Campus n°83

Dossier/Climat

Participer pour mieux comprendre

Pour sensibiliser les jeunes à la problématique des changements qui affectent notre environnement naturel, «climatic-suisse.ch» propose aux classes de conduire des enquêtes interactives sur le plan local, mais aussi en RDC ou aux pôles

Donner aux élèves la possibilité de mieux comprendre les changements de notre environnement naturel par l’observation, l’expérimentation et l’enquête, susciter la discussion et le débat sur ce thème, tels sont les principaux objectifs de climatic-suisse.ch. Créé à l’initiative de la Passerelle de l’Université et de la Fondation polaire internationale, en partenariat avec le Département de l’instruction publique, ce projet pédagogique a débuté en septembre 2006 et prendra fin en juin 2008. Il se découpe en deux volets principaux, le premier, mis sur pied en collaboration avec la République démocratique du Congo (RDC), aborde le thème de la déforestation. Le second est consacré aux pôles et aux changements climatiques.

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Développé avant tout pour un public scolaire, de 9 à 18 ans, le projet climaticsuisse. ch propose des activités très concrètes permettant aux enseignants et aux élèves de parler de ce sujet: enquêtes interactives dans plusieurs régions du monde; matériel pédagogique (bande dessinée, dossiers pédagogiques); formation pour les enseignants genevois du primaire; échanges directs avec la RDC; plate-forme Internet. Tout au long des deux années de projet, les enfants seront invités à participer à plusieurs enquêtes interactives qui leur permettront de pratiquer une démarche d’investigation. Dans un premier temps, des enquêtes locales leur permettront de découvrir par eux-mêmes leur environnement proche. Ils pourront ensuite approfondir leurs recherches en participant, à distance, à des expéditions dans les régions équatoriales et polaires.

Mesurer le changement

La première enquête locale, planifiée pour le début de l’année 2007, portera sur le thème du bois. Elle aura pour objectif de mieux comprendre l’importance du bois et des forêts dans nos sociétés et de mettre en évidence les enjeux liés à son exploitation. La seconde, prévue à l’automne 2007, aura pour thème l’énergie et les ressources énergétiques, avec un accent particulier sur l’utilisation des énergies fossiles, principales causes des émissions anthropiques de gaz à effet de serre. Au printemps 2008, les élèves tenteront d’identifier dans leur région des changements de l’environnement observables ou mesurables. Certaines classes mettront ainsi en évidence l’extension de leur ville, d’autres l’augmentation des glissements de terrain ou la fonte d’un glacier.

A noter qu’à l’issue de chacune de ces enquêtes, les participants pourront mettre leurs résultats sur le site Internet du projet et les comparer à ceux obtenus par les enfants d’autres écoles.

Lier local et global

Afin de mieux cerner le phénomène de la déforestation, l’opération menée en RDC permettra à des jeunes de 9 à 16 ans de piloter à distance une équipe connaissant bien la région. Cette expérience leur permettra de s’immerger dans le quotidien de populations confrontées à des problématiques sociales et environnementales critiques, mais aussi de saisir plus concrètement les liens qui existent entre le local et le global. Dans le cadre du projet «L’ambassade des pôles», différentes expéditions dans les eaux de l’Arctique et de l’Antarctique seront par ailleurs organisées entre 2007 et 2008. A cette occasion, les classes participant au projet climatic-suisse.ch auront la possibilité d’interagir avec l’équipage du vaisseau d’exploration Grigoriy Mikheev. Enfin, la Fondation Polaire Internationale, sur mandat du gouvernement fédéral belge, construira en 2007 une station d’été au pied des montagnes Sør Rondane, en Antarctique. Elle permettra notamment de sensibiliser le public et le monde de l’éducation en particulier à l’importance de la recherche dans les régions polaires pour la compréhension des changements climatiques. Là encore, une interaction avec les élèves est planifiée.

Les gestes simples de tous les jours

Se battre contre le réchauffement climatique n’implique pas nécessairement une profonde révolution des habitudes. Chacun à son échelle peut contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre en suivant les conseils ci-dessous. La liste n’est pas exhaustive, mais très efficace.
Sur la route
> Privilégier le vélo ou la marche.
> Choisir les transports publics plutôt que la voiture.
> Opter pour le train et renoncer à l’avion pour les voyages ne nécessitant pas la traversée d’une mer ou d’un océan.
> Acheter une voiture peu gourmande plutôt qu’une grosse berline ou un véhicule tout-terrain.
> Adopter une conduite souple plutôt que sportive.
> Favoriser le covoiturage.
A la maison
> Ne pas trop chauffer son logement en hiver. Pour un salon ou une cuisine, la vanne thermostatique se règle entre 3 et 4 (20-22°C). Sur 4 (22°C) pour une salle de bains. Entre 2 et 3 (18-20°C) pour une chambre à coucher. Sur 2 (17°C) dans un hall. Et sur 1-2 (15-17°C) dans les pièces qu’on utilise moins souvent: chambre d’amis, buanderie, etc.
> Remplacer les vannes ordinaires des radiateurs par des vannes thermostatiques.
> Mettre un pull plutôt que de pousser le chauffage.
> Bien isoler son logement, si possible les fenêtres, le toit et les murs sans oublier une bonne ventilation.
> Préférer un chauffage au bois, une pompe à chaleur ou même du gaz à une chaudière au mazout.
> Installer des ampoules de basse consommation.
> Brancher les appareils électriques sur un interrupteur général pour pouvoir tout éteindre et éviter la consommation d’électricité cachée (transformateurs, stand-by, etc.).
Au magasin
> Préférer les produits alimentaires de saison et cultivés localement plutôt que ceux qui viennent de l’autre bout du monde.
> Privilégier les produits issus d’une agriculture respectueuse de l’environnement.
> Eviter les produits issus de l’industrie pétrolière, y compris les composés plastiques. Donc, aller faire ses courses avec un cabas plutôt que d’utiliser les sacs plastiques distribués dans les magasins.
> Réduire le plus possible les déchets, notamment les doubles ou triples emballages.
Dans la tête
> Ne pas penser que l’on est une goutte d’eau dans l’océan, mais que l’océan est fait de gouttes d’eau.
> Ne pas hésiter à montrer le «bon exemple» et à prêcher la bonne parole.

www.energie-environnement.ch
www.suisse-energie.ch
«Debout les Terriens!», par G. Aznar et P. Desjours, Ed. Albin Michel, 2004