Campus n°101

A lire

Les émotions racontées aux enfants

Hannah a 10 ans et une surprise l’attend pour son anniversaire. Accompagnée de ses amis Elsa, Tom, Michaël, Talia et Amy, ainsi que de sa mygale domestique, elle va entamer un voyage scientifique au cœur des émotions. Tel est le point de départ de ce livre pour enfants publié par David Sander, professeur à la Section de psychologie et au Centre interfacultaire en sciences affectives et Sophie Schwartz, maître d’enseignement et de recherche à la Faculté de médecine et au Centre de neurosciences, dans la collection «Les minipommes». Destinés aux jeunes de 9 à 12 ans, les ouvrages de cette collection ont pour objectif de mettre à la portée des enfants un savoir scientifique de qualité, exposé avec humour et fantaisie. Méthode originale: le livre est le fruit d’échanges nourris entre les deux chercheurs, qui collaborent sur des projets de recherche autour du thème des émotions, et les élèves d’une classe de primaire à Paris. Au fil des pages, le lecteur est embarqué, en compagnie d’Hannah et de ses amis, à bord de l’Emobus et se laisse guider par la professeure Lunatique qui répond à toutes sortes de questions: qu’est-ce qu’une émotion? Comment les émotions s’expriment-elles? A quoi servent-elles? AC

«Au cœur des émotions», par David Sander et Sophie Schwartz, éd. Le Pommier, 63 p.

Des neurones à la psyché

Comment passer d’une connexion entre deux neurones et le comportement? Ou encore, comment expliquer qu’un litre et demi de cellules nerveuses soit responsable des facultés cognitives exceptionnelles de l’être humain? En passant par les réseaux neuronaux, affirment les auteurs d’un ouvrage qui vient de paraître sur cette question. Une vaste interconnexion de neurones forme en effet un niveau intermédiaire entre le fonctionnement moléculaire et cellulaire des cellules nerveuses prises individuellement et l’individu psycho-social. Ces réseaux représentent, selon les auteurs dirigés par Armand Savioz, neurobiologiste aux Hôpitaux universitaires de Genève et chercheur à la Faculté des sciences, l’un des derniers territoires inexplorés du cerveau. Leur meilleure compréhension pourrait bien combler cette lacune. Préfacé par Jacques Neirynck, professeur honoraire à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, ce manuel offre en tout cas au lecteur intéressé et averti une connaissance de base en neurosciences et en biologie des réseaux neuronaux. AV

«Introduction aux réseaux neuronaux, de la synapse à la psyché», par Armand Savioz, Geneviève Leuba, Philippe G. Vallet et Claude Walzer, De Boeck, 2010, 250 p.

Médicaments: changer la donne

Rédigé sous la direction de William Ossipow, professeur honoraire de la Faculté des sciences économiques et sociales, Mourir de soif au pied de la fontaine part d’un double constat: d’une part, l’accès aux médicaments reste dramatiquement difficile dans de nombreuses régions et, de l’autre, les efforts accomplis pour remédier à cette situation sont insuffisants. En prenant exemple sur la lutte contre le sida, les trois auteurs de cet ouvrage à six mains avancent un certain nombre d’idées susceptibles de modifier la donne. Plutôt que de maintenir leur stratégie marchande, les «pharmas» pourraient ainsi appliquer des tarifs différentiels (en vendant à prix coûtant dans les pays pauvres), faciliter le transfert de technologie ou accepter de céder des brevets. Raisonnable sur le plan moral, le sacrifice consenti serait d’autant moins lourd que son coût pourrait être partagé avec les populations concernées par l’instauration de systèmes d’assurance-maladie. Ce qui aurait également pour avantage de ne plus laisser les populations pauvres confrontées à un face-à-face inégal avec les fournisseurs de médicaments. Quant aux Etats, il leur incombe, selon les auteurs, de faire face à leurs obligations. Alors que le droit à la santé est inscrit dans de nombreux traités internationaux et dans plusieurs Constitutions, il constitue rarement une priorité comme c’est le cas au Brésil, où l’accès aux traitements contre le sida est gratuit. A cet égard, les auteurs estiment que c’est à la société civile qu’il revient de faire pression pour que les choses évoluent. VM

«Mourir de soif au pied de la fontaine», Par William Ossipow, Sebastian Aeschbach et Nadja Eggert, Labor et Fides, 223 p.