éducatives.

1912: Création de l’Institut Jean-Jacques Rousseau, ou École des sciences de l’éducation, par le professeur  Édouard Claparède. Institution privée et indépendante de l’UNIGE, elle a pour fonction d’édifier les sciences de l’éducation, de former les éducateurs à la psychologie de l’enfant et à la pédagogie expérimentale et de promouvoir l’Éducation nouvelle. Elle est dirigée par Pierre Bovet qui est nommé professeur de sciences de l’éducation et de pédagogie expérimentale à l’UNIGE en 1920. Une intense activité de recherche se déploie notamment en psychologie de l’enfant, sous la houlette de Jean Piaget qui intègre l’Institut en 1921.

1925: Création du Bureau international d’éducation, grâce à un don de la Fondation Rockefeller. Il est dirigé par Jean Piaget jusqu’en 1967. En 1969, il intègre l’Unesco.

1929: Tout en restant autonome, l’Institut Jean-Jacques Rousseau est rattaché à la Faculté des lettres tandis que le Département de l’instruction publique (DIP) lui confie la formation théorique des enseignants. Sous la direction de Bovet, Claparède et Piaget (qui succède en 1940 à Claparède à la chaire de psychologie de l’UNIGE), il devient l’Institut universitaire des sciences de l’éducation. Durant les années 1930 et 1940, l’établissement jouit d’une renommée sans égale en Suisse et rayonne à l’international.

1948: L’Institut est intégré à l’UNIGE comme Institut interfacultaire des sciences de l’éducation, sous l’égide des faculté des lettres, de médecine, des sciences et des sciences économiques et sociales. Il décerne désormais des grades universitaires (diplôme et doctorats) en pédagogie et psychologie. La recherche porte sur l’éducation des petits, la protection
de l’enfance et la pédagogie expérimentale, la psychologie appliquée et surtout la psychologie de l’enfant et du développement, sous la conduite de Piaget dont l’audience internationale inégalée rejaillit sur celle de l’Institut.

1975: L’UNIGE crée la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation (FPSE), la 7e faculté genevoise. Elle s’installe à Uni Dufour (aujourd’hui à Uni Mail).

1989: Création de l’unité Tecfa (technologies de formation et apprentissage), active dans le domaine des technologies éducatives.

2017: Création de l’unité Pôle Cité qui propose des consultations cliniques pour les particuliers, des ateliers psychoéducatifs ou des mandats d’expertise pour les entreprises.

2010: Création de l’Institut universitaire de formation des enseignants (IUFE), une structure interfacultaire qui délivre des certificats et des maîtrises universitaires pour les enseignants du primaire et du secondaire.