Campus n°88

Dossier/Etudiants

Logement : dépasser la crise

La pénurie d’appartements vacants pèse lourdement sur le quotidien des universitaires genevois. L’agrandissement de la Cité universitaire devrait contribuer à résoudre le problème

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Près de 3000 nouveaux étudiants – parmi lesquels figurent plus de 60% de confédérés ou d’étrangers – rejoignent chaque année l’Université. Dans une ville comme Genève, où le taux de vacances des appartements est extrêmement bas, dénicher un logement constitue souvent pour eux un véritable casse-tête. Après quelques années particulièrement difficiles, il semble toutefois que la situation se soit quelque peu améliorée en 2007. Une tendance qui devrait encore s’accentuer avec l’agrandissement de la Cité universitaire, planifié pour la rentrée 2010.

«Le taux de vacances des appartements à Genève stagnant autour de 0,15%, il existe un écart permanent entre l’offre et la demande de logements pour étudiants, explique Pascal Garcin, responsable de la Division administrative et sociale des étudiants. Il suffit d’une incidence parfois extérieure, comme l’évacuation d’un squat ou un pic de nouveaux étudiants, pour que ce fragile équilibre soit perturbé.» Cela ne semble pas être le cas en 2007. D’une part, parce que les nouveaux étudiants sont un peu moins nombreux, de l’autre, parce que le parc immobilier leur étant destiné s’est significativement étoffé ces dernières années. Pour les seuls foyers directement gérés par l’Université on est ainsi passé de 300 chambres à la fin des années 1990, à un peu moins de 600 actuellement. Le nombre global de logements réservés aux étudiants devrait encore augmenter ces prochaines années, notamment grâce au projet d’agrandissement de la Cité universitaire, où 260 nouveaux lits devraient être disponible d’ici deux ans.

Selon les associations étudiantes, ces efforts restent toutefois insuffisants. «Pour chaque chambre disponible, on recense une quinzaine de candidats. Les gens viennent nous voir en dehors des heures d’ouverture, ils ne nous lâchent pas», expliquait ainsi récemment dans un quotidien local Guillaume Käser, de la Ciguë (coopérative de logements pour personnes en formation).

«Il est vrai que nous sommes toujours dans une situation de pénurie, concède Pascal Garcin. Je ne nie pas que certains étudiants se trouvent dans une situation très délicate, mais le problème n’a pas l’acuité que certains veulent bien lui prêter.» Selon une enquête menée depuis 2005 auprès des nouveaux arrivants lors des séances d’immatriculation, 95% des étudiants inscrits à l’UNIGE disposerait ainsi d’un logement fixe pour leur première année d’étude au moins. Parmi les 5% restant (environ 180 personnes), la moitié aurait une solution pour au moins deux mois et le quart se trouverait à l’abri pour deux à quatre semaines. Autre indice significatif, il est relativement ardu de repourvoir les chambres qui se libèrent chaque année après quelques mois de cours, les candidats étant loin de se presser au portillon. «Il reste sans doute plus difficile pour un étudiant de trouver à se loger à Genève que dans les autres villes universitaires suisses, complète Pascal Garcin. Mais la situation est tout à fait comparable à celle qui prévaut dans la plupart des grands centres académiques européens.»

Décrocher un bail ne rime par ailleurs pas toujours avec la fin des difficultés. Car, même si la plupart des étudiants inscris à l’UNIGE finissent par être logés, certains le sont à des endroits très éloignés du centre ville, ou à des conditions qui les obligent à multiplier les heures consacrée au travail salarié, au risque de mettre en péril leur parcours académique études. D’autres, enfin, se voient contraints de cohabiter dans des conditions de promiscuité fort peu propices aux étude.