Campus n°97

A lire

Quel statut moral pour les êtres artificiels?

Qu’un organisme vivant soit naturel ou artificiel ne doit avoir aucun impact sur son statut moral. Voici la conclusion de l’ouvrage rédigé par Bernard Baertschi, maître d’enseignement et de recherche au Centre interfacultaire de bioéthique et sciences humaines. La Vie artificielle, le statut moral des êtres vivants artificiels est un rapport commandé par la Commission fédérale d’éthique pour la biotechnologie dans le domaine non humain (CENH). Bien qu’elle puisse paraître curieuse, la question que pose ce volume dans son titre est importante car c’est sur ce statut que la société ou la loi s’appuie pour savoir comment se comporter avec de telles créatures. Cependant, il n’existe pas encore d’organismes vivants artificiels. Quoique. Les travaux les plus en pointe ont en effet déjà abouti à la synthèse artificielle de quelques formes de vie les plus élémentaires qui existent – d’aucuns estiment d’ailleurs que ce ne sont pas vraiment des êtres vivants: le virus de la polio en 2002 et celui de la grippe espagnole en 2003. Et la fabrication de celui de la variole ne serait, paraît-il, qu’une formalité. On est loin de la bactérie artificielle (plusieurs tentatives sont en cours), mais la volonté affichée de la biotechnologie est d’y parvenir un jour. Du coup, autant prendre les devants en ce qui concerne la réflexion éthique. Bernard Baertschi commence donc par préciser ce que signifie l’attribution d’un statut moral à une entité avant d’examiner les différences que peut apporter à cette notion le fait que cette entité soit naturelle ou artificielle. La conclusion de l’auteur: aucune. A.Vs

«La vie artificielle. Le statut moral des êtres vivants artificiels», par Bernard Baertschi, éd. OFCL, 2009, 122 p.

Le quotidien des soignants de l’extrême

Les soignants sont souvent des thérapeutes de l’extrême. Dans cet ouvrage, plusieurs professionnels partagent leur expérience avec des patients souffrant d’un retard mental et de troubles psychiques. Ce livre, préfacé par Pierre-François Unger, conseiller d’Etat chargé du Département de l’économie et de la santé, se veut le récit du quotidien, parfois enthousiasmant, parfois décourageant du travail thérapeutique et pédagogique sur le terrain. Une somme d’expériences qui obligent souvent le praticien à oublier son manuel et à tenter d’autres approches, tant la situation de souffrance psychique et relationnelle peut être éprouvante. Médecins, psychologues, infirmiers, éducateurs, logopédistes et autres soignants témoignent des difficultés qu’ils rencontrent dans le traitement de cette population particulière de patients et de la créativité qui leur est exigée pour s’en sortir. Ainsi, la «thérapie assistée par l’animal» ou le «travail à la ferme thérapeutique» semblent donner quelques résultats encourageants, tandis que d’autres ne remportent pas forcément le succès escompté. L’entourage du patient pose aussi problème: souvent des sentiments de culpabilité et d’espoirs démesurés de la part des proches compliquent le travail des soignants et débouchent parfois sur des déceptions. Et en cas d’échec d’une thérapie, les professionnels n’en sortent pas indemnes non plus. A.Vs

«Thérapies de l’extrême. Expériences de soignants face aux soins complexes», sous la direction de Giuliana Galli Carminati et Alfonso Méndez, éd. Médecine & Hygiène, 2009, 250 p.

Visite d’un laboratoire du sommeil

Venez suivre Philomène, la petite fille rêveuse et curieuse, et ses cinq amis dans la visite du Laboratoire du sommeil. La grande professeure du sommeil, Mirabilis, les y attend pour leur raconter ce qui se passe lorsqu’on dort et répondre à toutes leurs questions. Et celles-ci ne manquent pas. Y a-t-il une horloge dans notre cerveau? Pourquoi quand on est fatigué, on dort? Comment étudier le sommeil? Dort-on tous pareil? Pourquoi est-ce important d’avoir un bon sommeil? Et bien d’autres encore. Heureusement, la professeure Mirabilis, dont le nez est chaussé de lunettes en forme d’énorme papillon, a réponse à tout. Elle expliquera le fonctionnement du cerveau durant la nuit, les différentes phases du sommeil, la nature du sommeil chez les autres animaux (le dauphin, par exemple, ne fait dormir qu’un hémisphère de son cerveau à la fois). Illustré par Aurélien Débat, ce petit ouvrage réalisé par Sophie Schwartz, maître d’enseignement et de recherche, et Irina Constantinescu, doctorante au Département de neurosciences fondamentales, s’adresse aux enfants de 9 à 12 ans. L’aventure des six enfants est suivie par quelques pages de jeux, lexiques et autres informations complémentaires. A.Vs

«Le laboratoire du sommeil», par Sophie Schwartz et Irina Constantinescu, éd. Le Pommier, 2009, 60 p.